Selon un article, intitulé Blog d'un curé de campagne et paru dans le journal "La Croix", une trentaine de prêtres et de séminaristes en France tiennent un blog. J'appartiens donc à une race rare...
Il s’agit en réalité du billet posté le 13 décembre 2005 par le P. Emmanuel Pic sur son blog. Comme ce curé de Dijon, une trentaine de prêtres et de séminaristes en France se sont lancés, ces deux dernières années, dans l’aventure du blog, ce journal de bord sur Internet.
Si la plupart sont jeunes – entre 30 et 50 ans –, on ne peut pourtant pas parler de « prêtre blogueur » type, tant les motifs qui les ont poussés à créer un blog sont variés. Prêtre dans un quartier difficile de Dijon, Emmanuel Pic, 48 ans, a publié son premier billet à l’automne 2005, en pleine crise des banlieues : pour « témoigner du mal-être des gens et donner de la crédibilité à la présence de l’Église aux Grésilles », explique-t-il.
Chaque soir, il rédige quelques lignes, dans lesquelles il joue sans complexe le jeu du « je ». Une façon aussi de se sentir parfois moins seul, reconnaît-il : « Ça me fait du bien d’écrire ce que j’ai vécu dans la journée. Quand je rentre chez moi, je n’ai personne à qui la raconter… »
L’image d’un prêtre plus proche, plus humain
Comme bien des blogueurs, les prêtres utilisent la « Toile » essentiellement comme album de photos, pour donner des nouvelles à leurs proches ou partager leurs centres d’intérêt.
Ces blogs donnent à l’internaute l’image d’un prêtre plus proche, plus humain, décomplexé, avec ses questions, ses doutes (« Je n’ai hélas – ou heureusement – pas réponse à toutes les questions que tu as posées sur ces sujets », écrit sur son blog Raphaël Bui, prêtre à Rodez), ses élans, ses coups de gueule ou tout simplement… ses difficultés à arrêter de fumer et ses tranches de vie cocasses.
Comme cette vidéo, digne de Rabbi Jacob, mise en ligne sur leur blog par trois carmes étudiants à Jérusalem, s’entraînant aux danses d’Israël. Ou encore cette promenade racontée par David Lerouge au jardin public, où il surprend deux jeunes de l’aumônerie en train de s’embrasser : « Et dans l’œil désespéré de mes interlocuteurs se lisait : “Merde, l’aumônier ! Pourvu qu’il n’en parle pas aux parents, tu vas voir qu’il va tout gâcher”… » Et le prêtre de conclure : « Sous le soleil fignolé par un Dieu désœuvré, l’aumônier errant est le fléau des rendez-vous de printemps. »
"Le moyen de les rejoindre autrement..."
« J’ai été étonné d’y voir à nu des choses qu’ils n’osaient pas dire à l’aumônerie. C’était le moyen de les rejoindre autrement, d’entrer dans leur univers, de dialoguer avec eux aussi à partir de ce que je suis. » Sur son blog, le P. Lefrançois met en ligne des homélies simplifiées et utilise le langage des ados qu’il rencontre, proposant entre autres une sélection de « zic chrétienne » (musique, pour les non initiés), de « blogs à mater » ou d’initiatives pour « faire la teuf à Pâques » (la fête) dans le langage jeune.
Coolus, alias le P. Jean-Baptiste Fady, 33 ans, de Toulouse, a voulu lui aussi « toucher les jeunes qui sont plus souvent devant leur ordinateur qu’à la messe ». Chaque semaine, ce prêtre dessinateur publie sur « le blog du lapin bleu – un blog du feu de Dieu » des planches de bande dessinée retraçant les aventures du lapin Cibar, qui illustrent l’évangile du dimanche. Alliant autodérision et humour décapant, ce blog, très orthodoxe malgré une appellation ambiguë, qui compte une soixantaine de visiteurs quotidiens, s’adresse « à ceux qui ont une idée toute faite de la religion », affirme son auteur.
"Chacun doit savoir les limites"
« Le blog comme carrefour de dialogue, d’échanges, sur ses centres d’intérêt, pourquoi pas ? Mais pas comme journal intime : ce n’est pas le rôle d’un évêque, ni d’un prêtre, que de s’y épancher », estime pour sa part Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap, dont le blog, rattaché au site de son diocèse, propose des homélies, des commentaires, des communiqués et des textes du Magistère.
« Tout dépend de ce qu’on en fait, chacun doit savoir les limites », précise-t-il. Première limite du genre à laquelle les prêtres blogueurs se confrontent rapidement : tenir un blog prend du temps. Ainsi l’évêque de Nice, Mgr Louis Sankalé, a-t-il fermé le sien en raison de son agenda déjà très chargé.
Et dire que c'est lui (Mgr. Sankalé) qui m'a passé le microbe... C'est depuis le 22 avril de l'année dernière que je suis infesté (et que je vous infeste) quotidiennement, non pas sur un seul, mais sur trois fronts : Homélies à temps et à contretemps (vous y êtes), Marie éToile de l'évangélisation et son jumeau néerlandophone Maria, ster van de evangelisatie.
"Tenir un blog prend du temps". En tenir trois, c'est des nuits courtes garanties, y compris pendant mon jour de repos hebomadaire. En plus, je n'ai pas eu de vacances l'année dernière. Vous voyez où je veux en venir. Je pars, je vais changer d'air, je vous abandonne ... jusqu'en septembre. Je parie que vous allez me manquer. Quant à vous, la porte des blogs est toujours ouverte. Prenez le temps de revisiter les anciens posts. Et comme supplément je vous sers une petite méditation ... sur les vacances. BONNE DÉGUSTATION !
les demandes ne cessent d’affluer,
mais voilà, Dieu est parti en vacances
sans laisser ses coordonnées.
Où donc est-il allé cette année ?
Peut-être au même endroit que l’année passée …
Au camp, près du benjamin
qui n’a vu personne le jour de la visite des parents.
Chez l’enfant qui passe un mois chez papa, un mois
chez maman et pour qui toute joie des retrouvailles
contient un déchirement.
Au détour d’une rue à la rencontre des jeunes qui n’ont
pas d’autre horizon que la grisaille du quartier.
Au chevet du malade cloué à l’hôpital, de l’accidenté de
la route victime d’un vacancier pressé.
Visiter la personne âgée dont les enfants sont partis.
Encourager l’étudiant débordé par sa seconde session.
Dans les familles surendettées
qui n’ont pas le loisir de voyager.
Mais aussi dans le silence des retraites,
l’accompagnement des malades,
des pèlerinages, l’appel de la montagne, la découverte
de la nature, la pauvreté de chaque église dépeuplée,
les moments d’amitié partagée …
Voilà ! Si tu veux le rencontrer, tu sais où le trouver !