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Publié par Walter Covens

Pendant des années et des années, j’ai cherché à mon tour ; j’ai essayé de comprendre. Il fallait bien faire mes études, passer des examens, mon lectorat en Sacrée Théologie, répondre à l’avidité de certains et plus encore de certaines… Jusqu’au jour où j’ai rencontré Grégoire. Oh, il ne s’agit ni de Grégoire de Nazianze, ni de Grégoire de Nysse, ni de Grégoire le Grand. Il s’agit de ce merveilleux petit Grégoire aux yeux immenses. Je lui ai demandé ce que l’on (demande) habituellement à un petit garçon qui va en classe : - Alors, Grégoire, tu travailles bien ? - Oh, pas tellement. - Mais, ajoutai-je, il y a tout de même quelque chose qui t’intéresse ? Alors, après un moment de silence : - Oui, m’a-t-il dit, la danse et la religion. Et après encore un silence : - Et, dans la religion, la sainte Trinité. Stupéfaction ! J’insistai : - Mais pourquoi donc, Grégoire ? - Vous ne comprenez pas que la danse et la Trinité, c’est pareil ? Je suis resté devant cet enfant comme anéanti. C’était si grand ce qu’il me disait là… Et pour lui, avec ses yeux de hibou, c’était une évidence. Dieu-Trinité, c’était la plus éblouissante des farandoles d’amour. J’ai vu en un instant, à l’école de cet enfant, pourquoi Jésus avait employé les images les plus simples, mais aussi les plus lourdes de vie et de fête pour nous dire simplement cela : Dieu est éternelle célébration de la vie, l’éternel festival de la lumière dans l’amour. Lorsqu’au XVe siècle le moine Andreï Roublov peindra son icône de la Trinité, il n’aura qu’un désir : exprimer cette rencontre éternelle des visages, lumineuse, calme, sereine, lourde d’amour. (cité dans Daniel-Ange, L’étreinte de feu, Le Sarment, Fayard, 2000, p. 310-311)
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