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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Jean-Claude Sagne, Notre vie sous la conduite de Marie

Publié par Walter Covens sur 19 Mai 2006, 20:32pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

Peut-être y a-t-il (encore) trois épreuves typiques de la vie mariale. C’est d’abord l’expérience d’une extrême fragilité, comme d’un enfant démuni. Chemin de patience et d’humiliation, le service de Marie passe souvent par le sentiment de l’anéantissement, qui est une école d’abandon. La deuxième épreuve typique est la vie cachée " à l’intérieur ", la vie cachée à nos propres yeux, de sorte qu’il n’y ait de connaissance distincte ni de grâces ni des lumières ni non plus des épreuves ou des purifications. L’épreuve consiste ici précisément dans l’enfouissement de tout le vécu spirituel sous le vécu humain le plus ordinaire, qu’il soit psychique ou somatique ou relationnel. Ce qu’il y a de difficile ici, c’est de consentir à une sorte d’inexistence personnelle au point de vue spirituel. Puis la troisième épreuve de la vie mariale serait une sorte d’affrontement aux puissances des ténèbres de façon inexplicable et insolite, sans doute parce qu’il y a recrudescence du combat pour le Royaume partout où l’on veut faire connaître et aimer Marie. La découverte de Marie dans notre vie de prière répond au dynamisme d’un approfondissement dans la relation à la mère. Elle nous attire du ressentie de la joie vers l’adhésion maintenue de la pure fidélité et nous fait passer de la fréquentation familière de l’enfant ou de l’homme jeune vers la présence quasi-imperceptible de l’embryon dans son milieu de vie nourricier. Ce qui provoque la décantation des notes sensibles du début, ce n’est pas la lassitude ni la désillusion, mais bien plutôt l’entrée dans la profondeur de la nuée lumineuse où Dieu habite. Quand parfois il n’y a même plus de parole à entendre, c’est que nous sommes davantage unis à ce qui est la condition première et indispensable de la parole humaine, telle que le Verbe a voulu la connaître au début de son Incarnation en se cachant dans le sein de Marie. Pour qu’un parole se donne à entendre, il faut d’abord qu’il y ait l’accueil du don de la vie… En ce qui concerne la vie mariale, l’évolution habituelle est significative. Dans un premier moment, Marie semble vouloir s’inscrire dans les attentes de notre imaginaire en les accomplissant. La suite de la route fait éprouver la perte de cette présence proche et ressentie. Le pivot est l’union à Jésus lui-même caché en Marie. L’Esprit nous introduit plus avant dans le mystère de la vie filiale de Jésus. L’horizon de lumière est la gloire de la vie filiale dans le cœur du Ressuscité devant le Père. L’aujourd’hui est notre vie cachée avec le Christ en Dieu. C’est l’intimité croissante avec Marie qui aboutit à une union plus profonde avec Jésus, caché dans le sein de Marie pour être de nouveau caché dans le sien du Père.
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