Nous voici cinquante jours après Pâques et la Résurrection de Jésus a insufflé dans nos cœurs la joie de Dieu. Les Apôtres sont préparés à son départ et il leur promet la venue de l’Esprit Saint. La première lecture de ce jour nous en fait le récit, montrant les multiples effets de cette présence et le courage dont ils sont désormais dotés.
L’évangile en saint Jean se situe juste après le lavement des pieds et dans son long discours d’adieu, Jésus parle de sa
mort et du don du Paraclet. La dramatique est là : il doit passer vers le Père et donc quitter ses disciples mais il ne les laisse pas vulnérables et seuls puis que le Paraclet sera donné à ceux
qui l’aiment. L’Esprit Saint est caractérisé de deux manières.
D’une part, il est paraclet, littéralement « Celui qui est appelé à l’aide », le Défenseur qui permettra aux chrétiens
persécutés d’être inspirés d’un témoignage crédible. Mais il ne leur épargnera pas la possibilité de la souffrance comme le Christ.
D’autre part, il est «l’Esprit de vérité » qui enseignera la communauté chrétienne et lui permettra de se souvenir de
Jésus lui-même, resté fidèle à sa mission jusqu’à la croix. De cette manière, il donnera aux chrétiens menacés, du courage et leur fera trouver les mots justes face à ceux qui les
jugent.
Ainsi nous est donné tout le sens de l’amour du Christ au travers de l’Esprit : Jésus a décidé d’aimer les siens
quoiqu’il en coûte. Et c’est vraiment la question, l’enjeu qui nous est posé en ce jour : Aimerai-je le Christ quoiqu’il en coûte ?
Si nous acceptons alors le Christ ne nous quittera plus ; mieux encore le Père se rendra présent : « Tout ce qui
appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : l’Esprit reprend ce qui vient de moi, pour vous le faire connaître».
En ce jour de Pentecôte, laissons la fidélité d’amour au Christ nous envahir par son Esprit.
Laissons nos cœurs ouverts aux dons du Défenseur :
Accueillons la SAGESSE, cette lumière intérieure de Dieu qui nous donne de regarder et de mesurer les choses de la
création avec le regard aimant de Dieu.
Ouvrons-nous à l’INTELLIGENCE divine qui lit les choses de l’intérieur et petit à petit révèle le dessein de Dieu en
éclairant toute activité humaine de la finalité limpide de son amour.
Cultivons la SCIENCE de Dieu qui établit le rapport vrai entre le Créateur et ses créatures : nos limites sont bien là
mais elles deviennent le lieu où prend corps l’infini de son amour.
Embrassons son CONSEIL qui accroche sa vie en notre âme en l’illuminant sur ce qu’il faut faire, ce qui est vrai sous le
regard de Dieu.
Laissons-nous toucher par sa FORCE, non la puissance vaniteuse, mais la vigueur de l’âme, illuminée par Dieu, qui
n’accepte aucun compromis dans l’accomplissement de son devoir et qui mène à son achèvement notre vocation de fils de Dieu.
Soyons remplis de sa PIETE, cette tendresse de Dieu qui nous montre ce que nous sommes et nous donne d’aimer les autres
tels qu’ils sont. Elle suscite le désir de la grâce, du pardon et de la joie d’aimer et d’être aimer.
Libérons-nous dans la CRAINTE DE DIEU, non pas la peur qui paralyse, mais cette réalité filiale qui nous donne un Père et
dont l’horizon d’amour est infini. Qui y répond devient libre car son amour est sans limite si ce n’est Dieu lui-même.
Merci, Esprit Saint, Alléluia !