45. "Si un frère ou une sœur sont nus, dit saint Jacques, s'ils manquent de leur nourriture quotidienne, et que l'un d'entre vous leur dise: "Allez en paix, chauffez-vous,
rassasiez-vous" sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ?" (Jc 2, 16). Aujourd'hui,
personne ne peut plus l'ignorer, sur des continents entiers, innombrables sont les hommes et les femmes torturés par la faim, innombrables les enfants sous-alimentés, au point que bon nombre
d'entre eux meurent en bas âge, que la croissance physique et le développement mental de beaucoup d'autres en sont compromis, que des régions entières sont de ce fait condamnées au plus morne
découragement.
Aujourd'hui
46. Des appels angoissés ont déjà retenti. Celui de Jean XXIII a été chaleureusement accueilli (Cf. Mater et Magistra. A. A. S., 53
(1961), p. 440 s.). Nous l'avons Nous-même réitéré en Notre message de Noël 1963, et de nouveau en faveur de l'Inde en 1966. La campagne contre la faim
engagée par l'Organisation internationale pour l'alimentation et l'agriculture (F. A. O.) et encouragée par le Saint-Siège a été généreusement suivie, Notre Caritas internationalis est partout
à l'œuvre et de nombreux catholiques, sous l'impulsion de nos frères dans l'épiscopat, donnent et se dépensent eux-mêmes sans compter pour aider ceux qui sont dans le besoin, élargissant
progressivement le cercle de leur prochain.
Demain
47. Mais cela, pas plus que les investissements privés et publics réalisés, les dons et les prêts consentis, ne saurait suffire. Il ne s'agit pas seulement de vaincre la
faim ni même de faire reculer la pauvreté. Le combat contre la misère, urgent et nécessaire, est insuffisant. Il s'agit de construire un monde où tout homme, sans exception de race, de
religion, de nationalité, puisse vivre une vie pleinement humaine, affranchie des servitudes qui lui viennent des hommes et d'une nature insuffisamment maîtrisée; un monde où la liberté ne soit
pas un vain mot et où le pauvre Lazare puisse s'asseoir à la même table que le riche (Cf. Luc, 16, 19-31). Cela demande à
ce dernier beaucoup de générosité, de nombreux sacrifices, et un effort sans relâche. A chacun d'examiner sa conscience qui a une voix nouvelle pour notre époque. Est-il prêt à soutenir de ses
deniers les œuvres et les missions organisées en faveur des plus pauvres ? A payer davantage d'impôts pour que les pouvoirs publics intensifient leur effort pour le développement ? A acheter
plus cher les produits importés pour rémunérer plus justement le producteur ? A s'expatrier lui-même au besoin, s'il est jeune, pour aider cette croissance des jeunes nations ?
Paul VI, L'assistance aux faibles
Lutte contre la faim...
Populorum Progressio, 45-47
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