Guerre militaire ou guerre économique, culturelle, religieuse ou raciale... les hommes seront toujours en opposition les uns contre les autres. Au fond, ce sont des malades. Rappelez-vous Manzoni. Le malade change de lit dans l'espoir de trouver un soulagement à ses souffrances, mais c'est en vain. C'est la même chose pour la paix ou pour tout autre bien d'ordre matériel que l'homme puisse obtenir sans être libéré de son premier mal qui est le péché. Il se peut sans doute que l'action non seulement de l'Eglise mais aussi de tous les hommes de bonne volonté puisse apporter un certain soulagement aux maux dont souffre le monde. Mais la victoire absolue sur ces maux est inconcevable pour nous, chrétiens; sans le pardon de Dieu, ce serait comme si on prétendait que l'homme puisse se passer de Dieu, ou même qu'il puisse impunément le provoquer. Si l'homme, en effet, peut se sauver des maux qui sont le châtiment du péché, sans au préalable avoir obtenu le pardon de Dieu, alors l'homme peut se passer de Dieu, il peut même sans risque multiplier les iniquités. En fait, il en va ainsi: si l'on cherche un remède aux maux sans recourir à Dieu, c'est pour être libre de pécher autant qu'on le désire, et sans crainte. S'il est vrai que le salut de l'homme est un bien indivisible, il s'ensuit que le salut exige avant tout que l'on élimine la racine des maux de ce monde: le péché.
(à suivre)