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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Ste Thérèse d’Avila, Le chemin de la perfection, ch. 34, 6-9, Œuvres complètes, DDB, 4e éd., 1989, p. 485-487

Publié par Walter Covens sur 7 Juillet 2006, 17:30pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

Croyez-vous que cette nourriture sainte (l'Eucharistie) ne soit pas un soutien pour notre corps, une puissante médecine, même pour les maladies corporelles ? Je sais qu’elle est tout cela. Je connais une personne (Ste Thérèse elle-même) affligée de graves maladies, dont les vives douleurs étaient souvent ôtées comme avec la main, et qui se trouvait complètement guérie. Cela s’est produit fréquemment, et il s’agissait de maladies manifestes, impossibles à simuler, ce me semble. Les merveilles qu’accomplit de Pain très saint en ceux qui le reçoivent dignement sont si notoires que je ne dis pas tous ceux dont fut l’objet la personne dont je parle ; j’ai été à même de les connaître et je sais qu’elle ne ment pas. Mais le Seigneur lui avait donné une foi si vive que, lorsqu’elle entendait certaines personnes dire qu’elles auraient aimé vivre au temps où le Christ, notre Dieu, était en ce monde, elle riait toute seule et songeait que puisqu’elle le possédait dans le Très Saint Sacrement aussi réellement qu’alors, que voulait-elle de mieux ? Je sais que pendant de nombreuses années cette personne, pourtant loin d’être parfaite, quand elle communiait, voyait ni mieux ni plus mal qu’elle l’aurait vu avec les yeux corporels, le Seigneur pénétrer dans l’hôtellerie de son âme ; elle tâchait d’aviver sa foi, et croyant vraiment que ce Seigneur entrait dans sa pauvre hôtellerie, elle se libérait autant que possible des choses extérieures et y entrait avec Lui. Elle s’efforçait de recueillir ses sens, pour qu’ils saisissent tous un si grand bienfait ; c’est-à-dire pour qu’ils n’empêchent pas l’âme de se reconnaître. Elle se considérait à ses pieds et pleurait avec Madeleine, ni plus ni moins que si elle l’avait vu de ses yeux corporels dans la maison du pharisien ; et même si elle n’éprouvait pas de ferveur, la foi lui disait qu’Il était bien là. Car si nous ne voulons pas faire les sots et aveugler notre entendement, on ne peut douter qu’il ne s’agit pas d’une représentation de l’imagination, comme quand nous considérons le Seigneur sur la Croix, ou à d’autres moments de la Passion, et que nous évoquons en nous-même ce qui s’est passé. Dans ce cas-ci, cela se passe ici même, c’est absolument vrai, et nous n’avons pas à aller le chercher ailleurs, au loin ; mais nous savons que tant que la chaleur du corps n’a pas consumé les accidents du pain, le Bon Jésus reste avec nous, afin que nous nous rapprochions de Lui. Puisque quand il vivait en ce monde il suffisait que les malades touchent ses habits pour être guéris, comment douter, lorsqu’il est en moi, qu’il fasse des miracles, si nous avons la foi et qu’il nous donne ce que nous lui demandons, puisqu’il habite notre maison ? Sa Majesté ne paie pas chichement notre hospitalité, si nous lui offrons bon gîte. Si vous êtes peinée de ne pas le voir de vos yeux corporels, considérez que cela ne vous convient pas ; le voir glorifié, c’est autre chose que de le voir comme il était en ce monde. Notre faiblesse naturelle ne pourrait le supporter, le monde n’existerait plus, personne ne pourrait y vivre ; car en face de cette Vérité éternelle, nous verrions que toutes les choses dont nous faisons cas ici-bas sont mensonge et moquerie. Devant une si grande Majesté, comment une pauvre petite pécheresse comme moi, qui l’ai tant offensé, oserait-elle se tenir tout près de lui ? Sous les apparences de ce pain, il est accessible ; car quand le roi se masque, nous ne craignons point de lui parler avec moins d’égards et de manifestations de respect ; il est obligé de l’admettre, puisqu’il s’est masqué. Sinon qui oserait se présenter à lui si indignement, avec tant de tiédeur, tant d’imperfections !
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R
Ce que vous transcrivez ici, j'ai désiré si longtemps l'entendre dire et annoncer...! Merci de nous inviter à recontrer intimement le Seigneur à la messe et ensuite dans notre vie. Nous devrions aussi revenir à ce que vous dites dans votre homélie pour l'Ascension. F.R.
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W
La Parole de Dieu, gardée, transmise et vécue dans la Tradition de l'Église, est un trésor inépuisable et souvent ignoré. On peut mourir de soif à côté de la source. C'est ce qui se passe pour beaucoup de chrétiens aujourd'hui. Le but de ce blog est de donner à boire à ceux qui meurent de soif.

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