Père Émilien Tardif, Jésus a fait de moi un témoin, Éd. de lEmmanuel, 1990, p. 72-74
Nous voulons seulement témoigner que lÉvangile est vrai au XXème siècle en ajoutant quelques considérations qui nous paraissent pertinentes.
Toute lactivité salvatrice de Dieu sest manifestée sous deux formes : par les faits et par les paroles. Saint Luc synthétise merveilleusement laction de Jésus quand il dit : " Dans mon premier livre, ô Théophile, je tai écrit tout ce que Jésus a fait et enseigné " (Actes 1, 1).
Le Concile Vatican II nous montre les deux faces de la même pièce de monnaie quand il affirme : " La Révélation se fait par des actes et des paroles intrinsèquement liés entre eux. De même que les actes manifestent et confirment la doctrine, ainsi les paroles à leur tour proclament les actes et les expliquent. " (Dei Verbum, n° 2). À la fin, il montre comment le Christ Jésus (Événement et Parole de Dieu) est la plénitude de la Révélation.
Certains affirment que limportant, cest la guérison spirituelle plutôt que la guérison physique. Dautres pensent que les guérisons sont accidentelles, que le charisme de guérison nest pas essentiel, et que ce qui prime, cest la charité.
Je crois que cette distinction " essentiel accidentel " napparaît pas dans le Nouveau Testament. Plutôt que de faire des divisions, nous devons nous demander : Dieu veut-il guérir ses enfants ? Quant au fait que la charité soit le charisme par excellence, je suis complètement daccord. Mais qui peut nier que la guérison soit un véhicule merveilleux par lequel se révèle la charité envers ceux qui souffrent ? La charité nest pas éthérée ni abstraite, mais concrète comme une personne guérie. Le don de guérison est fondamentalement un don de charité.
Dans les Évangiles, apparaît quarante fois le verbe thérapeuo : " guérir " et, de plus, en une douzaine doccasions, le verbe sôzô, que lon traduit généralement par " sauver ", signifie aussi " guérir ". Cest-à-dire que lacte de " sauver " inclut laction de " guérir " : " Courage, ma fille, ta foi ta sauvée (guérie). Et à partir de ce moment, la femme fut guérie (sauvée) " (Matthieu 9, 22). " Et tous ceux qui touchèrent le manteau de Jésus furent sauvés (guéris) " (Matthieu 14, 36). " Ne crains pas, aie seulement la foi et ta fille sera sauvée (guérie) " (Luc 8, 50). Voyez aussi sur ce sujet : Marc 3, 4 ; 5, 23-28 ; 6, 56 ; 10, 52 ; Jean 11, 12 ; Ac 14, 9).
Le salut apporté par Jésus saisit lhomme tout entier. Jésus nest pas venu sauver seulement les âmes. Lhomme tout entier lintéresse : corps et âme.
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