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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Sermon pour la Nativité de saint Jean-Baptiste (2)

Publié par Walter Covens sur 12 Décembre 2006, 19:55pm

Catégories : #homélies (patmos) Année B - C (2006 - 2007)

24juin.nativite.jean.ev4. Le troisième honneur est l'excellence qui se trouve dans le tressaillement. Dans aucun temps on n'a jamais ouï dire que personne ait tressailli dans le sein de sa mère, et on lit de Jean, qu'il bondit de joie. C'est chose vraiment surprenante, qu'un enfant. à peine conçu, s'agite dans de tels mouvements, et se porte à la rencontre de celui qu'il sentit incarné dans le sein d'une vierge, pour lui rendre doucement ses hommages. Ame bienheureuse, qui ne s'arrêta point dans la voie du péché, et qui sortant du séjour céleste par un sentier plus secret, éprouva la douceur d'une reconnaissance inouïe. Heureuse Élisabeth, vers qui porte ses pas en toute hâte la Mère du Sauveur, que l'Impératrice des cieux entoure de ses salutations empressées. Mais bien plus heureux cet enfant, qui, reconnaissant la majesté de celle qui salue, bondit de joie, dans le cachot ténébreux des entrailles qui l'entourent, parce qu'il comprend la puissance d'une si heureuse salutation. « Et il arriva,» dit l'Évangile, « que lorsque Élisabeth entendit le salut de Marie, son enfant tressaillit de joie en son sein (Luc. I, 4I). » La Vierge se dirigea en toute hâte, vers la demeure de Zacharie, pour saluer Elisabeth, portant elle-même en son sein le Fils de Dieu, le roi de gloire, le Seigneur de majesté. Elisabeth va à sa rencontre, et, délivrée de l'opprobre de son ancienne stérilité, elle porte en ses entrailles bienheureuses, l'ami de l'Époux, et le héraut du Verbe. Elles s'embrassent, leurs corps se rapprochent, et roi et soldat ne sont plus séparés que par deux cloisons très-faibles. Qu'y a-t-il d'étonnant si l'enfant s’étonne et tressaille au contact et au souffle de la divinité si rapprochée? Pouvait-il ne point éprouver quelque impression miraculeuse, cet enfant pour qui étaient présents je roi, la Mère du Seigneur régnant, le Rédempteur du monde ? Et cela surtout, quand, l'union de ces saints embrassements fut répétée plusieurs fois. « Marie resta avec Elisabeth environ trois mois, » dit l'Evangile. (Luc. I, 56). La Vierge parfaite demeure tout ce temps avec Elisabeth, et tantôt par ses douces paroles, tantôt par de bienheureux embrassements, elle consacre et illustre le petit Jean. (Peut-être restera-t-elle avec sa cousine jusqu'au jour de la naissance de cet enfant, jusques à ce qu'elle pût le réchauffer, sur son très-heureux sein, et qu'une des murailles, en tombant, le rapprochât de son créateur. Parce passage de l'Évangile, il est facile de conjecturer que six mois s'étaient déjà écoulés depuis la conception de Jean, lorsque l'Archange Gabriel, fut envoyé à la Vierge, pour annoncer dans le salut nouveau, adressé à sa pudeur virginale, le grand événement qui devait renouveler le monde. Dès ce moment, la Vierge se hâta d'aller visiter Elisabeth ; durant trois mois elle daigne accepter l'hospitalité chez sa parente, jusqu'à ce que le neuvième mois achevé, la naissance du saint Patriarche eut lieu. D'autres personnes qui ont examiné d'un regard diligent le livre des justes, assurent avoir vu que la Mère de Dieu elle-même leva d'abord, de terre l'heureux enfant, et entoura de tous ses soins sa parente lorsqu'elle le mit au monde; (quoi qu'il en soit), une chose très-assurée, c'est qu’une cohabitation si heureuse et si prolongée, à côté de la Vierge sans tache, ne fut pas peu utile à l'enfant qui devait naître.

5. Le quatrième honneur de saint Jean est la joie qui éclata dans sa naissance. Rougis, Lucifer, toi qui te levais le matin, et en voyant le vain résultat des efforts que tu as tentés, comprends enfin, qu'au dernier jour tu resteras sot comme une perdrix. Tes stratagèmes ont été: cause que tous les hommes sont conçus dans le péché et naissent dans la tristesse. Mais voici que cet enfant est sanctifié dans le sein de sa mère, qu'il parait dans la joie et qu’il répand l'allégresse dans le monde au jour de sa nativité. Le genre d'armes que tu avais choisies pour ta victoire, servent au triomphe de Jean. Saisis le bouclier et les armures, livre-toi à toute ta malice, tu ne pourras détruire on privilège écrit en caractères spéciaux par une main bienveillante. Tu as été bien trompé, bien joué. Ignores tu qu’un homme guerrier dès son adolescence, et même dès le sein de sa mère, se lève contre toi? Ne sais-tu point qu'à partir de son temps « le royaume des cieux souffre violence et que ce sont les violents qui l'emportent (Matth. XI, 42). » As-tu oublié que cet enfant est envoyé « pour préparer au Seigneur un peuple parfait (Luc. I, 17) ? » Considère la suite des événements, et tu trouveras que, dés les commencements de sa conception, il a porté, dans un effort puissant, à ta force un coup qui l'a brisée. Tu as été cause que le fratricide Caïn, qui naquit le premier, sortit du sein de sa mère souillé et entouré de l'infamie du péché originel. Le monde effrayé reçut alors cette honte qui, suivant la naissance des hommes, s'est accrue sans relâche, et a formé une somme inappréciable de tristesse. Mais la nativité de Jean est une joie et une éclatante solennité. L'univers se réjouit et dans les quatre coins du monde résonne le bruit de cette glorieuse fête, célèbre et remarquable pour le ciel même. « Qui pensez-vous que sera cet enfant (Luc. I, 66)?» L'ami de l'Époux, son propre ennemi, et un adversaire plus fort que toi, Il faut considérer aussi avec quelle distinction et dévotion éclatante est célébrée cette nativité, et quelle faveur elle a pu trouver aux yeux de l'Église. L'Église ne célèbre, dans son cycle autorisé, aucune naissance humaine, si ce n'est celle du Seigneur, à l'exception de celle-ci. Elle connaît, en effet, que le jour de la mort est préférable à celui de la nativité, et que la tristesse accompagne la nativité des hommes (Eccli. VII, 2). De là vient qu'elle solennise le jour de la mort des martyrs et non celui de leur naissance : donnant cependant à leur mort le nom de naissance, car pour eux il a été leur naissance de la mort. Alors, en effet, en déposant la vie pour la vie, ils naquirent de la mort à la vie. Quant à la nativité de notre saint, l'Église l'honore d'autant plus sûrement avec une bienveillance marquée, que l'irréfragable autorité de l'Évangile en fait un éloge plus singulier.
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