L'invitation à manger le pain et à boire le vin de la Sagesse signifie donc une invitation à accueillir cette sagesse dans sa pensée et dans sa vie. Il s'agit de quitter la sottise, pour trouver la vraie vie et se comporter de la manière la plus droite. L'invitation est plus spécialement adressée aux simples, c'est-à-dire à ceux qui ne pourraient prétendre être déjà en possession de la sagesse. Le don de la Sagesse divine est offert à ceux que l'on serait tenter de mépriser, car la générosité de l'amour divin veut combler par excellence les pauvres et les petits.
Dans le livre de l'Ecclésiastique, la Sagesse divine est présentée comme la source de bienfaits qui promettent des repas abondants et enivrants : Elle enivre l'homme de ses fruits. Toute sa maison, elle la remplit de choses désirées. Ses greniers sont pleins de ses produits (1, 16-17).
Cependant, elle ne se borne pas à répandre ses fruits en abondance. Elle-même se donne en aliment et en breuvage : Venez à moi, vous qui me désirez, de mes produits rassasiez-vous. Car mon souvenir est plus doux que le miel, et ma possession plus douce que le rayon de miel. Ceux qui me mangent auront encore faim, ceux qui me boivent auront encore soif (24, 19-21).
Dans les paroles adressées par Jésus à la Samaritaine il y a un accomplissement de ce que l'Ancien Testament avait annoncé par les repas de la Sagesse. En outre, cet accomplissement des figures de l'ancienne alliance se vérifie dans l'eucharistie où le Christ, comme la Sagesse divine, se donne lui-même à manger et à boire.