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Publié par dominicanus

     Les textes évangéliques qui parlent de la fin du monde sont complexes. Jésus ne cesse de mêler dans le discours eschatologique quatre perspectives : la ruine de Jérusalem*, la fin des civilisations, la mort individuelle de chacun et la fin du monde. Il procède ainsi pour faire comprendre que tout cela n’est à ses yeux qu’un seul et même mystère. Ces différents niveaux de sens rendent l’interprétation des textes bien aléatoire. Beaucoup de théologiens par le passé se sont laissés tromper et on reste parfois perplexe à la lecture de leurs interprétations. Lorsqu’on est ainsi dans l’expectative et que les textes de l’Écriture sont peu clairs et contradictoires, il convient d’avoir deux réflexes :

 

     – Passer beaucoup de temps, des années s’il le faut, à fréquenter l’Esprit Saint par la prière et la réflexion pour se familiariser à sa manière d’agir. La prière rend sa présence intime. Elle fait sentir (sensus fidei) ce qui est vrai ou faux. La méditation, c’est-à-dire l’observation à l’aide de l’intelligence, permet de comprendre le futur par le passé. Il faut observer en premier lieu ce qu’Il a fait pour Jésus car ce sera ce même Esprit Saint qui préparera et accomplira l’histoire de la fin du monde. L’Esprit Saint se résume à un esprit d’humilité en vue de l’amour (Agapè).

 

     – Avoir le sens de la croix : Tout ce que fait l’Esprit Saint pour sauver l’homme individuel ou les communautés humaines est marqué du signe de la croix. La raison en est justement cette histoire d’humilité et d’amour. Qui connaît mieux l’humilité que celui qui a un jour souffert ? Qui est mieux disposer à aimer que celui qui est humble ? La croix est une sagesse de souffrance et de mort. « En vérité, disait Jésus, si le grain de blé ne meurt pas, il reste seul mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits », en humilité, en soif de Dieu, parfois même en charité et donc en Vie éternelle. « Elle est scandale pour les Juifs et folie pour les païens. » Elle est scandale, mais réalité. Il suffit de se pencher sur l’histoire du passé. Rien ne subsiste des réalités du passé, même celles que Dieu avait voulues lui-même comme le Temple de Jérusalem. Les plus belles jeunes filles sont déjà fanées. Jésus marque tout ce qu’il touche de cette sagesse de la croix. Doit-on appliquer cette sagesse à l’humanité entière pour la fin du monde ? On serait effectivement tenté, en observant le passé disparu, d’interpréter la croix pour la fin du monde dans le sens le plus dur. Sous un texte dont la lettre annonce bataille et terreur, il peut signifier tout autre chose qu’une guerre extérieure.

 

(à suivre)



[531]. D’où l’importance de se familiariser avec le mystère de l’Évangile tel que je l’ai rapporté dans l’introduction.

 

[532]. Jean 12, 24.

 

[533]. 1 Corinthiens 1, 23.

 

 

 

Arnaud Dumouch, La Fin du Monde, © Éditions Docteur angélique, 2007

 

 

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