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Publié par dominicanus

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Nous célébrons un moment crucial de l’histoire humaine: Jésus Christ est crucifié sur le Calvaire. D’un point de vue humain, c’est un désastre. C’est l’humanité qui rejette et qui élimine son Créateur, son Sauveur et son Dieu.


Et pourtant, avec toute l’Eglise dans le monde entier nous célébrons aujourd’hui la royauté universelle du Christ. Les rois ne doivent-ils pas être puissants pour pouvoir gouverner efficacement ? Ne doivent-ils pas être victorieux ? Alors pourquoi nous avons devant les yeux un homme impuissant, pitoyable, suspendu à une croix ?


C’est parce que la Croix est le trône de notre Roi. Le Christ ne siège pas dans un de ces fauteuils en velours, rembourrés, ornés de dorures et de diamants, comme les rois de ce monde qui passe ; il règne de la Croix.


Comment cela ? Comment ce signe de défaite cinglante peut-il être en même temps le signe de la victoire définitive de notre Roi ? C’est ce que Jean Paul II appelait le paradoxe de la Royauté du Christ. Cette victoire est inaugurée en ce monde, mais elle n’est pas de ce monde. Elle commence dans les cœurs de ses disciples, de chrétiens comme vous et moi, de tous ceux qui croient en lui et qui lui obéissent. L’Eglise et les saints sont des signes vivants de ce Royaume, comme les bourgeons sont les signes avant-coureurs de la frondaison.


Ainsi, comme le Royaume du Christ  transcende ce monde, on peut comprendre que son trône est différent des trônes de ce monde. Le Royaume du Christ est fondé sur la puissance irrésistible de l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun de nous. Sur la croix, Jésus nous révèle cet amour en souffrant et en mourant pour nous sauver, alors même que nous sommes encore pécheurs. Lors de la Résurrection, cette puissance irrésistible éclatera au grand jour. Voilà pourquoi notre Roi règne sur le trône de la Croix.

 

 

Le Bon Larron a bien compris cela. Le mauvais larron, lui, n’a rien compris du tout. Pilate et Hérode, ceux qui gouvernent le monde, n’ont rien compris non plus. Quand Jésus est suspendu à la Croix, révélant l’amour rédempteur de Dieu, ils se moquent de lui et l’injurient. Ils savent qu’il a revendiqué les titres de Messie, de Sauveur, de Roi d’Israël, mais ils sont incapables d’imaginer cette royauté autrement que de manière humaine. Alors, ils mettent Jésus au défi de prouver qu’il est vraiment roi en descendant de la Croix. Si Jésus pouvait éliminer la souffrance et l’injustice en descendant de la croix, pensent-ils, il apporterait la preuve qu’il est vraiment capable d’être roi.


Mais Jésus ne le fait pas. Il ne leur répond même pas en donnant des explications. Il continue de souffrir injustement jusqu’à la fin. Et c’est alors que le Bon Larron prend conscience de la vérité. Il se rend compte qu’il y a plus que ce que nous voyons, ressentons et comprenons en ce monde. Il se rend compte que Jésus possède les clés d’un Royaume tellement plus grand que n’importe quel autre royaume passé, présent ou à venir. Il se rend compte que le Royaume du Christ pourrait commencer sur la terre par la foi, l’espérance et l’obéissance, mais qu’il n’atteindrait sa plénitude que dans l’au-delà, et c’est alors qu’il prie :


« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne. »


A cette demande-là, Jésus répond. Comme un vrai Roi, il accorde cette faveur. Il ne supprime pas la souffrance du Bon Larron – son Royaume n’est pas de ce monde – mais il lui a donne un sens ; il en fait une échelle, une passerelle, vers le Paradis. Le Bon Larron, suspendu à sa croix, mourant, torturé, dans des souffrances atroces, est heureux, parce qu’il s’est mis sous la protection du Roi, et il sait que ce Roi tiendra sa promesse.


 

Nous voulons tous connaître ce bonheur, cette paix intérieure qui est le lot de ceux qui se mettent sous la conduite du Christ, et qui confient leur vie à ses soins. Nous voulons tous que notre vie ait un sens, qu’elle laisse des traces en ce monde, pas seulement de manière éphémère, comme une petite égratignure superficielle, mais des traces durables. Aujourd’hui, l’Eglise nous rappelle que ce désir-là est un bon désir, que nous avons été créés pour quelque chose de plus grand qu’un confort ou un plaisir passagers, une popularité mondaine, ou un succès terrestre.


Comment pouvons-nous réaliser ce désir ? Tout simplement en suivant le Christ, simplement en le mettant de plus en plus au centre de notre vie. Le Christ est notre Roi, notre Sauveur, notre Compagnon de route, l’Ami de nos âmes. Il nous connaît de fond en comble, et il a pour nous un amour sans bornes. Il fait tout pour nous faciliter la tâche. Tout ce que nous avons à faire, c’est de nous décider que la priorité de notre vie, c’est de le connaître, d’aimer et de l’imiter un peu plus chaque jour, de nous laisser gouverner par lui comme notre Roi.


Nous pouvons mieux le connaître par la prière et par l’étude de sa Parole dans l’Ecriture et dans l’enseignement de l’Eglise. Nous pouvons mieux l’aimer en obéissant à ses commandements et à la voix de notre conscience. Nous pouvons l’imiter en aimant notre prochain, sans exception, comme il nous a aimés.


Dans l’Eucharistie de ce jour, Jésus renouvelle sa promesse pour nous, en même temps que son invitation à nos cœurs. Avec reconnaissance et enthousiasme, répondons-lui en renouvelant notre engagement envers lui, notre "oui" à son appel. C’est ainsi que nous pouvons faire chacun sa part, pour que son Règne vienne, pour que sa Volonté soit faite, sur la terre, comme au ciel.

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G
<br /> <br /> Oui . Seigneur , je veux t'accompagner sur  le sentier qui me conduit vers toi . <br /> <br /> <br /> <br />
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