La liturgie de l'Eglise catholique traverse actuellement une crise, mais le Pape Benoît XVI veut promouvoir une nouvelle réforme liturgique qui met l'accent sur le silence et la prière. C'est ce qu'a affirmé le Cardinal Antonio Cañizares Llovera, le nouveau préfet de la Congrégation pour le Culte divin, interviewé par Andrea Tornielli, vaticaniste renommé, dans le journal italien Il Giornale.
Le cardinal Cañizares déplore une expérimentation sauvage en matière liturgique dans un passé récent. Des chants d'une banalité sans nom ont remplacé la richesse des traditions liturgiques, tels que le chant grégorien.
De plus, certaines réformes de Vatican II ont été appliquées beaucoup trop rapidement. "Le renouveau liturgique a été vu comme un laboratoire de recherche, fruit de l'imagination et de la créativité, le mot magique d'alors", estime le cardinal.
"La liturgie, c'est un fait, a été 'blessée' par des déformations arbitraires, causées aussi par la sécularisation qui frappe malheureusement à l'intérieur de l'Église. Par conséquent, dans de nombreuses célébrations, ce n'est plus Dieu qui est au centre, mais l'homme, son action créatrice, le rôle principal donné à l'assemblée. Le renouveau conciliaire a été conçu comme une rupture et non comme un développement organique de la tradition. Nous devons renouer avec l'esprit de la liturgie et c'est pourquoi les gestes introduits dans la liturgie du Pape sont significatifs : l'orientation de l'action liturgique, la croix au centre de l'autel, la communion à genoux, le chant grégorien, la place du silence, la beauté dans l'art sacré. Il est urgent également de promouvoir l'adoration eucharistique : face à la présence réelle du Seigneur, nous ne pouvons qu'adorer".