Benoît XVI: Les vocations au service de l'Eglise-mission (2)
Justement parce qu’ils sont envoyés par le Seigneur, les Douze prennent le nom d’« apôtres », destinés à parcourir les routes du
monde en annonçant l’Évangile comme témoins de la mort et de la résurrection du Christ. Saint Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : « Nous – c’est-à-dire les Apôtres – nous
proclamons un Christ crucifié » (1 Co 1, 23). Dans ce processus d’évangélisation, le livre des Actes des Apôtres attribue aussi un rôle très important à d’autres disciples, dont la
vocation missionnaire provient de circonstances providentielles, parfois douloureuses, comme l’expulsion de leur propre terre en tant qu’adeptes de Jésus (cf. 8, 1-4). L’Esprit Saint permet de
transformer cette épreuve en occasion de grâce, et de la recevoir comme une chance pour que le nom du Seigneur soit annoncé à d’autres peuples et qu’ainsi s’élargisse le cercle de la communauté
chrétienne. Il s’agit d’hommes et de femmes qui, comme l’écrit Luc dans le livre des Actes, « ont consacré leur vie à la cause de notre Seigneur Jésus Christ » (15, 26). Le premier de
tous, appelé par le Seigneur lui-même à être un véritable Apôtre, est certainement Paul de Tarse. L’histoire de Paul, le plus grand missionnaire de tous les temps, fait émerger, sous de
multiples points de vue, quel est le lien entre vocation et mission. Accusé par ses adversaires de ne pas être autorisé à l’apostolat, il fait maintes fois appel à la vocation qu’il a reçue
directement du Seigneur (cf. Rm 1, 1 ; Ga 1, 11-12.15-17).
Au début, comme par la suite, c’est toujours « l’amour du Christ » qui « pousse » les Apôtres (cf. 2 Co 5, 14). En fidèles
serviteurs de l’Église, dociles à l’action de l’Esprit Saint, d’innombrables missionnaires ont suivi les traces des premiers disciples au long des siècles. Le concile Vatican II observe :
« Bien qu’à tout disciple du Christ incombe pour sa part la charge de répandre la foi, le Christ Seigneur appelle toujours parmi ses disciples ceux qu’il veut pour qu’ils soient avec lui
et pour les envoyer prêcher aux peuples païens (cf. Mc 3, 13-15) » (Ad gentes, n° 23). En effet, l’amour du Christ est communiqué aux frères par les exemples et les paroles, par toute
la vie. « La vocation spéciale des missionnaires ad vitam – selon les paroles de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II – conserve toute sa valeur : elle est le paradigme de
l’engagement missionnaire de l’Église, qui a toujours besoin que certains se donnent radicalement et totalement, qui a toujours besoin d’élans nouveaux et audacieux » (Redemptoris missio,
n° 66). (à suivre)
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