S. Bernard, Comment nous devons nous convertir au Seigneur (3)
16 3. Mais veuillez remarquer quel est l'objet de votre (a) amour ou de votre
crainte, de votre joie ou de votre tristesse, et vous trouverez que vous avez un coeur mondain sous l'habit du religieux, un coeur pervers sous les dehors de la conversion. Le coeur est en effet
tout entier dans ces quatre sentiments, et je crois que c'est d'eux qu'il faut entendre ces mots, convertissez-vous à Dieu de tout votre coeur. Que votre coeur se convertisse donc, c'est-à-dire,
qu'il n'aime que Dieu ou du moins que pour Dieu; que votre crainte se convertisse également à lui, car toute crainte qui n'a pas Dieu pour objet, ou ne se rapporte pas à lui, est mauvaise. De
même que votre joie et votre tristesse se convertissent à lui de la même manière. Or il en sera ainsi, si vous ne vous affligez ou ne vous réjouissez qu'en lui. Que peut-il se voir, en effet, de
plus pervers, que de se réjouir quand on a mal fait, et d'être heureux des pires choses ? D'un autre côté toute tristesse qui est selon la chair donne la mort (2Co 7,10). Si donc
vous vous affligez à cause de vos péchés ou de ceux du prochain, c'est bien, et votre tristesse est salutaire. Si vous vous réjouissez des grâces de Dieu, votre joie est sainte, et vous pouvez la
goûter en toute sécurité dans le Saint-Esprit. Vous devez même vous réjouir, en Notre-Seigneur Jésus-Christ, du bonheur de vos frères, et gémir de même de leurs malheurs, selon ce qui est écrit :
« Soyez dans la joie avec ceux qui s'y trouvent, et dans les larmes avec ceux qui en versent (Rm 12,15). »
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