au sujet des “Dubia” soumis au Pape François
Chers frères et sœurs dans le Christ,
Nous, membres du Sacré Collège des Cardinaux, en vertu du devoir de tous les fidèles « de donner aux Pasteurs sacrés leur opinion sur ce qui touche le bien de l’Église » (can. 212 § 3), et surtout en vertu de la responsabilité incombant aux Cardinaux d’assister « le Pontife Romain… individuellement… surtout dans le soin quotidien de l’Église tout entière » (can. 349), au vu de diverses déclarations de prélats haut placés se rapportant à la célébration du prochain Synode des Évêques, déclarations ouvertement contraires à la doctrine et à la discipline constantes de l’Église, et qui ont engendré et continuent d’engendrer parmi les fidèles et les autres personnes de bonne volonté une grande confusion ainsi que la chute dans l’erreur, nous avons manifesté au Pontife romain notre très profonde préoccupation. Par notre lettre du 10 juillet 2023, recourant à la pratique éprouvée de la soumission de dubia [questions] à un supérieur pour donner à ce dernier l’occasion de clarifier, par ses responsa [réponses], la doctrine et la discipline de l’Église, nous avons soumis cinq dubia au pape François, dont une copie est jointe [ci-dessous]. Le pape François y a répondu par lettre du 11 juillet 2023.
Ayant étudié sa lettre qui ne suivait pas la pratique habituelle des responsa ad dubia [réponses aux questions], nous avons reformulé les dubia pour obtenir une réponse claire fondée sur la doctrine et la discipline pérennes de l’Église. Par notre lettre du 21 août 2023, nous avons soumis au Pontife romain les dubia reformulés, dont une copie est jointe en annexe. À ce jour, nous n’avons pas reçu de réponse à ces dubia reformulés.
Étant donné la gravité de la matière de ces dubia, et spécialement en raison de l’imminence de la session du Synode des Évêques mentionnée plus haut, nous estimons qu’il est de notre devoir de vous informer, vous les fidèles (can. 212 § 3), afin que vous ne soyez pas sujets à la confusion, à l’erreur et au découragement, mais que vous puissiez prier pour l’Église universelle et, en particulier, pour le Pontife romain, afin que l’Évangile soit enseigné avec toujours plus de clarté, et suivi avec une fidélité toujours croissante.
Bien vôtres dans le Christ,
Walter Cardinal Brandmüller
Raymond Leo Cardinal Burke
Juan Cardinal Sandoval Íñiguez
Robert Cardinal Sarah
Joseph Cardinal Zen Ze-kiun
Rome, le 2 Octobre 2023
*
Première formulation des “Dubia”
1. Dubium à propos de l’affirmation selon laquelle nous devons réinterpréter la Révélation divine en fonction des changements culturels et anthropologiques à la mode.
A la suite des déclarations de certains évêques, ni corrigées, ni rétractées, il est demandé si, dans l’Eglise, la Révélation divine doit être réinterprétée en fonction des changements culturels de notre temps et de la nouvelle vision anthropologique que ces changements favorisent ; ou si la Révélation divine lie pour toujours, est immuable et ne peut donc être contredite, comme l’affirme l’enseignement du Concile Vatican II selon lequel à Dieu qui révèle est due l’obéissance de la foi (Dei Verbum 5) ; que ce qui est révélé pour le salut de tous doit demeurer « toujours en son intégrité » et transmis « à toutes les générations » (7) ; et que le progrès de la compréhension n’implique aucun changement dans la vérité des choses et des mots, parce que la foi « leur a été une fois pour toutes transmise » ( et que le Magistère n’est pas supérieur à la Parole de Dieu, mais qu’il enseigne seulement ce qui a été transmis (10).
2. Dubium à propos de l’affirmation selon laquelle la pratique généralisée de la bénédiction des unions homosexuelles serait en accord avec la Révélation et le Magistère (CEC 2357).
Selon la Révélation divine, confirmée par l’Ecriture Sainte, que l’Eglise « par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, (…) écoute (…) avec amour, (elle) la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité (Dei Verbum 10) : « Au commencement », Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa, et les bénit pour qu’ils soient féconds (cf. Gn I, 27-28), et l’apôtre Paul enseigne que la négation de la différence sexuelle est la conséquence de la négation du Créateur (Rm I, 24-32). Il est demandé : l’Église peut-elle déroger à ce « principe », en le considérant, contrairement à ce qu’enseignait Veritatis Splendor 103, comme un simple idéal, et en acceptant comme un « bien possible » des situations objectivement peccamineuses, telles les unions homosexuelles, sans trahir la doctrine révélée ?
3. Dubium à propos de l’affirmation selon laquelle la synodalité est une « dimension constitutive de l’Église » (Constitution apostolique Episcopalis Communio 6), de sorte que l’Église serait, par sa nature même, synodale. Étant donné que le Synode des évêques ne représente pas le Collège des évêques, n’étant qu’un organe consultatif du Pape, et que les évêques, en tant que témoins de la foi, ne peuvent pas déléguer leur confession de la vérité, il est demandé si la synodalité peut être le critère régulateur suprême du gouvernement permanent de l’Église sans altérer l’ordre constitutif voulu par son Fondateur, selon lequel l’autorité suprême et plénière de l’Église est exercée à la fois par le Pape en vertu de sa charge et par le Collège des évêques en union avec son chef le Pontife romain (Lumen Gentium 22).
4. Dubium à propos du soutien apporté par des pasteurs et des théologiens à la théorie selon laquelle « la théologie de l’Église a changé » et que, par conséquent, l’ordination sacerdotale peut être conférée à des femmes.
A la suite des déclarations de certains prélats, ni corrigées, ni rétractées, selon lesquelles la théologie de l’Eglise et le sens de la Messe ont changé avec Vatican II, il est demandé si l’enseignement du Concile Vatican II est encore valable, selon lequel « [le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique] ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré » (Lumen Gentium 10) et que les presbytres, du fait qu’il sont « investis par l’Ordre du pouvoir sacré d’offrir le Sacrifice et de remettre les péchés » (Presbyterorum Ordinis 2), agissent au nom et en la personne du Christ Médiateur, par qui le sacrifice spirituel des fidèles est rendu parfait. Il est en outre demandé si l’enseignement de la Lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de saint Jean-Paul II, qui enseigne comme une vérité à tenir définitivement l’impossibilité de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes, est toujours valide, de sorte que cet enseignement n’est plus soumis au changement ni à la libre discussion des pasteurs ou des théologiens.
5. Dubium à propos de l’affirmation « le pardon est un droit humain » et de l’insistance du Saint-Père quant au devoir d’absoudre tout le monde et toujours, de sorte que la contrition ne serait pas une condition nécessaire à l’absolution sacramentelle.
Il est demandé si l’enseignement du Concile de Trente, selon lequel la contrition du pénitent, qui consiste à détester le péché commis avec l’intention de ne plus pécher (Session XIV, Chapitre IV : DH 1676), est une condition nécessaire à la validité de la confession sacramentelle, est toujours en vigueur, de sorte que le prêtre doit différer l’absolution lorsqu’il est clair que cette condition n’est pas remplie.
Cité du Vatican, 10 juillet 2023
Walter Card. BRANDMÜLLER
Raymond Leo Card. BURKE
Juan Card. SANDOVAL ÍÑIGUEZ
Robert Card. SARAH
Joseph Card. ZEN ZE-KIUN, S.D.B.
*
Deuxième formulation des “Dubia”
A Sa Sainteté
FRANÇOIS
Souverain Pontife
Très Saint Père,
Nous vous sommes très reconnaissants des réponses que vous avez aimablement voulu nous adresser. Nous voudrions tout d’abord vous préciser que si nous vous avons posé ces questions, ce n’est pas par crainte du dialogue avec les hommes de notre temps, ni par peur des questions qu’ils pourraient nous poser au sujet de l’Évangile du Christ. Tout comme Votre Sainteté, nous sommes en effet convaincus de ce que l’Évangile apporte la plénitude à la vie humaine, et qu’il offre des réponses à chacune de nos interrogations. C’est une autre préoccupation qui nous anime : nous sommes inquiets de voir qu’il se trouve des pasteurs qui doutent de la capacité de l’Évangile à transformer le cœur des hommes et finissent par leur proposer non pas une saine doctrine, mais des « enseignements selon leurs propres désirs » (cf. 2 Tm 4, 3). Nous sommes également préoccupés par le fait qu’on ne comprenne pas que la miséricorde de Dieu ne consiste pas à couvrir nos péchés, mais qu’elle est bien plus grande, en ce qu’elle nous permet de répondre à son amour en gardant ses commandements, c’est-à-dire en nous convertissant et en croyant à l’Évangile (cf. Mc 1, 15).
Usant de même sincérité dont vous avez fait preuve à travers vos réponses, nous nous devons d’ajouter que celles-ci n’ont pas levé les doutes que nous avions exprimés, mais qu’elles les ont plutôt aggravés. Nous nous voyons donc dans l’obligation de soumettre à nouveau, en les reformulant, ces questions à Votre Sainteté, vous qui en tant que Successeur de Pierre êtes chargé par le Seigneur de confirmer vos frères dans la foi. Cela est d’autant plus urgent à la veille du prochain Synode, alors que beaucoup souhaitent utiliser celui-ci pour contredire la doctrine catholique, précisément sur les points sur lesquels portent nos dubia. Nous vous soumettons donc à nouveau nos questions, afin que vous puissiez y répondre simplement par « oui » ou par « non ».
1. Sa Sainteté insiste sur le fait que l’Église peut approfondir sa compréhension du dépôt de la foi. C’est en effet ce qu’enseigne Dei Verbum 8 et cela fait partie de la doctrine catholique. Votre réponse, cependant, ne saisit pas le sens de notre préoccupation. De nombreux chrétiens, y compris des pasteurs et des théologiens, soutiennent aujourd’hui que les changements culturels et anthropologiques de notre époque devraient pousser l’Église à enseigner le contraire de ce qu’elle a toujours enseigné. Cela concerne des questions qui ne sont pas secondaires, mais essentielles pour notre salut, telles la confession de foi, les conditions subjectives de l’accès aux sacrements, et l’observance de la loi morale. Nous voulons donc reformuler notre dubium : est-il possible que l’Église enseigne aujourd’hui des doctrines contraires à celles qu’elle enseignait auparavant en matière de foi et de morale, que ce soit par le Pape ex cathedra, ou selon les définitions d’un Concile œcuménique, ou encore selon le Magistère ordinaire universel des Évêques dispersés dans le monde (cf. Lumen Gentium 25) ?
2. Sa Sainteté a insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de confusion entre le mariage et d’autres types d’unions de nature sexuelle et que, par conséquent, tout rite ou bénédiction sacramentelle de couples de même sexe engendrant une telle confusion devrait être évité. Cependant notre préoccupation est d’un autre ordre : nous nous inquiétons du fait que la bénédiction des couples homosexuels puisse dans tous les cas susciter à confusion, pas seulement dans la mesure où elle pourrait les faire apparaître comme analogues au mariage, mais aussi en ce que les actes homosexuels seraient présentés en pratique comme un bien, ou tout au moins comme le bien possible que Dieu demande aux hommes dans leur cheminement vers Lui. Reformulons donc notre dubium : est-il possible que, dans certaines circonstances, un pasteur puisse bénir des unions entre personnes homosexuelles, laissant ainsi entendre que le comportement homosexuel en tant que tel ne serait pas contraire à la loi de Dieu et au cheminement de la personne vers Dieu ? En lien avec ce dubium, il est nécessaire d’en soulever un autre : l’enseignement constant du Magistère ordinaire universel, selon lequel tout acte sexuel en dehors du mariage, et en particulier les actes homosexuels, constituent un péché objectivement grave contre la loi de Dieu, indépendamment des circonstances dans lesquelles ils ont lieu et de l’intention avec laquelle ils sont accompli, est-il toujours valable ?
3. Vous avez insisté sur la dimension synodale de l’Église, en ce sens que tous, y compris les fidèles laïcs, sont appelés à participer et à faire entendre leur voix. Toutefois, notre difficulté est toute autre : le futur Synode sur la « synodalité » est aujourd’hui représenté comme si, en communion avec le Pape, il représentait l’Autorité Suprême de l’Église. Or, le Synode des évêques est un organe consultatif du Pape, il ne représente pas le Collège des évêques et il ne peut pas résoudre les questions qui y sont traitées ni émettre des décrets à leur sujet, à moins que, dans des cas bien déterminés, le Pontife romain, à qui il revient de ratifier les décisions du Synode, ne lui ait expressément conféré un pouvoir délibératif (cf. c. 343 C.I.C.). Il s’agit là d’un point décisif dans la mesure où ne pas impliquer le Collège des évêques dans des questions du genre de celles que le prochain Synode entend soulever et qui ont trait à la constitution même de l’Église, serait précisément en contradiction avec la racine de cette synodalité que le Synode prétend vouloir promouvoir. Permettez-nous donc de reformuler notre dubium : le Synode des évêques qui se tiendra à Rome, et qui ne comprendra qu’une sélection choisie de pasteurs et de fidèles, exercera-t-il, au sujet des questions doctrinales ou pastorales sur lesquelles il sera appelé à s’exprimer, l’autorité suprême de l’Église, qui appartient exclusivement au Pontife romain et, una cum capite suo, au Collège des Évêques (cf. can. 336 C.I.C.) ?
4. Dans sa réponse, Sa Sainteté a précisé que la décision de saint Jean-Paul II dans Ordinatio sacerdotalis doit être tenue pour définitive ; vous avez ajouté à juste titre qu’il est nécessaire de comprendre le sacerdoce, non pas en termes de pouvoir, mais en termes de service, afin de comprendre correctement la décision de notre Seigneur de réserver les Ordres sacrés aux seuls hommes. Néanmoins, dans le dernier point de votre réponse, vous ajoutez que la question peut encore être approfondie. Nous craignons que certains n’interprètent cette déclaration comme signifiant que la question n’a pas encore été définitivement tranchée. En fait, saint Jean-Paul II affirme dans Ordinatio sacerdotalis que cette doctrine a été enseignée infailliblement par le Magistère ordinaire et universel et qu’elle fait donc partie du dépôt de la foi. C’était la réponse de la Congrégation pour la Doctrine de la foi à un dubium soulevé à propos de la lettre apostolique, et cette réponse a été approuvée par Jean-Paul II lui-même. Il nous faut donc reformuler notre dubium : l’Église pourrait-elle à l’avenir avoir la faculté de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes, contredisant ainsi le fait que la réservation exclusive de ce sacrement à des hommes baptisés appartient à la substance même du sacrement de l’ordre, que l’Église ne peut pas changer ?
5. Enfin, Sa Sainteté a confirmé l’enseignement du Concile de Trente selon lequel la validité de l’absolution sacramentelle requiert le repentir du pécheur, ce qui inclut l’intention de ne plus pécher. Et vous nous avez invités à ne pas douter de l’infinie miséricorde de Dieu. Nous voudrions réaffirmer que notre question ne résulte pas d’un doute sur la grandeur de la miséricorde de Dieu ; elle est née au contraire de la conscience de ce que cette miséricorde est assez grande pour nous rendre capables de nous convertir à Lui, de confesser notre faute et de vivre comme Il nous l’a enseigné. Cependant, certains pourraient interpréter votre réponse comme signifiant que le simple fait de s’approcher de la confession est une condition suffisante pour recevoir l’absolution, dans la mesure où cette démarche pourrait inclure implicitement la confession des péchés et le repentir. Nous voudrions donc reformuler notre dubium : un pénitent peut-il validement recevoir l’absolution sacramentelle si, tout en avouant un péché, il refuse de prendre d’une quelconque manière la résolution de ne pas le commettre à nouveau ?
Cité du Vatican, 21 août 2023
Walter Card. BRANDMÜLLER
Raymond Leo Card. BURKE
Juan Card. SANDOVAL ÍÑIGUEZ
Robert Card. SARAH
Joseph Card. ZEN ZE-KIUN
Communiqué du Cardinal Müller accompagnant son soutien aux 5 cardinaux qui ont écrit les dubia (très proche de Benoît XVI). Ce spécialiste de la papauté s'oppose à une idéologie papaliste qui caricature la mission du successeur de Saint-Pierre.
Dans son approbation des nouveaux dubia, le cardinal Müller se dit "heureux" que d'autres fassent ce qui est "nécessaire" pour "rappeler au pape la responsabilité qui lui a été confiée par Dieu".
"J'ai défendu la doctrine catholique contre le pseudo-modernisme, en particulier au cours des dix dernières années, remplissant ainsi devant Dieu, dans ma conscience, ma responsabilité d'évêque et de cardinal pour le bien de la doctrine orthodoxe. Mais je suis heureux que d'autres, à leur manière, fassent ce qui est nécessaire et rappellent au pape la responsabilité que Dieu lui a confiée pour la préservation de l'Église dans "l'enseignement des apôtres" (Actes 2:42).
À l'heure actuelle, il existe une position carriériste et hérétique, selon laquelle Dieu ne se révèle qu'au pape François par des informations directes dans l'Esprit Saint, et que les évêques n'ont qu'à répéter aveuglément ces illuminations célestes et à les transmettre mécaniquement comme des marionnettes parlantes. Un évêque, cependant, en vertu de sa consécration, est le successeur des Apôtres et l'enseignant authentique de l'Évangile du Christ, mais dans le collège de tous les évêques avec le pape comme le principe visible toujours présent de l'unité de l'Église dans la vérité révélée et dans sa communion sacramentelle. Telle est la véritable doctrine de la primauté du pape et non le néo-papalisme de ceux qui veulent livrer l'Église du Christ à l'idéologie du capitalisme athée et anti-humain de Davos.
Leur prétexte frauduleux est l'adaptation de la Parole de Dieu prétendument obsolète, comme si dans le Christ toute vérité ne nous était pas donnée, aux normes d'une anthropologie pseudo-scientifique anti-mariage et d'une civilisation de la mort (avortement, trafic d'embryons, euthanasie, mutilations corporelles par soi-disant changement de sexe).
Tout catholique croit en la vérité divine et catholique qu'en Pierre les évêques de Rome sont installés comme ses successeurs légitimes. Mais en tant que disciple théologiquement éclairé du Christ, il s'oppose à la caricature de la papauté, tant dans la polémique anti-romaine des réformateurs de l'époque que dans la compréhension perroquet du néo-papalisme ou papagayisme (c’est-à-dire une idéologie papalisme pro gay) non catholique.Ils exposent ainsi la foi catholique au ridicule pour un public non-croyant qui ne croit pas au fait de la Révélation historique de Dieu dans le Christ et qui utilise le pape - qu'il s'en rende compte ou qu'il l'accepte naïvement, peu importe - comme une autorité pour gagner les masses catholiques, à leurs yeux arriérées et non éclairées, au Nouvel Ordre Mondial 2030."
COMMENTAIRE DE FRÈRE ALEXIS BUGNOLO
Enfin, quelqu'un a agi. Les Dubia ont été proposés et le pape François a esquivé une réponse claire, le plaçant ainsi sous le soupçon d'hérésie. Aujourd'hui, les cardinaux ont de nouveau écrit au pape François et, après plus de 30 jours, le pape François n'a pas répondu.
Cela confirme le doute juridique sur le fait que Jorge Mario Bergoglio est catholique. Cela a établi un fait canonique que son hérésie est persistante, manifeste et publique.
Cet interrogatoire de l'homme par 5 membres du Collège des Cardinaux, sans réponse catholique de la part de Bergoglio, exige maintenant une audience dans un CONCILE PROVINCIAL pour obtenir un acte de Foi Catholique de l'homme QUI DOIT CONTENIR UNE RENONCIATION FORMELLE ET EXPLICITE DES ERREURS.
JE REMERCIE LE DIEU VIVANT QUE CES 5 CARDINAUX AIENT AGI.
Que pouvons-nous attendre maintenant ?
Le pape François doit répondre aux cardinaux dans les 60 jours d'une manière catholique, ou il doit être publiquement soupçonné de s'être séparé de l'Église par hérésie. Dans ce cas, un concile provincial de la province ecclésiastique de Rome DOIT ÊTRE CONVOQUÉ pour déterminer s'il est catholique ou non et, s'il ne l'est pas, le déclarer, en vertu du canon 1364, comme ne pouvant plus exercer la fonction papale. Dans ce cas, le Conseil déclarera le Siège apostolique légalement vacant, ce qui obligera le Collège des cardinaux à en élire un autre.
Cette action du Concile provincial doit être entreprise, car un pape douteux n'est pas pape. En d'autres termes, le concile provincial sera le seul moyen pour lui de conserver sa charge. S'il fait obstacle à sa convocation, les fidèles peuvent omettre son nom dans le Canon, reconnaître publiquement qu'il est hérétique et refuser tous ses ordres, même ceux qui sont légitimes, au motif qu'il ne semble pas être un membre de l'Église. — Si on demande aux évêques de la province de convoquer un tel concile et de refuser, alors les mêmes résultats. (Bien que les personnes privées puissent demander une telle convocation, je pense que les évêques de la province sont seulement canoniquement tenus de répondre aux évêques ayant juridiction, ou d’autres conciles provinciaux appelés dans d’autres parties du monde, qui exigent que cela soit fait, préserver l’unité de l’Église).
Soit dit en passant, si vous êtes catholique, surtout si vous êtes évêque ou prêtre, car vous doutez que Bergoglio soit catholique, vous auriez déjà dû écrire à tous les évêques de la province de Rome et leur demander de convoquer un tel Concile.
De nombreux catholiques soutiennent depuis longtemps que Jorge Mario Bergoglio est un hérétique, en vertu de leur jugement privé, en discernant les choses spirituellement et en comparant ses déclarations et ses actions avec les règles de la foi. Mais de tels jugements privés n'ont aucune valeur canonique en tant que fait permettant de condamner un homme. Par l'action susmentionnée des cardinaux, qui a suscité une réponse évasive de Jorge Mario Bergoglio, l'affaire est entrée dans le registre canonique, puisque, en tant qu'évêques, les cardinaux possèdent le charisme de la vérité et peuvent discerner l'hérésie d'une manière telle que l'Église doit entendre leur témoignage.
Le seul organe de l'Église qui puisse trancher juridiquement la question est le Concile provincial de la province ecclésiastique de Rome (qui coïncide grosso modo avec la région du Latium, dans la République italienne). Ces évêques, et tous les supérieurs majeurs des instituts diocésains de ce territoire, ainsi que tous les recteurs des instituts pontificaux et tous les abbés des abbayes territoriales, constituent le juros en la matière. Techniquement, la première phase n'est pas un procès, mais un synode au sens propre, auquel le pape François devrait être invité à assister et à répondre aux doutes des fidèles. S'il refuse, ou s'il est présent et donne des réponses non catholiques, alors le Concile peut passer à la phase du procès, et voter pour savoir si ses réponses constituent un acte qui a indubitablement montré qu'il n'est pas membre de l'Église en vertu du canon 1364, puisque la profession d'une hérésie manifeste, publique et persistante excommunie ipso facto un homme. S'il refuse de se présenter, le Conseil peut également passer à la phase du procès et le déclarer contumace, et donc juridiquement coupable de tous les chefs d'accusation, et donc le déposer.
MISE À JOUR du 3 octobre 2023
LE GRAND DÉFAUT de l’action de ces 5 Cardinaux, est qu’ils ont divulgué le péché de Bergoglio au public sans apparemment prendre aucune mesure pour convoquer un Concile provincial. Ce n’est pas la procédure juridique appropriée.
Peut-être ont-ils échoué ici parce qu’ils suivent l’opinion juridique erronée du cardinal Burke, qui a déclaré dans le passé, qu’il n’y a aucun moyen de résoudre une crise d’un pape hérétique. Je l’ai publiquement corrigé plusieurs fois sur cette question, de la manière la plus complète (ICI - traduction française en bas de cette page) il y a 2 ans et demi.
Le cardinal Burke est un expert en annulations, donc je ne m’attends pas à ce qu’il ait passé du temps sur ce sujet. Mais au cours des 2,5 dernières années, il a eu beaucoup de temps. Je théorise qu’il est coincé sur le problème canonique que le Nouveau Code de droit canonique stipule que le métropolitain de la province a le droit de convoquer un Conseil provincial. Et c’est ainsi...
11 avril 2021
Il a été rapporté que le Cardinal Burke a récemment fait remarquer que les canonistes, cherchant une solution au problème actuel d'un pape manifestement hérétique ou d'une démission papale douteuse, n'ont trouvé aucune voie canonique dans le système juridique actuel de l'Église.
À cette prétendue affirmation, j'ai l'intention de répondre par ce bref essai, alors qu'il devient de plus en plus clair pour une majorité de fidèles et d'évêques qui ont prêté attention, que Bergoglio n'a jamais été canoniquement élu et que Benoît n'a jamais canoniquement démissionné.
Tout d'abord, il faut dire qu'en vérité aucune solution canonique n'est requise, si par "solution" on entend mettre en œuvre un tribunal juridique spécial ou faire un appel spécial auprès d'un organisme particulier. En effet, la solution réelle et simple serait de demander publiquement au Pape Benoît XVI ce qu'il a fait et ce qu'il a l'intention de faire, et de l'accepter. - Ou, comme le propose Ann Barnhardt, dans le cas où Benoît XVI penserait vraiment, par erreur, que la dignité papale peut être partagée, de le réprimander pour son erreur, comme saint Paul l'a fait pour saint Pierre, et de l'appeler publiquement à le reconnaître - et, ajouterais-je, à renoncer totalement à la papauté s'il ne veut plus être pape. (Bien que cela doive se faire après qu'une décision ait été prise concernant les cardinaux et les évêques nommés de manière non valide, ainsi que les membres nommés de manière invalide de la Curie romaine et du gouvernement du Vatican).
Mais si l'on entend par solution "canonique" un événement ou une action spéciale visant à débarrasser l'Église de Bergoglio ou à mettre fin aux controverses sur ces questions, alors il doit y avoir une justification canonique pour une telle action. Et c'est ce que j'ai l'intention d'exposer ici.
Au Moyen Âge, lorsque l'Église était confrontée à des doutes apparemment insolubles sur la discipline et, en particulier, sur l'identité du vrai pape, elle convoquait des conciles et des synodes. C'est ainsi que l'Église a cherché à mettre fin au Grand Schisme d'Occident, qui a débuté en 1378 lorsque le collège des cardinaux a prétendu avoir élu, lors de conclaves distincts, deux hommes différents comme Pape. Le concile général de Constance (1414-1418) a été convoqué pour mettre fin à ce conflit. Il a obtenu la démission des deux rivaux et a ouvert la voie à l'élection, par compromis et à l'unanimité de tous les cardinaux réels et présumés, du pape Martin V.
Auparavant, lors du synode de Sutri en 1046, le clergé de Rome, à qui revenait le droit d'élire le pontife romain, avait été convoqué à la demande d'Henri III, roi d'Allemagne, pour déterminer lequel des trois prétendants à la papauté, Silvestre III, Benoît IX ou Grégoire VI, était le pape, si ce n'est aucun. Ce synode les déposa tous les trois et ouvrit la voie à l'élection du pape Clément II la veille de Noël de la même année.
L'Église a toujours accepté comme canoniques, valides et légitimes les actions de ces deux synodes. Cela établit un précédent sur lequel on peut s'appuyer pour plaider en faveur d'un futur synode, à l'instar de celui de Sutri en 1046.
Le premier problème, cependant, est que dans le Code de droit canonique actuel, les synodes et les conciles sont appelés et convoqués par le Pape. Le canon 344 stipule expressément qu'"un synode d'évêques relève directement de l'autorité du Pontife romain, à qui il appartient, n. 1, de convoquer le synode, quelle que soit la fréquence jugée opportune, et de désigner le lieu où se tiendront ses réunions". En effet, tant à Constance qu'à Sutri, ce sont les deux ou au moins l'un des prétendants rivaux à la papauté qui ont convoqué les réunions.
Étant donné qu'il est peu probable que Bergoglio convoque un jour un tel synode, et qu'il reste peu probable que Benoît soit autorisé à appeler publiquement à une telle convocation, il reste à examiner d'autres arguments pour justifier une telle assemblée.
Ceux-ci peuvent être classés en deux catégories : les arguments de droit divin ou ex iure divino ; les arguments de nécessité ou de droit naturel. Les deux catégories ont une autorité suprême, dans la mesure où les lois divines et naturelles sont toutes deux promulguées par Dieu, les premières dans les Évangiles et les secondes dans la création.
Je commencerai par l'examen du droit naturel, qui est le plus faible de l'argument, dans la mesure où il est plus indirect.
La nécessité de l'Église exige qu'elle ait un gouvernement uni. L'existence de deux papes rend cette unité impossible. Comme les sujets de toute société ont le droit de connaître l'identité de leur gouvernement, l'Église a un devoir correspondant envers ses membres de ne pas tarder à identifier son propre chef terrestre d'une manière publique et déclaratoire.
En ce qui concerne le droit divin, plusieurs arguments peuvent être avancés. Le premier est que la loi la plus élevée de l'Église est de promouvoir le salut des âmes. Et puisque personne ne peut être sauvé s'il n'est pas soumis au Pontife romain, comme l'a enseigné le pape Boniface VIII dans sa bulle Unam Sanctam, c'est une nécessité pratique pour tous les fidèles d'être soumis au vrai pape. C'est pourquoi l'Église est gravement obligée, dans tous ses membres, de mettre fin à un tel doute par une déclaration faisant autorité. C'est l'argument du droit naturel élevé au niveau du surnaturel.
Le deuxième argument de droit divin est que l'unité de l'Église requiert l'unité du clergé. Et puisqu'il ne peut y avoir d'unité que si le clergé reconnaît le même homme comme Pontife romain, il est de droit divin que le clergé ait le droit de savoir qui est le vrai pape et donc que l'Église lui donne une déclaration publique faisant autorité sur ce fait.
Le troisième argument de droit divin est que les évêques de l'Église, en tant que successeurs des Apôtres, bien qu'ils aient chacun un devoir envers leurs propres troupeaux, partagent néanmoins tous le devoir d'être responsables du gouvernement de toute l'Église universellement, et que dans le cas d'un Siège apostolique empêché par le doute sur qui est ou n'est pas le vrai pape, ils ont le droit de faire une déclaration publique à ce sujet.
En fait, en ce qui concerne ce dernier argument, de nombreux synodes ont été convoqués par des évêques au niveau local, au cours des schismes passés qui résultaient de l'existence de plus d'un prétendant à la papauté. Dans de tels cas, ces synodes ont été convoqués à la demande de rois et de princes, sous l'autorité du primat du royaume et d'autres archevêques de ces territoires. Et en effet, dans de tels cas, il y a eu des occasions où le synode de tel royaume a rendu une décision différente ou concordante avec la décision du synode de tel autre royaume. Cela s'est souvent produit lors du Grand Schisme d'Occident (1378-1415). Même pendant le schisme sous le bienheureux Urbain II ou l'antipape Anaclet II, plusieurs conciles se sont tenus en France pour réitérer la décision en faveur du vrai pape. Il n'est donc pas nécessaire qu'il n'y ait qu'un seul synode plutôt que plusieurs.
L'argument le plus fort contre la convocation d'un tel concile ou synode est qu'il ne serait jamais légitime d'un point de vue canonique, à moins qu'il ne soit convoqué par le pape Benoît XVI ou par Bergoglio, selon celui que vous considérez comme le vrai pape.
Mais l'argument le plus fort est le suivant : Chaque évêque a le droit et le devoir de rester en communion avec le vrai pape. C'est ce qu'implique formellement le canon 392 §1, qui dit :
Parce qu'il doit défendre l'unité de l'Église tout entière, l'Évêque est tenu de promouvoir la discipline commune à toute l'Église et en conséquence il est tenu d'urger l'observation de toutes les lois ecclésiastiques.
Ainsi, si un évêque est obligé, il a le droit d'agir, et s'il est tenu de promouvoir la discipline commune, il est encore plus tenu de respecter les termes du canon 332 §2 sur les renonciations papales et du canon 1364 sur les hérétiques, les apostats et les schismatiques, même s'ils empiètent sur le Siège Apostolique.
Quant à la convocation d'un tel Synode, c'est aussi un devoir des évêques en vertu de leur obligation spécifique de communion et de visite au Pontife Romain (cf. canon 399) tous les 5 ans, car un Synode tenu en présence du Pape n'est rien d'autre qu'une audience publique du Pape tenue en présence des évêques pour qu'ils entendent de sa propre bouche ses instructions, conseils et explications et pour qu'il entende de leur propre bouche, leurs besoins et leurs questions.
Une autre possibilité est le concile provincial, qui peut être convoqué par l'archevêque métropolitain (canon 442) lorsque la majorité des évêques de cette province ecclésiastique est d'accord (canon 440). Bien que cela ne puisse se faire qu'avec l'approbation du Siège apostolique (cf. canon 339), il suffirait que l'un des prétendants à la papauté garde le silence pour accorder la permission tacite de convoquer le synode. Dans un concile provincial, le Métropolite détermine le lieu, les procédures, les questions, l'heure d'ouverture et peut transférer, proroger ou dissoudre l'assemblée des évêques (canon 442 §1 n. 3). S'il n'y a pas de Métropolite valide, cela peut être fait par un évêque suffragant validement nommé et élu par d'autres évêques suffragants valides (canon 442 §2). Les canons 443-446 précisent la manière de conduire un concile provincial. Il convient de noter que le synode de Sutri en 1046 était très probablement un concile provincial.
Toutefois, la solution la plus risquée serait peut-être d'attendre la mort de l'un ou l'autre des prétendants et de permettre aux cardinaux qui reconnaissent Benoît XVI comme le véritable pape de se réunir et de faire une déclaration publique en faveur du pape Benoît (lorsque Bergoglio décède ou démissionne) ou de procéder à l'élection de son successeur lors d'un nouveau conclave, selon le cas. Bien que je pense qu'une déclaration publique par les cardinaux nécessiterait toujours une confirmation publique par le pape Benoît XVI ou un synode).
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CRÉDITS : L'image est celle des portes de la cathédrale de Sutri. Tous droits réservés par FromRome.Info.