Nous cheminons dans la foi
Dans la parabole, le Christ nous demande une lecture du présent autre de
celle que nous faisons de ce que nous vivons. Une lecture dans la foi.
Nous avons peine à expliquer les étapes du mystère de la vie. Les constatations scientifiques
restent sans certitude dans les affirmations des savants lorsqu'ils en arrivent à parler de ce milieu divin qui est l'origine même de l'être, qui est le monde sidéral, animal,
humain.
Le Père jésuite, paléontologue, Pierre Teilhard de Chardin nous rappelle que "le secret de la Terre" est le secret de
Dieu. Sa présence incarnée par Jésus-Christ est l'intégration de la divinité en notre humanité.
Nous le redisons en chaque Eucharistie. "Puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui
a pris notre humanité.", comme la petite goutte d'eau versée dans le vin du calice et qui disparait à nos yeux, mélée au vin qui est le sang même de la vie d'un homme, le sang même du Fils de
Dieu fait homme.
C'est le mystère de chaque Eucharistie ... un mystère à notre
portée parce que le Christ nous l'offfre sur nos autels par le geste consécratoire du prêtre par l'intercession de l'Esprit
Saint.
Nous ne sommes qu'une goutte d'eau pour la sève qui fait germer la semence divine, fruit de la terre et du travail des
hommes.... "Tant que nous habitons dans ce corps; nous cheminons dans la foi, nous cheminons sans voir."
Un mystère qui est "l'originalité entièrement singulière d'un
type de présence, de fonction et de divine identité, qui revèle un Dieu dont les chrétiens confessent qu'il s'est incarné." (Teilhard de Chardin) Quelle que soit l'immensité du monde que nous
découvrons, nous savons que c'est le Fils de Dieu, Jésus ressuscité qui "couvre" le monde.
La terre, la semence, la vie
Par cette parabole du semeur, le secret de la vie en notre humanité, nous
est rappelé par le Christ : "Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ: nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait
comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi".
Mais nous n'avons pas à rester inactif. Cet homme qui s'en est allé pour y semer a donné respiration à la terre en la
cultivant. Puis la germination, et la maturation de ses semailles peuvent se poursuivre sans lui.
Nous savons aussi que la Parole de Dieu fait son oeuvre dans le coeur et dans la vie, la nôtre comme celle de nos
frères, même si l'ivraie s'y mêle.
Un bon jardinier ne peut rester indifférent devant son jardin stérile. Il a une mission, celle de donner à la terre
toute sa fertilité. Mais il ne peut la remplacer. Pas plus que nous avons à modifier la Parole de Dieu.
Dieu nous a confié la semence et c'est sa grâce qui en assure la croissance en nos vies. Comme elle
en assure la croissance en celles de nos frères les hommes, si éloignés parfois du Dieu que nous avons découvert en Jésus-Christ.
"A ceux qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais
travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne
refuse pas les secours nécessaires à leur salut." (Concile Vatican II. LG.16)
Nous le redisons en chaque prière eucharistique qui renouvelle le sacrifice de la Croix :" Reçois dans ton Royaume, les
hommes dont tu connais la droiture." (PE. 3)
D'ailleurs qui aurait pu imaginer le cheminement de la grâce divine qui
ne s'est révélée qu'aux dernières minutes de la crucifixion du "Bon Larron" aux côtés du Christ crucifié.
Tous les hommes et nous-mêmes, "nous cheminons sans voir.. mais nous avons confiance."