La relation unique, ce lien d’amour entre l’homme, la femme et l’enfant est pleinement vécu comme norme du comportement chrétien d’une famille terrestre ordinaire.
Mais ce qui est décrit, c’est avant tout le dévouement du père pour le bien de l’enfant. Bien qu’il ne dise rien, Joseph est l’acteur du récit même si le premier concerné est l’enfant. Les
instructions que Joseph reçoit de l’Ange ont pour seul but.
Et rien n’est dit sur comment Joseph se débrouillera pour faire vivre sa famille alors qu’il doit abandonner son métier.
De même pour le retour, rien n’est prévu, sauf que le bien de l’enfant soit assuré.
Sans un mot, juste par l’action, Joseph vit et nous fait revivre les moments importants des alliances majeures vécues par le peuple d’Israël : la possible fin face au péril mortel que constituait
le déluge sous Noé ; l’abandon absolu à la confiance en Dieu avec Abraham, en quittant tout ; la traversée du désert et de la mer Rouge pour quitter l’esclavage et connaître la loi de Dieu sous
Moïse. Tout semble être récapitulé en cet enfant et dès les premiers instants de sa vie il signifie déjà l’aboutissement de l’espérance enfin accomplie : l’alliance devient éternelle et la loi
est inscrite désormais dans la chair de l’homme. « Et le Verbe s’est fait chair et il habita parmi nous ».