Ce qu'en pensent les papes ... Nous avons cité des extraits des sermons du pape saint Léon 1er le Grand, qui témoignait de son émerveillement pour le don de la foi accordé au Bon Larron. (NDLR: cité à la page 59 de l'ouvrage:
"Qui donc t'a instruit? Quel discours t'a donné cette foi? Quel prédicateur cette charité? Alors qu'avaient cessé la résurrection des morts, la guérison des malades, l'illumination des aveugles, et il ne connaissait pas les miracles qui allaient éclater bientôt. Pourtant il proclame Seigneur et Roi son compagnon de supplice." (Sermo II de Pass.)
De même saint Grégoire le Grand, pape et docteur de l'Eglise, sans parler de nos papes contemporains.
Pie XII a vu, dans la toute-puissante miséricorde de Jésus accordant à son compagnon de crucifixion la grâce d'une conversion immédiate et la promesse d'une prompte béatification impliquée par sa réponse, «presque la première indulgence plénière concédée par le Christ lui-même» (5 déc. 1954).
Or, il se trouve que, à la suite d'une fascinante évolution historique, en l'espace de quatre ou cinq siècles, l'Eglise de Jésus, sous l'action de son Esprit, a voulu étendre cette promesse à tous les baptisés bien disposés, même en l'absence de prêtre, sous la forme de l'indulgence plénière à l'heure de la mort:
Si l'on ne peut recourir à un prêtre, l'Église accorde au fidèle en danger de mort, s'il est bien disposé, l'indulgence plénière, à condition que pendant sa vie il ait récité quelques prières de façon habituelle. (Norme 18 accompagnant la constitution apostolique lndulgentiarum doctrina, de Paul VI.)
Paul VI a encore tenu à évoquer nommément le Bon Larron dans sa proclamation du
Credo:
Dès l'instant où les âmes de ceux qui meurent dans la grâce du Christ quittent leurs corps, Jésus les prend au paradis, comme il a fait pour le Bon Larron ... (30 juin 1968)
Le Bon Larron, mystère de miséricorde, Éd. Anne Sigier 2000, p. 159-160