Certes, la distinction faite par l’hebdomadaire est subtile, pour qu’elle puisse être comprise par la plupart des gens : il n’y a pas d’hommes politiques catholiques et d’hommes politiques laïcs, mais des catholiques qui font de la politique et des laïcs qui font de la politique. Alors, nous dirons plus simplement que la foi chrétienne est vraie parce qu’elle ne sert pas à augmenter le pouvoir, mais à réveiller la conscience qui délimite ceux qui sont sans pouvoir, les petits et les pauvres, comme le déclara le laïc Vaclav Havel devenu Président de la Tchécoslovaquie postcommuniste après 1989.
Cela veut dire que les catholiques qui entrent en politique - tout comme les laïcs non-croyants - doivent proposer à la conscience des citoyens le bien ou les
biens à partager. C’est un principe qui vaut sous toutes les latitudes et dans tous les systèmes politiques.
C’est alors un devoir de se demander, face à n’importe quelle possibilité politique : « Quelle idée de l’homme ces personnes ont-elles dans l’esprit ? » ; « Quelle concrétisation politique proposent-elles pour réaliser ces idées ? » Peu, malheureusement, trop peu, sont ceux qui, vraiment, même dans le domaine politique, ont le courage de proposer quelque chose qui puisse être identifié de manière claire, surtout au niveau de « l’idée d’homme ». Ce qui préoccupe réellement, c’est la réapparition, avec une ponctualité dramatique, dans les Parlements et dans les structures de gouvernement de nombreuses Nations dans tous les Continents, de propositions qui tendent à « dénaturer par la loi » des institutions de droit naturel, comme la famille, ou à légitimer, en la dépénalisant, celle que les auteurs de la « conscience aseptique » voudraient faire « digérer », comme la « mort douce ».
Il n’y a pas seulement la « révolution économique », il y a des révolutions plus dangereuses, rampantes et idéologiques, qui prétendent réintroduire des thèmes étrangers à la sensibilité commune, et qui révèlent une idée d’homme et d’humanité totalement idéologique et détachée de la réalité, ainsi que de la nature. Si la politique se perd dans ces méandres, que l’on se rappelle que ce n’est jamais la tâche de César d’établir qui est l’homme ! Les hommes de bonne volonté, croyants ou non, le savent bien : il y a des « principes que l’on ne peut négocier », et, lutter pour leur défense, est une raison suffisante pour donner une signification à une existence tout entière.