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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Le procès de Ste Jeanne d'Arc : 44 théologiens contre une bergère (1)

Publié par dominicanus sur 1 Juin 2008, 17:00pm

Catégories : #La vache qui rumine (Année A)




    Cette nuit du 29 au 30 mai 1431, Jeanne est enferrée dans sa cellule du château de Bouvreuil, à Rouen. Deux soldats anglais sont à la porte. N'a-t-elle pas tenté plusieurs fois de s'échapper, du château de Beaulieu près de Noyon, puis de sa geôle de Beaurevoir ? On le lui a reproché, mais n'est-ce pas le seul droit que possède un prisonnier ? D'ailleurs de quoi ne l'a-t-on pas accusée depuis le 21 février, premier jour de l'interrogatoire ? Elle a tout subi, les rigueurs d'une cellule, les vexations des soldats qui l'insultaient, les interrogatoires interminables, le feu roulant de questions destinées à la faire se contredire, à la confondre. Jeanne revoit le tribunal. Ils sont quarante-quatre contre elle, tous bacheliers, licenciés en théologie, membres du tribunal ecclésiastique, ou représentants de l'Inquisition. Il y a là Monseigneur l'évêque de Beauvais, PIerre Cauchon, Jean Beaupère et maître Jean de La Fontaine. Ils ont été les plus durs. Ils disent qu'ils représentent l'Église, mais elle, la petite Lorraine, elle sait bien dans le fond de son coeur qu'ils représentent les intérêts de l'Angleterre. Ses voix le lui ont dit. D'ailleurs, si c'est l'Église qui la juge, pourquoi est-elle rendue prisonnière dans une forteresse anglaise ? Et pourquoi n'est-elle pas gardée par des femmes, comme c'est l'usage ? Et pourquoi n'a-t-elle pas d'avocat ? Oui, tout cela ressemble fort à un procès politique conduit par les Anglais pour prendre leur revanche sur ce jeune chef de guerre de dix-sept ans qui leur a infligé tant de revers. L'affaire était bien engagée pour eux. Le traité de Troyes signé en 1420 entre Henry d'Angleterre et Charles VI le roi fou, avec la complicité d'Isabeau de Bavière sa femme, leur offrait le trône de France. Déjà ils tenaient Rouen, Paris, Gien ; en octobre 1428, ils étaient aux portes d'Orléans, ville capitale sur la route de leurs possessions en Guyenne. Que s'est-il passé ? Une jeune fille s'est mise en tête de conduire à Reims le dauphin Charles afin de l'y faire sacrer. Elle a surgi devant l'ennemi à la tête d'une armée non pas tel le robuste Bertrand du Guesclin, mais frêle, brandissant un étendard représentant d'un côté Dieu sur une nuée, entouré de deux anges, et de l'autre les noms de Jésus et Marie sur fond de fleurs de lys. C'est elle qui a délivré Orléans, le 8 mai 1429, et Jargeau, Beaugency et Patay, puis Troyes et Châlons. Jeanne ne s'est jamais étonée de ces prodiges. Elle rendait grâce à Dieu et écoutait ses voix. (à suivre)

Le Livre des Merveilles, Mame-Plon, 1999
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