Plusieurs incidents montrent combien la progression du Royaume dans le cœur de Pierre était lente. L’évènement de la Transfiguration, par exemple, est un bon thermomètre. Ici à nouveau nous voyons l’impétuosité de Pierre. Il est prêt à prendre la direction des opérations avant même de comprendre ce qui arrive. « Seigneur », dit-il, « il nous est bon d’être ici. » Plutôt que de se laisser préparer au scandale de la croix, il est fier d’avoir comme Maître quelqu’un qui est à tu et à toi avec l’élite du passé d’Israël, Moïse et Élie.
Pierre parlait encore quand soudain une nuée lumineuse le couvrait, et de la nuée une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute ma faveur. Écoutez-le. »
Peut-être que cela veut dire pour Pierre : au lieu de te regarder tout le temps toi-même et de t’écouter avec tes idées géniales, tu ferais mieux de faire un peu plus attention à Jésus. « Et
quand ils levèrent les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul » (Mt 17, 8).
On voit mieux encore la faiblesse de la foi de Pierre, et la lenteur de sa croissance dans son triple reniement, prédit par Jésus. Quand il disait aux Douze : « Vous tous, vous allez
succomber à cause de moi, cette nuit même » (Mt 26, 34), Pierre protestait. Il n’admettait pas que sa foi était faible. « Même si tous perdent la foi, moi je ne la perdrai pas ».
Je suis prêt à aller en prison et même à mourir pour toi, s’il le faut.