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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


L’idée d’homme au centre de l’engagement des catholiques qui font de la politique

Publié par dominicanus sur 10 Mars 2008, 02:37am

Catégories : #Il est vivant !

Quand, il y a deux mois, un hebdomadaire catholique italien rappelait que les catholiques ne voulaient pas être humiliés au sein d’un parti, aussitôt, l’un d’entre eux s’empressa à le démentir ; mais les faits de ces derniers jours donnent raison au périodique.

Certes, la distinction faite par l’hebdomadaire est subtile, pour qu’elle puisse être comprise par la plupart des gens : il n’y a pas d’hommes politiques catholiques et d’hommes politiques laïcs, mais des catholiques qui font de la politique et des laïcs qui font de la politique. Alors, nous dirons plus simplement que la foi chrétienne est vraie parce qu’elle ne sert pas à augmenter le pouvoir, mais à réveiller la conscience qui délimite ceux qui sont sans pouvoir, les petits et les pauvres, comme le déclara le laïc Vaclav Havel devenu Président de la Tchécoslovaquie postcommuniste après 1989.

Cela veut dire que les catholiques qui entrent en politique - tout comme les laïcs non-croyants - doivent proposer à la conscience des citoyens le bien ou les biens à partager. C’est un principe qui vaut sous toutes les latitudes et dans tous les systèmes politiques.

Jésus a déclaré qu’il fallait donner à César ce qui était à César, et à Dieu ce qui est à Dieu, pour séparer le pouvoir de la politique du pouvoir divin, en créant le domaine de la liberté de conscience. C’est cette liberté qui fait en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de « neutralité » en politique. La politique, n’importe quel choix politique, n’est pas et ne peut jamais être neutre. Mais, les expériences de laboratoires, et surtout celles qui « manipulent » la vie à l’origine, ne sont déjà pas absolument neutres, parce qu’elles supposent une anthropologie, une conception déterminée de l’homme, et influent de manière importante, même sur la vie des individus. Ainsi, même les mesures législatives ne peuvent jamais être détachées de la réalité, sous peine d’être inutiles, réalité qui révèle une conception déterminée de la société et surtout de l’homme et de sa réalité. La politique a toujours aussi, à sa racine, une idée d’homme et de femme, qui demande d’être concrétisée dans des choix politiques précis et déterminés.

C’est alors un devoir de se demander, face à n’importe quelle possibilité politique : « Quelle idée de l’homme ces personnes ont-elles dans l’esprit ? » ; « Quelle concrétisation politique proposent-elles pour réaliser ces idées ?
» Peu, malheureusement, trop peu, sont ceux qui, vraiment, même dans le domaine politique, ont le courage de proposer quelque chose qui puisse être identifié de manière claire, surtout au niveau de « l’idée d’homme ». Ce qui préoccupe réellement, c’est la réapparition, avec une ponctualité dramatique, dans les Parlements et dans les structures de gouvernement de nombreuses Nations dans tous les Continents, de propositions qui tendent à « dénaturer par la loi » des institutions de droit naturel, comme la famille, ou à légitimer, en la dépénalisant, celle que les auteurs de la « conscience aseptique » voudraient faire « digérer », comme la « mort douce ».
 
Il y a des « principes qui ne sont pas négociables » comme la famille, la vie et l’éducation, sur lesquels un catholique ne peut accepter un compromis, en aucun cas, et pour aucune raison ; c’est pourquoi il ne peut être humilié par des attaques explicites contre ce qui est plus sacré, de la part de ceux qui désirent détruire l’ordre social actuel, pour réaliser des désirs qui, en réalité, sont des caprices, ou suivre des rêves qui sont des cauchemars.

Il n’y a pas seulement la « révolution économique », il y a des révolutions plus dangereuses, rampantes et idéologiques, qui prétendent réintroduire des thèmes étrangers à la sensibilité commune, et qui révèlent une idée d’homme et d’humanité totalement idéologique et détachée de la réalité, ainsi que de la nature. Si la politique se perd dans ces méandres, que l’on se rappelle que ce n’est jamais la tâche de César d’établir qui est l’homme ! Les hommes de bonne volonté, croyants ou non, le savent bien : il y a des « principes que l’on ne peut négocier », et, lutter pour leur défense, est une raison suffisante pour donner une signification à une existence tout entière.

(Source : Agence Fides, 7 mars 2008)
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