Adrienne von Speyr, Jean, Le discours dadieu, 2e tome, éd. P. Lethielleux, p. 20 21
Le détourné " sera jeté dehors " : dabord imperceptiblement par le Père, ensuite peut-être même publiquement par lÉglise
Celui qui est exclu na plus accès aux sources vives, aux sacrements
Pour pouvoir revenir comme un vrai croyant, il lui faudrait devenir un homme tout autre que ce quil est actuellement.
Mais il peut être jeté dehors uniquement par Dieu, sans que lÉglise se sépare publiquement de lui. LÉglise, comme institution visible et humaine, ne peut pas forcer laccès aux consciences. Les sacrements quelle administre dépassent de loin par leur effet ce quelle peut en vérifier. Dans ceux-ci elle noue une alliance entre les âmes et Dieu, mais la vie intime de cette alliance lui reste en grande partie inconnue. Dans cette sphère, Dieu a déjà pu procéder à un rejet, tandis que dans la sphère accessible à lÉglise tout semble encore en ordre.. Il se peut quextérieurement un chrétien participe à tout ce que lÉglise lui demande, peut-être jusquà sa mort, mais intérieurement, dans la grande question essentielle que Dieu lui a posée, il a échoué ; ce point secret de son âme, indispensable à une relation vivante avec Dieu, est desséché et mort. Il peut avoir lair dun sarment de vigne florissant, voire fécond, mais en réalité toute cette vie nest quapparence. Et lui-même en est conscient. Il ne saisit peut-être pas tout ce qui se rapporte à son état, mais il sait lessentiel : que sur un point précis, une ou plusieurs fois dans sa vie, il a dit non à Dieu. Un non qui ne se laisse pas effacer par la contrition et la confession et qui décide du sens et de lorientation de toute son existence. Cette part de lui-même qui importait à Dieu, il la lui a soustraite. Cest justement la partie par laquelle il aurait pu être fécond pour lÉglise. Il sagit de ce don tout à fait personnel qui, dans la communauté, aurait fait jaillir une source de vie. LÉglise est incapable de constater doù lui vient sa déficience ; elle ne dispose daucun contrôle sur les origines de la vie chrétienne en elle ; cest Dieu qui y dépose le grain vivant. Mais celui qui dit non sait que par sa faute la vigne na pu faire pousser un sarment que Dieu avait prévu.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article