Plusieurs professeurs des centres bibliques de Jérusalem ont été invités aux congrès sur saint Paul célébrés dans le monde : au Pérou, à Damas en Syrie, à Valence… Des articles et des livres ont été écrits pour diffuser le message de l’Apôtre. L’un d’eux a même guidé la croisière sur les lieux de saint Paul organisée par les Pères Assomptionnistes en Méditerranée.
A Chypre, qui fait partie du diocèse de Jérusalem, un pèlerinage à Paphos (Pafo) a permis à la communauté locale et à la communauté internationale d’évoquer le passage de Paul sur l’île. Les religieuses ont ensuite visité le monastère et sont allées sur la tombe de Barnabé qui se trouve dans la partie turque : trop souvent en effet on sépare Paul de ses compagnons de mission. Paul, sans Barnabé, originaire de Chypre, n’aurait pu organiser son premier voyage missionnaire.
Le programme de la conclusion officielle de l’Année saint Paul prévoit que le Cardinal Walter Kasper présidera plusieurs célébrations à Jérusalem. Le 29 juin le chant des Vêpres solennelles rassemblera les fidèles dans la basilique Saint Etienne. Le lieu du martyre d’Etienne rappellera à tous la présence de Saül qui approuvait la lapidation du diacre. Le 30 juin une messe sera célébrée à Césarée maritime, où l’apôtre resta deux ans avant de partir à Rome. Les évêques et prêtres qui commenceront une retraite inter rituelle accompagneront le Cardinal Kasper. En soirée, à Akko-Ptolemaide, où l’Apôtre est passé après son troisième voyage, une liturgie de la parole sera célébrée à trois endroits: dans l’Eglise maronite, dans l’Eglise melchite, et dans l’Eglise latine. Le Cardinal donnera sa bénédiction face à la mer.
J’ai eu la chance d’assister à l’ouverture œcuménique de l’Année saint Paul à Tarse et à Antioche, le 29 juin de l’année dernière. Une petite communauté locale témoigne sur cette terre difficile de sa foi en le Christ ressuscité. Ni l’église de Tarse ni la grotte d’Antioche n’appartiennent à l’Eglise. Ces églises sont des musées. J’aurai la chance d’accompagner un groupe international d’étudiants pour la fermeture de l’Année Saint Paul au mois de juin. Pouvoir célébrer l’Eucharistie, faire mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur et rappeler le don de l’Esprit, qui donne un dynamisme missionnaire à l’Eglise, est une grande chance.
Du 10 au 16 juin Jérusalem organise un festival de lumière, éclairant divers points de la ville de façon exceptionnelle. L’initiative ne vient pas de l’Eglise locale, mais de la mairie de Jérusalem. Les murailles de la ville, artistiquement illuminées rappellent à tous la vocation maternelle de la ville où Paul a étudié aux pieds de Gamaliel. Un des points les mieux éclairés est l’église protestante du Rédempteur, à deux pas du Saint Sépulcre. Des rais de lumière éclairent l’agneau qui domine la porte d’entrée. La lumière de l’agneau éclaire toute la ville. « Viens que je te montre l’épouse de l’agneau », dit l’auteur de l’Apocalypse de Jean. Si Dieu est le « Pantocrator » comme le rappelle la tradition orientale, il s’est servi d’Israël et du festival de la lumière pour rappeler que le Christ est le premier né de la création et que tout subsiste en lui.
Jérusalem rend ainsi hommage sans le savoir à Saül de Tarse, un des étudiants de la ville qui est connu dans le monde entier. Ce sont les Hébreux qui invitent les chrétiens à la fin de l’Année Saint Paul à passer des ténèbres à la lumière. La logique de Dieu est toujours surprenante… ou alors le dialogue interreligieux est entré dans une nouvelle phase. (P. Frédéric Manns OFM, Directeur émérite du Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem)
(Agence Fides 26/6/2009)