Lecture: Ps 135, 1-6
1. Il a été appelé "Le grand Hallel", c'est-à-dire la louange solennelle et grandiose qui, dans le judaïsme, était entonnée durant la liturgie pascale. Nous parlons du Psaume 135, dont nous venons d'écouter la première partie, selon la division proposée par la Liturgie des Vêpres (cf. vv. 1-9).
Arrêtons-nous tout d'abord sur le refrain: "Car éternel est son amour". Au centre de la phrase retentit le mot "amour" qui, en réalité, est une traduction légitime, mais limitée, du terme originel hébreu hesed. En effet, celui-ci appartient au langage caractéristique utilisé par la Bible pour exprimer l'alliance qui existe entre le Seigneur et son peuple. Le terme cherche à définir les attitudes qui s'établissent au sein de cette relation: la fidélité, la loyauté, l'amour et, bien sûr, l'amour de Dieu.
Nous avons ici la représentation synthétique du lien profond et interpersonnel instauré par le Créateur avec sa créature. Au sein de ce rapport, Dieu n'apparaît pas, dans la Bible, comme un Seigneur impassible et implacable, ni comme un être obscur et indéchiffrable, semblable au destin, contre la force mystérieuse duquel il est inutile de lutter. Il se manifeste en revanche comme une personne qui aime ses créatures, qui veille sur elles, les suit sur le chemin de l'histoire et souffre des infidélités que le peuple oppose souvent à son hesed, à son amour miséricordieux et paternel. (à suivre)