Il y a tellement d'erreurs et de faussetés dans l'article de Mgr Schneider, que j'ai répondu par une réfutation complète au format vidéo.
Si vous ne comprenez pas l'anglais, activez les sous-titres français de YouTube.
Articles référencés dans la vidéo ci-dessus, en plus de l'article principal de LifeSite News :
Réfutation par le Fr. Bugnolo de la déclaration du Père Faré selon laquelle le Pape François n'a jamais été un pape légitime (Dans la vidéo, le Fr. dit par erreur « Père Cornet »)
Le Triomphe de l'Agneau : ou comment fut élu le successeur du pape Benoît XVI
Avec la censure mondialiste qui augmente de jour en jour, personne ne connaîtra jamais l'article ci-dessus, si vous ne le partagez pas.
Ci-dessous une traduction de travail de l'article de Mgr Schneider réfuté par Fr. Alexis Bugnolo
(LifeSiteNews) — Le principe directeur le plus sûr dans la question cruciale de la validité du pontificat du pape François est la pratique courante dans l'histoire de l'Église, selon laquelle ont été résolus les cas de renonciations ou d'élections papales présumées invalides. Dans cette pratique courante a été démontré le sensus perennis ecclesiae .
Le principe de légalité appliqué ad litteram (à la lettre) ou celui du positivisme juridique n'a pas été considéré comme un principe absolu dans la grande pratique de l'Église, puisque la législation de l'élection papale n'est qu'une loi humaine (positive), et non une loi divine (révélée).
La loi humaine qui règle l'acceptation de la fonction papale ou la révocation de la fonction papale doit être subordonnée au plus grand bien de toute l'Église, qui dans ce cas est l'existence réelle du chef visible de l'Église et la certitude de cette existence pour tout le corps de l'Église, clergé et fidèles.
Cette existence visible du chef et la certitude de son existence sont requises par la nature même de l'Église. L'Église universelle ne peut exister pendant un temps considérable sans un Pasteur suprême visible, sans le successeur de Pierre, puisque l'activité vitale de l'Église universelle dépend de son chef visible, comme par exemple la nomination des évêques diocésains et des cardinaux, nominations qui requièrent l'existence d'un pape valide. A son tour, le bien spirituel des fidèles dépend d'une nomination valide d'un évêque, car dans le cas d'une nomination épiscopale invalide (à cause d'un pape invalide), les prêtres seraient privés de juridiction pastorale (par exemple pour entendre des confessions, pour célébrer des mariages).
De cette existence et de cette certitude dépendent aussi les dispenses et les indulgences dont seul le Pontife romain est chargé, toutes pour le bien spirituel et le salut éternel des âmes. Appliquer dans ce cas le principe de suppléance de juridiction porterait atteinte à la caractéristique de visibilité de l'Eglise et serait en substance la position de la théorie sédévacantiste.
L’acceptation de la possibilité d’une période prolongée de vacance du Saint-Siège (sedisvacantia papalis) conduit facilement à l’esprit du sédévacantisme, qui constitue en fin de compte une sorte de phénomène sectaire et quasi hérétique apparu au cours des soixante dernières années en raison des problèmes avec Vatican II et les papes conciliaires et post-conciliaires.
L'Église propose un remède aux élections controversées
Le bien spirituel et le salut éternel des fidèles constituent la loi suprême dans le système normatif de l'Eglise. C'est pourquoi il existe le principe de supplet ecclesia (« l'Eglise supplée ») ou de sanatio in radice (« guérison à la racine »), c'est-à-dire que l'Eglise complète ce qui était contraire à la loi positive humaine, dans le cas des sacrements qui exigent des facultés juridictionnelles, par exemple la confession, le mariage, la confirmation, les charges des intentions des messes.
Guidé par ce principe proprement pastoral, l'instinct de l'Eglise a également appliqué le principe de supplet ecclesia ou sanatio in radice en cas de doute sur une renonciation ou une élection pontificale. Concrètement, la sanatio in radice d'une élection pontificale invalide s'est exprimée dans l'acceptation pacifique et moralement universelle du nouveau Pontife par l'épiscopat et le peuple catholique, et dans le fait que ce Pontife élu, supposé invalide, a été nommé dans le canon de la messe par pratiquement tout le clergé catholique.
Des papes valides élus lors d'élections apparemment invalides
L'histoire de l'Eglise nous enseigne à ce sujet. La plus longue vacance du Siège apostolique a duré deux ans et neuf mois (du 29 novembre 1268 au 1er septembre 1271). C'est aussi l'époque où vivait saint Thomas d'Aquin. Il y eut évidemment des élections pontificales invalides, c'est-à-dire des prises de fonctions pontificales invalides, par exemple le pape Grégoire VI devint pape en achetant la papauté avec une grosse somme d'argent à son prédécesseur le pape Benoît IX en 1045. Cependant, l'Eglise romaine a toujours considéré Grégoire VI comme un pape valide, et même Hildebrand, qui devint plus tard le pape saint Grégoire VII, considérait Grégoire VI comme un pape légitime, malgré la manière illégitime par laquelle Grégoire VI devint pape.
Le pape Urbain VI avait été élu sous une énorme pression et des menaces du peuple romain. Certains cardinaux électeurs craignaient même pour leur vie. Telle fut l'atmosphère de l'élection d'Urbain VI en 1378. Lors du couronnement du nouveau pape, tous les cardinaux électeurs lui rendirent hommage et le reconnurent comme pape pendant les premiers mois de son pontificat. Mais après quelques mois, certains cardinaux, surtout les cardinaux français, commencèrent à douter de la validité de l'élection en raison des circonstances menaçantes et de la pression morale qu'ils avaient dû subir pendant l'élection. Pour cette raison, ces cardinaux élirent un nouveau pape, qui s'appelait Clément VII, un Français qui choisit Avignon comme résidence. Lui et ses successeurs furent toujours considérés par l'Église romaine comme des antipapes (voir les éditions de l' Annuaire pontifical ). Ainsi commença l'une des crises les plus désastreuses de l'histoire de l'Église, le Grand Schisme d'Occident, qui dura près de quarante ans, déchirant l'unité de l'Église et portant un grand préjudice au bien spirituel des âmes.
L'Eglise romaine a toujours reconnu Urbain VI comme pape valide, malgré les facteurs probablement invalidants de son élection. Le fait que même des saints comme saint Vincent Ferrier aient, à une certaine époque, reconnu l'antipape Clément VII comme le seul pape valide n'est pas un argument convaincant, car les saints ne sont pas infaillibles dans toutes leurs opinions. Le même saint Vincent Ferrier abandonna plus tard l'antipape d'Avignon Clément VII et reconnut le pape de Rome.
Le pape saint Célestin V a renoncé à sa charge sous la pression et les insinuations du puissant cardinal Benedetto Gaetani, qui lui succéda sous le nom de pape Boniface VIII en 1294. À cause de ces circonstances, une partie des fidèles et du clergé de l’époque n’a jamais reconnu Boniface VIII comme pape valide. Cependant, l’Église romaine a considéré Boniface VIII comme pape légitime, car l’acceptation de Boniface VIII par une partie écrasante de l’épiscopat et des fidèles a guéri « à la racine » les circonstances invalidantes possibles de la renonciation de Célestin V et de l’élection de Boniface VIII.
L'explication suivante du professeur Roberto de Mattei démontre de manière convaincante l'incohérence des théories d'un pontificat invalide du pape François :
Peu importe que Mgr Georg Gänswein, dans une déclaration à LifeSiteNews du 14 février 2019, ait réaffirmé la validité de la renonciation de Benoît XVI à l'office pétrinien, en affirmant qu'« il n'y a qu'un seul pape légitimement élu - et c'est François ». L'idée d'une possible redéfinition du ministère pontifical [ munus — NDLR] avait alors été lancée.
Certains disent que l'intention du pape Benoît XVI était de maintenir la papauté, en assumant une fonction capable de se diviser en deux, mais c'est une erreur substantielle, car la nature monarchique et unitaire de la papauté est de droit divin.
Dieu seul juge des intentions, tandis que le droit canon se limite à évaluer le comportement extérieur du baptisé. « Une phrase bien connue du droit canon (…) affirme que ' De internis non iudicat praetor' ; un juge ne juge pas les choses intérieures », écrit De Mattei.
Si le pape Benoît XVI avait été le seul pape valide et légitime, que se serait-il passé après sa mort ? De Mattei écrit : « Le paradoxe est que, pour prouver l’invalidité de la renonciation de Benoît XVI, on emploie des sophismes juridiques, mais ensuite, pour résoudre le problème de la succession de Benoît XVI ou de François , il faudrait recourir à des solutions extra-canoniques. » (cf. Les inconnues de la fin d’un pontificat ; à l’origine dans Corrispondenza Romana , 1er juillet 2020)
Pourquoi la théorie de l’invalidité du pontificat de François est une impasse
L'hypothèse de la renonciation invalide de Benoît XVI, et donc de l'invalidité du pontificat de François, est en réalité une impasse, un cul-de-sac. Pendant onze ans, le Siège apostolique aurait été de facto vacant, puisque Benoît XVI n'aurait fait aucun acte de gouvernement, aucune nomination épiscopale ou cardinalice, aucun acte de dispense, d'indulgences, etc. Pour cette raison, l'Eglise universelle serait paralysée dans son aspect visible. Une telle hypothèse équivaudrait en pratique à une attitude de sédévacantisme.
Depuis onze ans, toutes les nominations de nonces apostoliques, d’évêques diocésains et de cardinaux, toutes les dispenses pontificales et toutes les indulgences accordées et utilisées par les fidèles auraient été nulles et non avenues et auraient entraîné des conséquences néfastes pour le bien spirituel des âmes (évêques illégitimes, juridictions épiscopales invalides, etc.). Tous les cardinaux nommés par le pape François seraient invalides, c’est-à-dire qu’ils ne seraient pas cardinaux, et cela s’appliquerait à la plupart des cardinaux actuels.
Français Une autre situation purement hypothétique : si Benoît XVI avait été un pape extrêmement libéral et presque hérétique et avait renoncé [à la papauté] en 2013 dans des circonstances comme celles qui se sont produites en 2013 (ayant donc de possibles éléments d’invalidité), et si ensuite un nouveau pape avec un esprit absolument traditionaliste avait été élu, et si ce nouveau pape – vraisemblablement élu invalidement à cause de la renonciation invalide de son prédécesseur libéral et à cause de la violation de certaines normes du conclave – avait commencé à réformer l’Église dans le vrai sens catholique : nommer de bons évêques et cardinaux, émettre des professions de foi ou des déclarations ex cathedra pour défendre la foi catholique contre les erreurs actuelles au sein de l’Église, certainement aucun bon cardinal, évêque ou catholique [laïc] ne considérerait maintenant ce nouveau pape 100 pour cent catholique comme un pape illégitime, ou ne demanderait sa renonciation et le retour au pouvoir du vieux pontife libéral.
Autre situation hypothétique : si tous les cardinaux nommés par Jean-Paul II et Benoît XVI venaient à mourir, le Collège des cardinaux serait composé uniquement de cardinaux nommés par le pape François. Mais selon la théorie du pontificat invalide de François, ils seraient tous non cardinaux, et donc il n’y aurait plus de Collège des cardinaux. Il s’ensuivrait qu’il n’y aurait plus d’électeurs valides qui pourraient procéder à une nouvelle élection pontificale.
La loi qui dit que les cardinaux sont les seuls électeurs valides du pape est en vigueur depuis le XIe siècle et a été sanctionnée par les pontifes romains. Par conséquent, seul un pontife romain est compétent pour modifier la loi de l'élection pontificale et sanctionner une règle qui permettrait à des électeurs qui ne sont pas cardinaux d'être électeurs. Hypothétiquement, si l'on suivait la théorie du pontificat invalide de François, lorsque tous les cardinaux nommés avant l'élection du pape François seraient morts, il ne serait pas possible d'élire validement un nouveau pontife. L'Église se trouverait dans une impasse, un cul-de-sac.
L’hypothèse selon laquelle Benoît XVI était le seul pape valide et que, par conséquent, le pape François est un pape invalide, contredit non seulement la pratique prouvée et raisonnable de la grande tradition de l’Église, mais aussi le simple bon sens. De plus, dans ce cas, on absolutise l’aspect de la légalité, c’est-à-dire, dans notre cas, des normes humaines de renonciation et d’élection pontificale, au détriment du bien des âmes, car on a introduit une incertitude sur la validité des actes de gouvernement de l’Église, ce qui porte atteinte à la nature visible de l’Église. De plus, on se rapproche de la mentalité du sédévacantisme. La voie la plus sûre ( via tutior ) et l’exemple de la pratique constante de la grande tradition de l’Église doivent être suivis également dans notre cas présent.
Que pouvons-nous faire face au comportement du pape François ?
La manière de réagir au comportement déroutant du pape François est de l'avertir publiquement de ses erreurs. Cela dit, il faut le faire avec tout le respect qui lui est dû. Il faut ensuite faire une profession de foi en précisant les vérités que le pape François a contredites ou mises à mal par ses ambiguïtés. Il faut ensuite faire des actes de réparation. Il faut aussi demander à Dieu la grâce de la conversion du pape François et l'intervention divine pour résoudre cette crise sans précédent. Néanmoins, le pape François est certainement le pape valide.
Notre Seigneur Jésus-Christ tient le gouvernail de la barque de l'Église dans ses mains, même pendant les tempêtes les plus violentes, qui pourraient inclure le pontificat d'un pape à la doctrine ambiguë. De telles tempêtes sont cependant relativement brèves, comparées aux autres grandes crises survenues au cours des deux mille ans d'existence de l'Église militante.
Au milieu de la confusion et de la tempête qui règnent dans la vie de l'Église de nos jours, Notre Seigneur se lèvera et réprimandera les vents et la mer (cf. Mt 8 , 24), et un temps de calme, de sécurité doctrinale, de sacralité liturgique et de sainteté des prêtres, des évêques et des papes sera accordé. Dans une situation qui, aux yeux des humains, semble irrémédiable, nous devons renouveler notre foi inébranlable dans la vérité divine selon laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre l'Église catholique.
+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l'archidiocèse de Sainte-Marie à Astana