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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Homélie 9 T.O.A 2008 - Fête Patronale Ste Jeanne d'Arc (Mt 7, 21-27)

Publié par dominicanus sur 1 Juin 2008, 06:40am

Catégories : #Homélies Année A (2007-2008)




    La Parole de Dieu doit être prise au sérieux. C'est une question de vie ou de mort. Le thème des deux voies était déjà cher à l'Ancien Testament (cf.
1re lect.).

    Saint Matthieu, de même, se veut clair : prendre la Parole de Dieu au sérieux, cela veut dire : la mettre en pratique. Il ne s'agit pas seulement de dire, mais de faire. L'arbre est jugé à ses fruits.

    Jésus oppose ceux qui font la volonté du Père à ceux qui se contentent de dire : Seigneur, Seigneur ! Les Juifs donnaient ce titre à Jésus (cf. Lc 6, 46) car ils reconnaissaient la validité de son enseignement, sans toutefois le mettre en pratique.

    Mais dans l'évangile de Matthieu, le titre de Seigneur veut dire plus que simplement : un rabbin. Il désigne le Christ de Pâques, celui qui présidera au Jugement Dernier. Il s'agit donc de l'utilisation de ce titre dans le cadre d'une profession de foi baptismale. Pour entrer dans le Royaume, il ne suffit pas de reconnaître que Jésus est Seigneur, il ne suffit pas d'être baptisé. Il faut accorder sa vie de tous les jours avec la profession de foi du baptême.

    Mettre sa confiance dans certaines oeuvres comme la prophétie, les exorcismes ou les miracles serait aussi stupide et illusoire. Ici aussi, le contexte renvoie à la communauté de l'Église, car la parole de Jésus : je ne vous ai jamais connus est une formule employée par les rabbins pour l'excommunication. Ce qui est surprenant, c'est que Jésus reprend cette expression pour désigner ceux qui accomplissent des actions charismatiques. Saint Paul ne dira pas autre chose : à quoi bon le don des langues, la prophétie et les miracles, si on n'a pas la charité (1 Co 13, 1-2) ?

    Jésus conclut par
une petite parabole dont le scénario est lui aussi classique dans la Bible : l'homme avisé et le sot. L'homme avisé est celui qui construit sur le roc, l'insensé celui qui préfère le sable. L'image du roc revient souvent dans la Bible pour nous inviter à mettre toute notre confiance en Dieu seul, non pas quand tout va bien seulement, mais aussi dans la tempête. Car Dieu ne manquera pas de mettre notre confiance à l'épreuve.

    Tout ce que je viens de vous dire s'est admirablement réalisé dans la vie de sainte Jeanne d'Arc, cette humble paysanne de Domrémy qui a réalisé de si grandes choses alors qu'elle n'avait que 16 ans au moment de la prise d'Orléans, 21 au moment de sa mort. Elle ne s'était pas contentée de mettre les noms de Jésus et de Marie sur son étendard comme certains mettent un chapelet autour du rétroviseur de leur voiture ou une médaille autour du cou. Pour Jeanne, les noms de Jésus et de Marie n'étaient pas des "préservatifs" pour éviter tout risque d'ennuis, mais un appel à une mission qui la mènera jusqu'au bûcher. Grâce à sa ténacité elle a connu des succès retentissants, mais au prix de quelles tempêtes !

    Le Seigneur nous l'a donnée comme sainte patronne de notre paroisse. Ne nous contentons de l'invoquer sur un chemin facile, mais dangereux. Aujourd'hui, le Seigneur nous dit :  "Je vous ai donné ma chère Jeanne pour que vous ne soyez pas seuls dans les épreuves et les combats qui vous attendent".

    Et tout à l'heure, nous répondrons avec les termes de la préface des saints :

    Oui, dans la vie de Jeanne, Seigneur, tu nous procures un modèle, dans la communion avec elle, une famille, et dans son intercession, un appui ; afin que soutenus par elle, nous courions jusqu'au bout l'épreuve qui nous est proposée et recevions avec elle l'impérissable couronne de gloire, par le Christ, notre Seigneur.
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