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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Hans-Urs von Balthasar, Théologie et Sainteté (1e partie)

Publié par Walter Covens sur 15 Juin 2006, 19:05pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

Les articulations essentielles de la théologie rapportent un événement si prodigieux qu’on ne peut jamais en faire abstraction – à la manière de Husserl qui met méthodologiquement entre parenthèses la facticité. La science humaine aura toujours tendance à mettre de telles parenthèses, même quand elle est théologie, et elle comprendra la Révélation historique moins comme un événement à entendre et écouter de façon toujours actuelle que comme un présupposé constituant la matière de la réflexion théologique. Les saints se sont toujours défendus contre cela en induisant un retour dans l’actualité de l’événement de la Révélation. Ils veulent être présents au moment et à l’endroit où il a lieu. Avec Marie, ils sont assis aux pieds de Jésus. Ils sont suspendus aux lèvres du Seigneur, à la parole de la Révélation. Ils ne veulent rien savoir que ce que Dieu leur dit. Ils ne veulent pas un instant se distraire d’écouter la parole actuelle de la Révélation, comme si on pouvait examiner son contenu comme un résultat donné et définitif, comparable aux résultats d’autres domaines du savoir humain. Ils sont devant Dieu, dans un rapport exclusif. Ils veulent tout entendre de Dieu, même ce qu’ils savent déjà, comme s’ils n’en avaient jamais entendu parler. Ils veulent se laisser offrir à nouveau le monde entier, se le faire expliquer et interpréter à nouveau à l’intérieur de la Révélation. Ils ne veulent pas regarder la nature avec d’autres yeux que ceux du Christ. Ils veulent connaître Dieu non comme pur ‘ens a se’, mais uniquement comme le Père de Jésus Christ, et l’Esprit non comme un monde abstrait de lois et de valeurs générales, mais comme l’Esprit des langues de feu qui souffle où il veut. Ils ont un fanatisme de l’exclusif qui leur paraît le chemin le plus direct vers l’universalité et la catholicité de la vérité. Ils ne sont pas anxieux de savoir comment se réalisera la synthèse entre nature et surnature, entre science et foi, entre l’ordre profane et l’ordre ecclésial, parce qu’ils savent que le souci d’une telle synthèse est épargné à celui qui s’attache immuablement au Christ, le souci, non la tâche, le souci de l’unité, non la mission qui arrachent à cette unité pour jeter dans le monde. Pour remplir leur mission chrétienne, même comme penseurs et comme théologiens, ils ne sont pas obligés de se détacher du Christ. Car le Christ est l’envoyé de Dieu dans le monde qui les envoie à son tour et leur promet d’être avec eux pour toujours et jusqu’aux limites de la terre. Même quand ils s’adaptent aux différentes langues du monde, ils savent qu’ils n’agissent pas en diplomates, mais par la force du miracle de la Pentecôte qui est capable de traduite le message immuable dans toute langue spéculative et conceptuelle. (À suivre)
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