Non seulement le message évangélique est adressé à l’homme, mais c’est un grand message messianique sur l’homme: c’est la révélation à l’homme de la vérité totale sur lui-même et sur sa vocation dans le Christ [Cfr. Gaudium et Spes.].
En annonçant ce message, nous sommes au centre de la réalisation de Vatican II. Et la mise en œuvre de ce message nous est d’ailleurs imposée par l’ensemble de la situation de l’homme dans le monde contemporain. Je ne voudrais pas répéter ce qui a déjà été dit dans “Gaudium et Spes” et dans “Redemptor Hominis”, auxquels il faut toujours se reporter. Toutefois, il n’est peut-être pas exagéré de dire, en ce lieu et dans ce cadre, que nous vivons une étape de tentation particulière pour l’homme.
Nous connaissons différentes étapes de cette tentation, à commencer par la première, au chapitre trois de la Genèse, jusqu’aux tentations si significatives auxquelles a été soumis le Christ lui-même: elles sont comme une synthèse de toutes les tentations nées de la triple concupiscence. La tentation actuelle cependant va plus loin (on pourrait presque dire que c’est une “méta-tentation”); elle va “au-delà” de tout ce qui, au cours de l’histoire, a constitué le thème de la tentation de l’homme, et elle manifeste en même temps, pourrait-on dire, le fond même de toute tentation. L’homme contemporain est soumis à la tentation du refus de Dieu au nom de sa propre humanité.
C’est une tentation particulièrement profonde et particulièrement menaçante du point de vue anthropologique, si l’on considère que l’homme n’a lui-même un sens que comme image et ressemblance de Dieu.
DISCOURS DE JEAN-PAUL II AUX ÉVÊQUES DE FRANCE
Paris
Dimanche, 1er juin 1980