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Publié par dominicanus

 

 

 

On ne connaît pas vraiment quelqu’un si on ne sait pas ce qu’il désire, ce qui est important pour lui. Jésus veut que nous le connaissions. Alors il commence sa première homélie en nous disant ce qui est le plus important à ses yeux, en nous disant exactement ce qu’il désire, précisément ce qu’il est venu nous donner sur la terre : le bonheur. Il veut que nous soyons heureux.

 

Dans la Bible, ce mot a une signification précise : un bonheur que Dieu seul peut donner, le bonheur en vue duquel il nous a créés, le bonheur auquel nous aspirons au plus profond de nos cœurs et que nous avons l’impression de ne jamais pouvoir atteindre.

 

Jésus commence sa première homélie de l’Evangile de saint Luc en nous montrant la voie qui mène à ce bonheur-là. Voilà ce qu’il désire pour nous : le bonheur, que notre vie ait un sens, un épanouissement qui va plus loin qu’un bonheur superficiel que l’on peut connaître par l’argent ou la popularité. Jésus est venu nous montrer comment nous pouvons vivre ainsi. C’est ce qu’il désire. Il veut que nous soyons épanouis.

 

C’est quelque chose que nous avons tendance à oublier. Nous tombons facilement dans le piège du démon en voyant la vie chrétienne comme une liste d’obligations qui nous excluent la joie et la liberté. Nous oublions que c’est Dieu qui nous a faits, et que c’est lui qui sait ce qui est le meilleur pour nous. Tout ce que Jésus enseigne, tout ce qu’il nous demande, tout ce que l’Eglise nous enseigne sur la manière dont il faut vivre, ce qu’il faut faire, éviter de faire, c’est le mode d’emploi pour que nous puissions bénéficier au maximum de la vie, être pleinement heureux. Jésus ne veut pas que nous gâchions notre vie ; il veut que nous vivions un vie pleine.

 

« Heureux… », c’est le premier mot dans l’homélie de Jésus. Le mot grec que nous traduisons en français par « heureux » est : makarios, qui a donné le prénom : Macaire, et qui désigne une joie qui vient de Dieu. Les Grecs appelaient l’île de Chypre la makaria, l’île de la joie. Pour eux Chypre était l’endroit parfait, une destination touristique de rêve. C’est une île où la terre est fertile, la nature magnifique, le climat agréable, la vie paisible, le sous-sol riche en minéraux et en ressources naturelles, si bien que la population pouvait se suffire à elle-même. Les habitants n’avaient pas besoin de voyager ou de faire du commerce pour vivre une vie parfaitement confortable. En français on dit : un pays de cocagne.

 

Ainsi, makarios désigne un bonheur qui porte son secret en lui-même, qui ne dépend pas de circonstances extérieures changeantes, parce qu’il est enraciné dans une terre qui ne bouge pas. Quelles sont ces racines ? Autrement dit, de quoi dépend ce bonheur que Jésus désire pour nous ? De Dieu lui-même. Dieu est la seule réalité dans l’univers qui ne dépend pas de circonstances extérieures, la seule réalité sur laquelle nous pouvons toujours compter : un amour éternel, personnel, infini.

 

Voilà ce que nous dit Jérémie (1° lect.) :

 

« Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur ».

 

Puisque l’amour, la sagesse, la puissance de Dieu ne change pas quelles que soient les tempêtes ou les difficultés qui nous puissions traverser, si notre espérance est enracinée en Dieu, alors notre joie intérieure sera inaltérée par les circonstances extérieures. Notre cœur, au plus profond de nous-mêmes, sera comme l’île de Chypre, où nous trouverons tout ce dont nous avons besoin pour être vraiment, durablement, dans une joie contagieuse, parce que nous serons remplis de la certitude  que l’amour de ce Dieu qui nous conduit et nous protège nous est acquis en tout temps, et quoiqu’il arrive.

 

Le fait de savoir ce que Jésus veut pour nous constitue une motivation extrêmement forte pour vivre selon ses indications, ce qui n’est pas toujours facile, comme nous savons tous. Mais il ne suffit pas de savoir ce qu’il veut pour nous. Quand viennent les tentations, et quand tous autour de nous y succombent, nous avons besoin de quelque chose de plus que seulement une connaissance : nous avons besoin de force. La force dont nous avons besoin vient de l’Eucharistie. L’Eucharistie, c’est le cœur de Jésus, c’est la force qu’il nous donne. C’est Jésus lui-même, réellement présent sous les apparences du pain et du vin.

 

Quand nous recevons Jésus dans la Sainte Communion, son Cœur nourrit nos cœurs ; ses désirs pleins de pureté, de sagesse, d’amour irriguent et purifient nos propres désirs égoïstes, et ainsi, non seulement nous savons ce qu’il désire, mais nous commençons à le désirer nous même, de plus en plus. Quand nous le recevons dans la Sainte Communion, sa force nous fournit les vitamines dont nous avons besoin pour refaire nos forces.

 

Si nous ne pouvons pas le recevoir dans la Sainte Communion, nous pouvons (et nous devons) toujours venir à la Messe, et nous pouvons toujours rendre visite au Seigneur en dehors de la Messe. Il nous attend. Sa force rayonne de cette petite boîte comme les rayons du soleil, et ses désirs peu à peu transformeront nos désirs.

 

Ceux qui ne peuvent venir ni à la Messe, ni à l’église en dehors de la Messe peuvent s’unir à Jésus spirituellement. A chaque instant, quelque part dans le monde, un prêtre est en train de célébrer l’Eucharistie. Où que nous soyons, à la maison, au travail, sur la route, sur un terrain de sport, chaque fois que nous avons besoin d’une dose de la force du Christ pour vivre selon ses commandements, nous pouvons nous unir à cette Messe et lui demander de venir dans nos cœurs par une communion spirituelle.

 

Ceux qui vont le recevoir tout à l’heure, au cours de cette Messe, remerciez-le pour ce grand cadeau. Et demandez-lui que durant ces jours de Carnaval vous puissiez faire tout ce qu’il désire afin d’être vraiment dans la joie.

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