Cela me semble fondamental. Si nous venions à l'oublier, nous risquerions de ne pas apporter aux hommes les biens dont ils ont le plus besoin, même si ce ne sont pas les biens les plus importants; pire encore, nous risquerions de tromper le monde. De fait, toute activité qui cherche à délivrer les hommes des effets du péché, sans éliminer le péché lui-même, ne peut être qu'inefficace; et toute prédication qui oublie que la première condition de la rédemption est la metanoia, la conversion, est une prédication démagogique.
L'effet ne peut être supprimé tant que subsiste la cause. Si les maux du monde proviennent du péché, ils persisteront tant que durera le péché. Ce serait tromper les hommes que de leur annoncer une paix totale, définitive, sans les inviter en même temps à la pénitence, à se libérer de leur égoïsme, eux qui n'ont même plus le sens du péché et ne savent plus demander pardon à Dieu.
(à suivre)