lors de la messe du Jeudi saint
en s’appuyant sur les manuscrits de le Mer Morte
Le pape s’est ainsi exprimé au cours de la messe du Jeudi saint qu’il présidait le 5 avril 2007 en fin d’après-midi dans la basilique romaine de Saint-Jean de Latran.
Benoît XVI a affirmé que “dans les récits des évangélistes, il existe une apparente contradiction entre l’Evangile de Jean d’une part, et ceux que nous communiquent Matthieu, Marc et Luc d’autre part“. “Selon Jean, Jésus mourut sur la croix au moment précis où, dans le temple, les agneaux pascals étaient immolés“, a-t-il expliqué, ajoutant que “sa mort et le sacrifice des agneaux coïncidaient“. “Mais cela signifie qu’il est mort à la veille de Pâques et ne pouvait donc pas célébrer le repas pascal“, a continué le pape.
Le pape a aussi souligné que “selon les trois évangiles synoptiques, au contraire, la dernière cène de Jésus fut une cène pascale et dans cette forme traditionnelle il inséra la nouveauté du don de son corps et de son sang“. “Cette contradiction semblait insoluble jusqu’à il y a quelques années“, a-t-il alors continué, soulignant le fait que “la majorité des exégètes étaient de l’avis que Jean n’avait pas voulu nous communiquer la vraie date historique de la mort de Jésus, mais avait choisi une date symbolique pour rendre ainsi évidente une vérité plus profonde: Jésus est le nouveau et véritable agneau qui a répandu son sang pour nous tous“.
“La découverte des manuscrits de Qumran nous a conduits entre temps à une possible solution convaincante qui, si elle n’est pas encore acceptée par tous, possède toutefois un haut degré de probabilité“, a enfin affirmé Benoît XVI. Pour le pape, “nous sommes désormais en mesure de dire que ce que Jean a affirmé est historiquement précis“. “Jésus a réellement répandu son sang à la veille de Pâques au moment de l’immolation des agneaux“, a-t-il continué. “Mais il a célébré la Pâque avec ses disciples probablement selon le calendrier de Qumran, donc au moins un jour avant - il l’a célébré sans agneau, comme la communauté de Qumran“.
Les manuscrits de Qumran, connus aussi sous le nom de "Manuscrits de la mer Morte", sont une série de parchemins découverts en 1947 dans cette localité, au nord-ouest de la Mer morte. L’écriture de ces manuscrits pourrait être attribuée à une secte dissidente juive que l’on appelle la communauté des Esséniens. Certains ont évoqué l’appartenance de Jésus ou de Jean-Baptiste à cette communauté.