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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Raniero Cantalamessa, Il est vraiment ressuscité ! (5)

Publié par dominicanus sur 13 Avril 2012, 02:14am

Catégories : #La vache qui rumine B 2012

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La Pâque est une institution préexistante que les chrétiens ont héritée de l'Ancien Testament. Tout son symbolisme tendait à indiquer immolation, sang, sacrifice. C'est pourquoi il ne fut pas difficile, pour les chrétiens, d'opérer le transfert à la passion du Christ. La première fois que le nom est utilisé dans son acception chrétienne, en Première Corinthiens 5, 7, telle est en effet sa signification: immolation, ou encore agneau pascal: Christ, notre Pâque, a été immolé. Quand le christianisme passa dans le milieu hellénistique, nous avons vu que l'extraordinaire ressemblance entre le mot hébreu Pascha et le verbe grec paschein, souffrir, prit au piège les chrétiens qui crurent ingénument que Pâques signifiait passion, et le répétèrent pendant des siècles.

Il est vrai qu'à l'origine, le terme était expliqué avec l'idée que Dieu "passait au-dessus", sautait, épargnait les maisons des Hébreux (cf. Ex 12, 11); mais on ne voyait pas comment ce sens pouvait s'appliquer au Christ; du reste, ce sens s'était perdu dans la traduction de la Bible que la majorité des chrétiens connaissaient, la traduction des Septante. Il est également vrai qu'au temps du Nouveau Testament, quelqu'un (Philon d'Alexandrie) avait expliqué le mot "Pâque" comme un passage, mais avait interprété ce passage en se référant à l'homme qui passe "des vices à la vertu, de la faute à la grâce", ce qui évidemment ne convenait pas au Christ.

Pendant longtemps, la situation dans l'Eglise fut donc celle-ci: ceux qui expliquaient Pâque par passion y voyaient une préfiguration de la mort du Christ; ceux qui l'expliquaient dans le sens de passage y voyaient une référence au passage de la mer Rouge, moins commefigure de la résurrection du Christ que comme figure du baptême, ou du passage de l'âme du péché à la grâce. Il faut attendre le Ve siècle pour trouver quelques rares exemples dans lesquels le terme passage désigne la résurrection du Christ6.

(A suivre)


6. Cf. St Maxime de Turin, Serm. 54, 1; CCL 23, p. 218; Ps. Augustin, Sermo Caillau St-Yves, I, 30; PLS II, p. 962.

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