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Publié par dominicanus

 

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Pourquoi est-ce aujourd’hui le dimanche de la Miséricorde? Le 30 avril 2000, Jean Paul II a canonisé sœur Marie Faustine Kowalska, une religieuse polonaise qui avait reçu du Christ au début du vingtième siècle des révélations étonnantes au sujet de la divine miséricorde. Au cours de cette cérémonie, le pape a répondu à une des demandes que le Christ avait faites dans ces révélations : que l’Eglise tout entière réserve le deuxième dimanche de Pâques pour honorer et commémorer la miséricorde infinie de Dieu.

 

Comment cette miséricorde nous est-elle révélée dans les lectures de ce jour ? Tout d’abord, nous la voyons à l’œuvre dans l’attitude du Christ envers les hommes qui sont les apôtres qu’il avait choisis, mais qui l’avaient abandonné l’avant-veille. Ils l’avaient abandonné juste à moment le plus difficile, mais Jésus, lui, n’allait pas les abandonner. Il ne se laisse pas arrêter par les portes fermées, ni par celles du lieu où ils se tenaient, ni celles de leurs cœurs angoissés. Il ne les a pas livré à leur sort. Il leur apporte la paix. Et il leur renouvelle sa confiance en les confirmant dans leur mission :

 

« De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

 

Nous voyons la miséricorde de Dieu dans la réaction du Christ envers les hommes qui l’avaient crucifié. Est-ce qu’il les anéantit en guise de vengeance ? Non. Au contraire, il leur envoie ses apôtres pour leur dire, à eux et à tous les pécheurs, à tous ceux qui, par leurs péchés, ont crucifié leur Dieu, qu’ils peuvent être sauvés, que Dieu ne les condamne pas :

 

« De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

 

Et ensuite, pour que l’Eglise soit pleinement équipée pour communiquer ce message, Jésus leur donne l’ultime révélation de la miséricorde divine : il délègue aux apôtres le pouvoir divin de remettre les péchés :

 

« Recevez l'Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »

 

C’est l’institution explicite du sacrement de la confession, le sacrement grâce auquel l’océan infini de la miséricorde divine couvre les flaques boueuses de notre misère. C’est l’ultime révélation de la miséricorde divine.

 

 

Si on lit les récits des conversions à la foi catholique, ou des retours à la foi catholique, le thème qui revient tout le temps, c’est l’expérience de la miséricorde de Dieu dans le sacrement de la confession. Un des exemples dont j’ai eu connaissance ces jours-ci est particulièrement éloquent. Ça s’est passé en France, durant les années qui ont suivi la Révolution française.

 

Il s’agit d’un homme qui boItait. Il avait été un soldat estimé dans l’armée de Napoléon, mais les blessures de guerre avait entraîné une fin précoce de sa carrière prometteuse. Alors il allait de village en village pour faire quelque chose qu’il détestait cordialement : mendier. Un soir il arrive dans un village de l’Ouest de la France et se dirige vers les marches de la porte d’entrée de l’église pour quémander quelques pièces auprès de ceux qui allaient à la messe, tout en les méprisant profondément pour leur foi en un Dieu qui avait pu laisser commettre les crimes abominables dont il avait été témoin.

 

Le lendemain matin, le prêtre trouvait le mendiant sur les marches de l’église, enveloppé d’un drap usagé. Après la messe, il l’invite à prendre le petit déjeuner chez lui, au presbytère. Le vieux soldat accepte à contrecœur, comme toujours quand on lui faisait la charité. Mais la faim, ainsi que la gentillesse du prêtre, le pressaient d’accepter.

 

Il est resté là plusieurs jours. La gentillesse du prêtre ne se démentait jamais. Le vieux soldat n’avait jamais rencontré autant d’amour désintéressé. Et il ne s’était jamais senti aussi misérable. Finalement il demande à se confesser. Un de ses péchés sortait du lot. Ce mendiant avait été l’homme de confiance au service d’une famille aristocratique. Le chef de cette famille s’était opposé sans succès à la Révolution. Sa femme et ses enfants ont confié leur vie au serviteur. Mais celui-ci, pour quelques pièces d’or, trahit la femme et les enfants de son maître et les voit un par un guillotinés. Seul le plus jeune parvient à s’enfuir par miracle, et personne ne l’avait jamais revu.

 

Les yeux baignés de larmes, l’étranger termine ainsi sa confession. Le prêtre lui donne l’absolution, le relève et l’embrasse. En levant les yeux, le pénitent aperçoit un portrait fixé au mur. C’était le portrait de la famille qu’il avait trahie. Choqué, il a un mouvement de recul. "Qui êtes-vous ?", demande-t-il. "Où avez-vous trouvé ce portrait ?" Le prêtre souriait. "Je suis le fils qui est resté en vie, mon ami. Et je te pardonne."

 

Le trésor le plus précieux, à nous, catholiques, c’est la révélation du Christ, une révélation de l’infinie miséricorde de Dieu, la seule force capable de pénétrer les murs de la douleur, de la haine, de la peur, du ressentiment… que nous avons érigé tout autour de nos cœurs.

 

 

Nous sommes les enfants de ce Dieu dont la miséricorde, la bonté et la puissance n’ont pas de frontières et sont inépuisables. Mais les enfants doivent ressembler à leurs parents. Nous avons connu la grâce de  pouvoir faire l’expérience de la miséricorde divine, par les sacrements, la prière, le fait de pouvoir entendre la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Mais il y a beaucoup de gens autour de nous qui n’ont pas reçu cette grâce, et qui l’ont oubliée.

 

On ne peut pas imaginer quelque chose qui ferait plaisir à Dieu davantage que notre engagement à répandre cette miséricorde tout au long de cette semaine, ne fût-ce qu’un tout petit peu. Nous avons tous des relations qui ne sont pas vraiment marqués par la miséricorde, des relations qui sont entachées par l’indifférence, l’envie et le ressentiment. Pourquoi ne pas, cette semaine, faire un premier pas vers la réconciliation, avec la prière, les paroles, les actions ? Pourquoi ne pas mettre nos pas dans ceux de Jésus, sans attendre que les autres le fassent, mais en témoignant par le courage et l’humilité de la miséricorde de Notre Seigneur ?

 

Dans ses conversations avec sainte Faustine, Jésus a promis de déverser sur la monde un torrent de miséricorde. C’est ce qu’il a fait et qu’il continue de faire. Mais ce torrent n’a pas encore atteint tous les cœurs. Durant cette semaine, soyons les canaux conscients de ce torrent de miséricorde pour irriguer un cœur flétri et desséché.

 

Si, au cours de cette messe, nous nous mettons au service du Christ pour cela, je suis certain qu’il nous donnera plein d’occasions pour le faire. Tout ce que nous avons à faire, c’est de garder sur nos lèvres, et surtout dans notre cœur, la prière qu’il a lui-même enseigné à sainte Faustine :

 

Jésus, j’ai confiance en toi.

 

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jE RECHERCHE DES PISTE D'HOMILIE POUR LES CÉLÉBRATIONS DU DIMANCHE À L'ÉGLISE
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