Dans la lettre ouverte à son ami le cardinal Dominik Duka publiée aujourd’hui en exclusivité par Settimo Cielo, le cardinal Gerhard Ludwig Müller critique sèchement la réponse fournie le 25 septembre dernier par le cardinal Victor Manuel Fernández, le nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la foi, à une série de questions du cardinal Duka sur la communion eucharistique aux divorcés remariés.
Le cardinal Duka, qui est archevêque émérite de Prague, avait envoyé ces questions en juillet dernier, au nom de la Conférence épiscopale tchèque, au dicastère présidé par le cardinal Fernández dont Müller était l’avant-dernier prédécesseur, avant d’être sèchement congédié par le Pape François en 2017, tandis que Fernández est un fervent partisan du Pape François.
Mais avant le lire la lettre de Müller, il est bon de parcourir à nouveau l’historique de cette controverse animée...
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COMMENTAIRE DU FRÈRE ALEXIS BUGNOLO
Le cardinal Mueller écrit avec une grande précision, mais aussi avec un certain langage codé ecclésiastique, "l'autorité qui resterait intacte" est une façon de dire : "Si le pape enseigne avec le Christ, il reste le pape. Mais s'il tente d'imposer l'hérésie, il se détrône lui-même en tant qu'hérétique. C'est à lui de décider ...."
Et en effet, le temps presse, puisque l'archevêque Fernandez a lui-même publié le document qui condamne Bergoglio comme hérétique au début du mois d'octobre. Cette déclaration de Bergoglio a été signée le 12 juillet. Il y a donc des raisons de penser qu'après le 12 octobre 2023, les fidèles peuvent refuser de nommer Bergoglio dans le canon de la messe, refuser de lui obéir et refuser d'accepter toutes ses nominations, puisque 90 jours se sont écoulés, et qu'il est désormais permis de présumer qu'il persévère dans son hérésie. Mais les décisions personnelles des individus ne régleront pas la question. Il faut qu'il y ait un concile provincial ou universel pour le déterminer.
J'ai moi-même été invité par des amis à prier le rosaire à Sainte-Marie-Majeure à Rome, le dimanche soir 15 octobre, sous la direction du cardinal vicaire de Rome. Je me suis décommandé, car nous devons tous prendre position sur la Tradition apostolique, qui exclut et a toujours exclu les pécheurs publics impénitents de tous les sacrements, et nous ne pouvons pas continuer à jouer avec le haut clergé qui refuse de prendre position pour le Christ et ses apôtres.
Quant au cardinal Müller, "contraire à la doctrine de l'Église" est un contre-argument faible. C'est comme le cardinal Sandoval, qui a réaffirmé en début de semaine qu'un synode ne peut pas enseigner la doctrine, mais seulement prendre des décisions disciplinaires. L'utilisation d'un tel argument est faible, car le "Synode" sur la synodalité ne peut même pas être qualifié de Synode, puisqu'il contient des non catholiques ! En disant "contraire à la doctrine de l'Église", le cardinal Müller relègue l'enseignement de saint Paul à la simple doctrine de l'Église et non à la Révélation divine, par le biais de la Tradition apostolique. Il s'agit là d'une grave erreur et d'une déformation des faits.
En effet, lorsque le Christ Notre Seigneur a ouvert la bouche pour prêcher l'Évangile, ses premiers mots ont été : "Repentez-vous et croyez", ce qui montre clairement que notre Dieu et Sauveur n'a jamais eu l'intention d'accueillir dans l'Église une personne qui refusait de se repentir et qui se vantait de son péché en public. - Ceux qui disent le contraire sont des blasphémateurs et des hérétiques.