QUICONQUE S’EST MIS À L’ÉCOUTE DU PÈRE ET À SON ECOLE VIENT À MOI.
Ces mots nous révèlent que l’attraction du Père est souverainement efficace. L’Evangéliste la considère de deux
manières: en tant qu’elle relève du don de Dieu lors qu’il dit: QUICONQUE S’EST MIS A L’ECOUTE, à savoir de Dieu qui révèle; en tant qu’elle relève du libre arbitre lors qu’il dit: ET A SON
ECOLE, par l’adhésion de l’intelligence. Et écouter celui qui enseigne, puis saisir ce qu’on a écouté, est bien nécessaire à tout enseignement! Cela l’est donc aussi à l’enseignement de la
foi.
QUICONQUE S’EST MIS À L'ECOUTE DU PÈRE qui enseigne et manifeste, ET A SON ECOLE en donnant son adhésion,
VIENT A MOI. Il VIENT, dis-je, de trois manières: par la connaissance de la vérité, par l’élan de l’amour et par l’imitation de l’oeuvre. Et en chacune de ces manières, il lui faut écouter et
apprendre.
En effet, celui qui vient par la connaissance de la vérité doit écouter, puisque Dieu l’inspire — J’écouterai
ce que dit en moi le Seigneur Dieu, et apprendre en donnant son adhésion, comme on l’a dit. Celui qui vient au Christ par l’amour et le désir — selon qu’il est dit plus loin: Si
quelqu'un a soif, c’est-à-dire désire, qu'il vienne à moi et qu'il boive — doit aussi écouter la parole du Père et la faire sienne, afin d’en pénétrer le sens et pour qu’elle enflamme en lui le
désir. Celui-là, en effet, apprend une parole, qui la saisit selon le sens qu’elle a pour celui qui la dit; or la Parole, le Verbe de Dieu le Père, est celui qui spire l’Amour; donc, celui qui le
reçoit avec la ferveur de l’Amour apprend: La Sagesse (...) se répand dans les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes. Enfin, on va au Christ par
l’imitation de son oeuvre: Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Et c’est encore de cette manière que quiconque apprend
vient au Christ: en effet, la conclusion est au savoir ce que l’action est à l’agir. Or, dans les sciences, celui qui apprend parfaitement parvient à la conclusion; et donc, dans l’agir, celui
qui apprend parfaitement les paroles en vient à l’action droite: Le Seigneur m’a ouvert l’oreille, et moi je ne me suis pas rebellé
NON QUE PERSONNE AIT VU LE PÈRE, SI CE N’EST CELUI QUI EST DE DIEU: CELUI-LÀ A VU LE PÈRE.
Mais parce que certains pourraient penser que les hommes entendraient sensiblement la voix du Père et
apprendraient ainsi de lui, le Seigneur ajoute, afin d’exclure cette opinion: NON QUE PERSONNE AIT VU LE PERE, c’est-à-dire aucun homme en cette vie n’a vu le Père dans son essence — L'homme ne
peut me voir et vivre, SI CE N’EST CELUI, c’est le Fils, QUI EST DE DIEU; CELUI-LA A VU LE PERE, son Père, dans son essence. Ou bien: PERSONNE n’a vu le Père de la vision de
compréhension, vision que ni l’homme ni l’ange n’ont jamais eue, ni ne peuvent avoir, SI CE N’EST CELUI QUI EST DE DIEU, c’est-à-dire le Fils: Nul ne connaît le Père si ce n’est
le Fils.
En voici la raison: puisque toute vision et connaissance se font par une certaine similitude, la connaissance
que les créatures ont de Dieu découle du mode de similitude qu’el les ont par rapport à Dieu. A cause de cela, les philosophes disent que les intelligences connaissent la cause première dans la
mesure où elles en ont la similitude. Et toute créature a en participation une certaine similitude de Dieu, mais infiniment distante de la similitude de sa nature; et, à cause de cela, aucune
créature ne peut connaître Dieu lui-même parfaitement et totalement, selon ce qu’il est dans sa nature. Le Fils, lui, parce qu’il a reçu parfaitement toute la nature du Père par la génération
éternelle, le voit totalement et le comprend.
Notons bien la pertinence de l’ordre du discours. En effet, lorsqu’il parlait plus haut de la connaissance
des autres, le Christ a parlé en terme d’audition; mais ici, lors qu’il parle de la connaissance du Fils, il parle de vision. En effet, la connaissance par la vue est immédiate et évidente, alors
que, par l’ouïe, nous connaissons par l’intermédiaire de celui qui voit. Ainsi, la connaissance que nous avons du Père, nous l’avons reçue du Fils qui voit; de telle sorte que
nul ne connaît le Père si ce n’est par le Christ qui le manifeste, et nul ne vient au Fils s’il n’a entendu le Père qui le manifeste.
Le murmure des Juifs réprimé, le Seigneur prend en compte la difficulté née dans le coeur
des Juifs au sujet de la parole qu’il avait dite: Moi, je suis le pain (...) qui suis descendu du ciel; il a l’intention de prouver que c’est à son sujet qu’elle est vraie, et il argumente ainsi:
Ce pain descend du ciel qui donne la vie au monde; mais MOI JE SUIS LE PAIN qui donne la vie au monde; je suis donc LE PAIN QUI SUIS DESCENDU DU CIEL.
Il répond en trois temps: En posant d’abord ce qui est comme la mineure de son raisonnement, puis la majeure,
c’est-à-dire que le pain descendu du ciel doit donner la vie; enfin il conclut. Dans le premier temps, il manifeste son propos, puis il infère ce qu’il voulait montrer comme étant
prouvé.
QUICONQUE S’EST MIS À L'ECOUTE DU PÈRE qui enseigne et manifeste, ET A SON ECOLE en donnant son adhésion, VIENT A MOI. Il VIENT, dis-je, de trois manières: par la connaissance de la vérité, par l’élan de l’amour et par l’imitation de l’oeuvre. Et en chacune de ces manières, il lui faut écouter et apprendre.
En effet, celui qui vient par la connaissance de la vérité doit écouter, puisque Dieu l’inspire — J’écouterai ce que dit en moi le Seigneur Dieu, et apprendre en donnant son adhésion, comme on l’a dit. Celui qui vient au Christ par l’amour et le désir — selon qu’il est dit plus loin: Si quelqu'un a soif, c’est-à-dire désire, qu'il vienne à moi et qu'il boive — doit aussi écouter la parole du Père et la faire sienne, afin d’en pénétrer le sens et pour qu’elle enflamme en lui le désir. Celui-là, en effet, apprend une parole, qui la saisit selon le sens qu’elle a pour celui qui la dit; or la Parole, le Verbe de Dieu le Père, est celui qui spire l’Amour; donc, celui qui le reçoit avec la ferveur de l’Amour apprend: La Sagesse (...) se répand dans les âmes saintes, elle en fait des amis de Dieu et des prophètes. Enfin, on va au Christ par l’imitation de son oeuvre: Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Et c’est encore de cette manière que quiconque apprend vient au Christ: en effet, la conclusion est au savoir ce que l’action est à l’agir. Or, dans les sciences, celui qui apprend parfaitement parvient à la conclusion; et donc, dans l’agir, celui qui apprend parfaitement les paroles en vient à l’action droite: Le Seigneur m’a ouvert l’oreille, et moi je ne me suis pas rebellé
En voici la raison: puisque toute vision et connaissance se font par une certaine similitude, la connaissance que les créatures ont de Dieu découle du mode de similitude qu’el les ont par rapport à Dieu. A cause de cela, les philosophes disent que les intelligences connaissent la cause première dans la mesure où elles en ont la similitude. Et toute créature a en participation une certaine similitude de Dieu, mais infiniment distante de la similitude de sa nature; et, à cause de cela, aucune créature ne peut connaître Dieu lui-même parfaitement et totalement, selon ce qu’il est dans sa nature. Le Fils, lui, parce qu’il a reçu parfaitement toute la nature du Père par la génération éternelle, le voit totalement et le comprend.
Notons bien la pertinence de l’ordre du discours. En effet, lorsqu’il parlait plus haut de la connaissance des autres, le Christ a parlé en terme d’audition; mais ici, lors qu’il parle de la connaissance du Fils, il parle de vision. En effet, la connaissance par la vue est immédiate et évidente, alors que, par l’ouïe, nous connaissons par l’intermédiaire de celui qui voit. Ainsi, la connaissance que nous avons du Père, nous l’avons reçue du Fils qui voit; de telle sorte que nul ne connaît le Père si ce n’est par le Christ qui le manifeste, et nul ne vient au Fils s’il n’a entendu le Père qui le manifeste.
Le murmure des Juifs réprimé, le Seigneur prend en compte la difficulté née dans le coeur des Juifs au sujet de la parole qu’il avait dite: Moi, je suis le pain (...) qui suis descendu du ciel; il a l’intention de prouver que c’est à son sujet qu’elle est vraie, et il argumente ainsi: Ce pain descend du ciel qui donne la vie au monde; mais MOI JE SUIS LE PAIN qui donne la vie au monde; je suis donc LE PAIN QUI SUIS DESCENDU DU CIEL.
Il répond en trois temps: En posant d’abord ce qui est comme la mineure de son raisonnement, puis la majeure, c’est-à-dire que le pain descendu du ciel doit donner la vie; enfin il conclut. Dans le premier temps, il manifeste son propos, puis il infère ce qu’il voulait montrer comme étant prouvé.