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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Hugues de Blignières (Kéraly), La véritable histoire des Cristeros

Publié par dominicanus sur 21 Novembre 2010, 02:44am

Catégories : #La vache qui rumine C 2010

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Le dimanche du Christ-Roi marque aussi l’anniversaire mystique de la plus grande insurrection catholique du XXe siècle, occultée par l’Eglise et l’Etat mexicain pendant près de trois générations. Il a fallu attendre les travaux historiques de Jean Meyer et d’Hugues Kéraly, puis les béatifications de la fin du pontificat de Jean-Paul II, pour que cette incroyable épopée sorte enfin de l’oubli : de 1926 à 1929, dans les États-Unis du Mexique, tout un peuple chrétien armé de machettes et de vieux tromblons affronte au chant du Christus Vincit des régiments de ligne fédéraux, qui arborent le drapeau noir aux tibias entrecroisés et crient Viva el Demonio !

 

Des paysans fauchés à la mitrailleuse lourde pendant qu’ils récitaient l’angélus…

Des étudiants battus à mort parce qu’ils portaient une médaille de la Vierge autour du cou…

Des enfants de quatorze ans fusillés ou pendus pour le crime qu’ils venaient de faire en public leur communion solennelle…

Des prêtres “réfractaires” dénudés, émasculés, dépecés du haut en bas et crucifiés pour l’exemple face à leurs paroissiens réunis…

 

Plusieurs d’entre eux sont aujourd’hui sur nos autels, d’autres attendent patiemment d’y être élevés. Mais l’affaire a embrassé entre deux Guerres mondiales tout le pays réel mexicain, et ses victimes sont si nombreuses, si infâmantes pour le pouvoir en place, de 1911 à 2001, que personne n’a jamais pris le risque de les recenser : il nous une vraie pléiade de détectives, chercheurs et chroniqueurs chrétiens pour faire la place qu’ils méritent dans la mémoire et la prière de l’Eglise militante à ces torrents d’héroïsme et de sainteté.

 

Les martyrs et les saints ne sortent pas des nuages. Ils sont de chair et d’os, comme nous, et ce n’est pas dans les livres, les discours ou les rêves qu’ils se sont montrés plus courageux que nous face aux ennemis de la foi. Pour leur rendre justice aujourd’hui, par-delà les procès individuels en canonisation, il faut interroger l’aventure temporelle collective qu’on nous avait cachée. Il faut s’ouvrir à cette apocalypse de leur histoire nationale, où pas une seule famille n’aura été épargnée. Il faut dresser en vue d’ensemble le martyrologe du peuple mexicain.

 

Certains ont cru toucher le fond avec un cri poussé dix ans plus tard en Espagne sous la fureur d’un gigantesque affrontement, provoqué lui aussi par les ennemis de notre religion : Viva la muerte ! Mais dans la surenchère des passions politiques, la pure frénésie de destruction spirituelle qui fut celle des Fédéraux mexicains ne se mesure à aucune autre puisque la servitude, la mort-même du croyant ne l’apaisait pas. Et dans les hiérarchies de la résistance, suivant la grande leçon laissée par Soljénitsyne, plus fort que le soulèvement national contre l’Occupant, plus fort aussi que le combat contre le totalitarisme d’un Parti, il faut placer l’insurrection contre les assassins de l’âme, notre dernier réduit…

 

(à suivre, avec l'aimable autorisation de l'auteur)

 

http://www.sedcontra.fr/

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