Le bonheur de faire grandir
Le propre de l’éducation est de se référer à des systèmes de valeurs. Mais quelles valeurs ? La culture des jeunes est façonnée par les instruments de communication. Le champ de l’éducation est large et ne se réduit pas à celui de l’école. Il y a aussi celui de la famille, des mouvements, des associations. Dans une société où la famille, l’école, la société sont en permanente mutation, les parents s’interrogent sur l’avenir de leurs enfants.
La commission épiscopale éducation, vie et foi des jeunes a publié un outil pour la réflexion et le débat : «Éduquer, le bonheur de faire grandir»*. Il rappelle que l’être humain est un et que chaque enfant est une personne appelée à la liberté car il est reflet du visage de Dieu.
Aspirés par l’immédiateté et l’urgence, nous parlons trop souvent sans avoir le temps d’approfondir. Autre outil: «Quand des médias dévoilent l’intime : Guide de réflexion pratique pour des familles et des groupes de chrétiens »* : Éduquer, c’est dialoguer mais dialoguer, c’est aussi éduquer. Chrétiens, quelle différence apportons-nous ? Quelle Bonne nouvelle est proposée aux jeunes pour choisir l’essentiel et grandir ?
Et si l’Évangile nous faisait voir les choses autrement ?
L’enfant a besoin de rêves pour grandir. Passionné de films d’aventure ou d’action, l’image lui fait voir la vie autrement. Et si l’Évangile faisait aussi voir les choses autrement. Oui, il y a des bonnes nouvelles dans le monde, des gestes de solidarité qui apportent la vie, le bonheur. La Bonne Nouvelle que le Christ apporte à tous, c’est une Bonne Nouvelle qui donne envie de vivre heureux autrement. Pour cela, les apôtres ont fait un choix simple : écrire les évangiles pour que cette Bonne Nouvelle ne se perde pas, qu’elle soit annoncée, communiquée. «Ce que vous avez entendu dans le creux de l’oreille, dit Jésus, criez-le sur les toits !». Et Paul, dans la 2e Lettre aux Corinthiens, souligne que les chrétiens sont « les ambassadeurs du Christ » par qui Dieu lui-même s’adresse à tous. Croyons-nous que c’est le Christ qui nous envoie ou bien faut-il attendre autre chose ? Jésus répond : « Regardez et ouvrez les yeux ! Les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres !».
Dans un extrait de L’Église dans le monde de ce temps (n°38), le concile Vatican II rappelle que «Jésus apporte aux croyants la certitude que la voie de l’amour est ouverte à tous les hommes : l’effort pour que tous les hommes vivent en frères n’est pas condamné à l’échec». L’Autre et les autres existent-ils pour eux-mêmes ? Qu’as-tu fait de ton frère est aussi un appel pour les enfants. À nous de rendre présent le portrait de ces témoins du bonheur quotidien de l’Évangile. Dans un de ses cahiers Sainte-Thérèse écrit : «Saint Paul dit que l’Église, c’est comme le corps humain, chaque membre est utile à tous les autres. Alors, Jésus, j’ai compris ma vocation ! Dans le corps de l’Église, comme dans un corps humain, il faut bien qu’il y ait un cœur... et le cœur de l’Église, il faut qu’il soit plein d’amour».
En ce dimanche 4 février pour les Journées chrétiennes de la communication, le texte de la pêche miraculeuse et de la vocation des apôtres le souligne : Choisis par Jésus, les apôtres sont appelés à communiquer la Bonne Nouvelle dans la confiance au Christ qui leur dit, ayez confiance, n’ayez pas peur. Et la première Lettre de saint Paul est aussi explicite : L’Évangile «vous l’avez reçu, et vous y restez attachés... Il conclut : «Voilà notre message, voilà notre foi».
Évêque de Gap
Président du Conseil pour la communication
*Documents-Épiscopat, N° 10-11, 2005
*Quand les méias dévoilent l’intime, quelques repères, Mgr JC Descubes, Mgr JM di Falco ;
Bayard-Cerf-Mame, 2006; Prix 6,90 euros, Pages 52 et ss.