Découvrez l'histoire remarquable et poignante de Joséphine Bakhita, une femme qui est passée d'une enfance d'esclavage au Soudan pour devenir une sainte vénérée.
Née dans la région du Darfour vers 1869, ses premières années ont été marquées par une vie familiale aimante jusqu'à ce qu'elle soit enlevée par des commerçants d'esclaves. Entrée d'immenses souffrances, Bakhita a été mélangée à différents propriétaires, atterrissant finalement en Italie, où elle a trouvé le réconfort et la foi au sein de l'Église catholique.
Cet épisode raconte la résilience incroyable de Bakhita et le voyage spirituel vers la sainteté, sous la toile de fond d'un système brutal, mettant en lumière sa transformation et son héritage durable.
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Qui est Joséphine Bakhita ?
Le 8 février fête sainte Joséphine Bakhita, esclave soudanaise, devenue religieuse canossienne en Italie et canonisée par saint Jean-Paul II en l'An 2000.
Née dans la région du Darfour au sud du Soudan, Sainte Joséphine fut enlevée à l’âge de 9 ans, vendue en esclavage, et nommée Bakhita, ce qui veut dire, avec ironie, « la fortunée ». Elle a été revendue plusieurs fois. En 1883, le consul italien à Khartoum l’a achetée. Deux ans plus tard, le consul emmena Bakhita en Italie et la confia à un ami ; celui-ci l’employa comme gardienne de sa fille. La jeune esclave devait accompagner la fille à un pensionnat de Venise, dirigé par les Sœurs Canossiennes de la Charité.
C’est là que Bahkita commença à connaître Dieu. Elle raconte dans son autobiographie : « En voyant le soleil, la lune et les étoiles, je me demandais qui pouvait être le Maître de ces merveilles. Et j’ai ressenti un grand désir de le voir, de le connaître et de lui rendre hommage ».
Elle fut baptisée et confirmée dans l’Église catholique en 1890, et prit le nom de Joséphine. Lorsque la famille voulut retourner en Afrique et emmener Joséphine, la future sainte refusa. Il s’en suivit un procès où les Sœurs Canossiennes et le Patriarche de Venise sont intervenus en sa faveur. Le juge a conclu que puisque l’esclavage était illégal en Italie, Joséphine était libre.
Elle entra chez les Sœurs Canossiennes en 1893 et fit profession trois ans plus tard en 1902, elle fut envoyée dans la ville de Schio, près de Vérone, où elle rendait service à sa communauté religieuse en travaillant à la cuisine, en cousant, en brodant, et en accueillant des visiteurs à la porte. Elle fut rapidement aimée par les enfants de l’école des sœurs et par les citoyens de l’endroit. Elle a déclaré un jour, « Soyez bons, aimez le Seigneur, priez pour ceux qui ne le connaissent pas. Voyez comme est grande la grâce de connaître Dieu ! »
En vieillissant, elle connut de longues années de maladie. Elle mourut en 1947, dans le couvent des Canossiennes de Schio.
Les premières démarches en vue de sa béatification commencèrent en 1959. Elle fut béatifiée en 1992 et canonisée huit années plus tard. L’Archevêque, Mgr John Vlazny, et B. Willis ont exposé leur projet de la faire nommer comme sainte patronne dans une correspondance adressée au Nonce apostolique des États-Unis, Mgr Pietro Sambi. Ces lettres furent alors envoyées au Vatican. Le 8 février, jour de la fête de Sainte Joséphine, Mgr Kenneth Steiner, Évêque auxiliaire, a présidé dans la cathédrale un temps de prière pour les victimes de la traite humaine et de l’esclavage.
Depuis des années, Monseigneur Steiner avait entendu parler de la sainte. Il correspondait avec un interne de la Prison d’État de l’Oregon, condamné à la peine capitale. Celui-ci avait décidé de passer le temps qui lui restait à vivre en faisant connaître Joséphine et la force de son histoire de libération. « C’est vraiment une personne d’espoir pour aujourd’hui », dit Monseigneur, et il ajoute que la proposition d’en faire une sainte patronne est excellente. « Elle s’est rendu compte que son vrai maître était Jésus ». Monseigneur avoue qu’il pense souvent à sainte Joséphine.
Des Papes récents ont fait de sainte Joséphine une personne-clé pour notre temps. Pendant son homélie lors de la Messe de Canonisation sur la Place Saint-Pierre en l’an 2000, le Pape Jean- Paul II a déclaré :
« Nous trouvons en Sainte Joséphine Bakhita une avocate qui nous éclaire sur une émancipation véritable. L’histoire de sa vie inspire non une acceptation passive, mais une détermination ferme de travailler de manière efficace pour libérer des femmes et des jeunes filles de l’oppression et de la violence, et de restaurer en elles leur dignité, par l’exercice entier de leurs droits ».
Dans son Encyclique de 2007 sur l’espérance, le Pape Benoît XVI a fait d’elle un exemple d’une espérance qui est en même temps une rédemption. « Rencontrer Dieu en ce monde et parvenir à le connaître, c’est recevoir l’espérance », a-t-il écrit, décrivant ainsi la conversion de Sainte Joséphine à la vie chrétienne, lorsqu’elle se trouvait à Venise.
Les Filles Canossiennes de la Charité, qui ont leur maison-mère à Albuquerque dans le Nouveau- Mexique des États-Unis, ont soutenu avec succès cette volonté de faire de Sainte Joséphine une sainte patronne.
Source : Ursulines de l’Union romaine