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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Congrégation pour la doctrine de la foi, Note doctrinale sur certains aspects de l'évangélisation (2)

Publié par dominicanus sur 19 Décembre 2007, 19:58pm

Catégories : #Il est vivant !

(Cliquez ici pour lire la première partie)

III. Quelques implications ecclésiologiques

9. Depuis le jour de la Pentecôte, celui qui accueille pleinement la foi est incorporé à la communauté des croyants : « Ceux qui accueillirent sa Parole [de Pierre] reçurent le baptême et il y eut environ trois mille personnes ce jour-là qui se joignirent à eux” (Ac 2, 41). Dès le commencement, l’Évangile est annoncé à tous les hommes, dans la puissance de l’Esprit, afin qu’ils croient et qu’ils deviennent disciples du Christ et membres de son Église. Dans la littérature patristique, on rencontre souvent des textes exhortant à accomplir la mission confiée par le Christ aux disciples [26]. Généralement le terme « conversion » y est utilisé en référence à l’exigence d’amener les païens à l’Église. Néanmoins, dans son sens spécifiquement chrétien, la conversion (metanoia), désigne un changement de mentalité et d’action, expression de la vie nouvelle dans le Christ, proclamée par la foi : il s’agit d’un renouvellement constant de pensée et d’actions en vue d’une identification plus intense avec le Christ (cf. Ga 2, 20), à laquelle sont appelés avant tout les baptisés. Tel est, en premier lieu, le sens de l’invitation formulée par Jésus lui-même : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15 ; cf. Mt 4, 17).

L’esprit chrétien a été toujours animé par la passion de conduire toute l’humanité au Christ dans l’Église. En effet, l’incorporation de nouveaux membres à l’Église n’est pas l’extension d’un groupe de puissance, mais l’entrée dans le réseau d’amitié avec le Christ, qui relie ciel et terre, continents et époques différents. C’est l’entrée dans le don de la communion avec le Christ, qui est une « vie nouvelle » animée par la charité et par l’engagement pour la justice. L’Église est instrument – « germe et commencement » [27] – du Règne de Dieu et non pas utopie politique. Elle est déjà présence de Dieu dans l’histoire et elle porte aussi en elle le véritable avenir, avenir définitif dans lequel Il sera « tout en tous » (1 Co 15, 28). Cette présence est nécessaire, car seul Dieu peut porter au monde la paix et la justice authentiques. Le Règne de Dieu n’est pas – comme certains le soutiennent de nos jours – une réalité générique qui domine toutes les expériences ou les traditions religieuses, et à laquelle ces dernières devraient tendre comme à une communion universelle et indistincte entre tous ceux qui cherchent Dieu ; c’est avant tout une personne, qui a le visage et le nom de Jésus de Nazareth, image du Dieu invisible [28]. Chaque mouvement libre du cœur humain vers Dieu et vers son Règne ne peut donc que conduire, par nature, au Christ et qu’être orienté vers l’entrée dans son Église, signe efficace de ce Règne. L’Église est donc le véhicule de la présence de Dieu et pour cela l’instrument d’une vraie humanisation de l’homme et du monde. L’extension de l’Église dans l’histoire, qui constitue la finalité de la mission, est un service rendu à la présence de Dieu au moyen de son Règne : on ne peut en effet « disjoindre le Royaume et l'Église » [29].


10. Toutefois, l’annonce missionnaire de l’Église est aujourd’hui « mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que principe)» [30]. Depuis longtemps, on en est venu à créer une situation dans laquelle, pour beaucoup de fidèles,la raison d’être même de l’évangélisation n’apparaît plus évidente [31]. On affirme même que la prétention d’avoir reçu en don la plénitude de la Révélation de Dieu cache une attitude d’intolérance et un danger pour la paix.

Celui qui raisonne ainsi ignore que la plénitude du don de la vérité que Dieu fait en se révélant à l’homme respecte la liberté qu’il a lui-même créée, comme trait indélébile de la nature humaine : cette liberté n’est pas indifférence, mais tension vers le bien. Un tel respect est une exigence de la foi catholique elle-même et de la charité du Christ ; il est constitutif de l’évangélisation. C’est donc un bien à promouvoir, sans le dissocier de l’engagement visant à faire connaître et à embrasser librement la plénitude du salut que Dieu offre à l’homme dans l’Église.

Le respect envers la liberté religieuse [32] et sa promotion « ne doivent en aucune façon nous rendre indifférents à l'égard de la vérité et du bien. Mieux, c'est l'amour même qui pousse les disciples du Christ à annoncer à tous les hommes la vérité qui sauve » [33]. Cet amour est le sceau précieux de l’Esprit Saint qui, comme protagoniste de l’évangélisation [34], ne cesse de pousser les cœurs à annoncer l’Évangile, les disposant à l’accueillir. Cet amour vit dans le cœur de l’Église et, à partir de là, comme un feu de charité, se répand jusqu’aux confins de la terre, jusque dans le cœur de tout homme. En effet, le cœur entier de l’homme attend de rencontrer Jésus Christ.

On comprend dès lors l’urgence de l’invitation du Christ à évangéliser et le fait que la mission confiée aux Apôtres par le Seigneur concerne tous les baptisés. Les paroles de Jésus, « Allez donc ! de toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés » (Mt 28, 19-20), interpellent tout le monde dans l’Église, chacun selon sa vocation. Et, en notre temps où tant de personnes vivent dans les diverses formes de désert, surtout le désert « de l’obscurité de Dieu, du vide des âmes sans aucune conscience de leur dignité ni du chemin de l’homme » [35], le Pape Benoît XVI a rappelé au monde que « l’Église dans son ensemble, et les Pasteurs en son sein, doivent, comme le Christ, se mettre en route, pour conduire les hommes hors du désert, vers le lieu de la vie, vers l’amitié avec le Fils de Dieu, vers Celui qui nous donne la vie, la vie en plénitude » [36]. Cet engagement apostolique est un devoir et même un droit inaliénable, une expression propre de la liberté religieuse qui a ses dimensions éthiques et sociales et ses dimensions éthiques et politiques correspondantes [37]. Malheureusement, dans certaines parties du monde, ce droit n’est pas encore légalement reconnu, et en d’autres lieux, il n’est pas respecté dans les faits [38].



11. Celui qui annonce l’Évangile participe à la charité de Christ, qui nous a aimés et qui s’est livré pour nous (cf. Ep 2 Co 5, 20). Cette charité est l’expression de la gratitude qui jaillit du cœur de l’homme, lorsqu’il s’ouvre à l’amour offert par Jésus Christ, un amour « qui dans l’univers se dissémine » [39]. Cela explique l’ardeur, la confiance et la liberté de parole (parrhesia) qui se manifestaient dans la prédication des Apôtres (cf. Ac 4, 31 ; 9, 27-28 ; 26, 26 ; etc.) et dont le roi Agrippa fit l’expérience en écoutant saint Paul : « Encore un peu, et tu vas me persuader que tu as fait un chrétien! » (Ac 26, 28).

L’évangélisation ne se réalise pas seulement à travers la prédication publique de l’Évangile, ni uniquement à travers des œuvres de quelque importance publique, mais aussi au moyen du témoignage personnel, qui demeure une voie de grande efficacité pour l’évangélisation. En effet, « à côté de cette proclamation de l’Évangile sous forme générale, l’autre forme de sa transmission, de personne à personne, reste valide et importante. […] Il ne faudrait pas que l’urgence d’annoncer la Bonne Nouvelle aux masses d’hommes fasse oublier cette forme d’annonce par laquelle la conscience personnelle d’un homme est atteinte, touchée par une parole tout à fait extraordinaire qu’il reçoit d’un autre » [40].

En tout cas, on doit rappeler que, dans la transmission de l’Évangile, la parole et le témoignage de vie vont de pair [41]. Le témoignage de la sainteté est requis avant tout pour que la lumière de la vérité rayonne sur tous les hommes. Si la Parole est en contradiction avec la conduite, elle est difficilement accueillie. Mais le témoignage seul ne suffit pas non plus, car « le plus beau témoignage se révélera à la longue impuissant s’il n’est pas éclairé, justifié − ce que Pierre appelait donner “les raisons de son espérance” (1 P 3, 15) −, explicité par une annonce claire, sans équivoque, du Seigneur Jésus » [42].



IV. Quelques implications œcuméniques

12. Dès ses débuts, le mouvement œcuménique a été intimement lié à l’évangélisation. L’unité est, en réalité, le sceau de crédibilité de la mission. Le Concile Vatican II a fait remarquer avec regret que le scandale de la division « fait obstacle à la plus sainte des causes: la prédication de l'Évangile » [43]. Jésus lui-même, la veille de sa mort, a prié « pour que tous, ils soient un... afin que le monde croie » (Jn 17, 21).

La mission de l’Église est universelle et ne se limite pas à des régions déterminées de la terre. Toutefois, l’évangélisation se réalise diversement selon les différentes situations dans lesquelles elle s’opère. Au sens propre, c’est la « missio ad gentes » vers ceux qui ne connaissent pas le Christ. On parle au sens large d’ « évangélisation » pour l’aspect ordinaire de la pastorale et de « nouvelle évangélisation » vis-à vis de ceux qui n’observent plus la pratique chrétienne [44]. En outre, l’évangélisation a lieu aussi dans les pays où vivent des chrétiens non catholiques, surtout les pays de vieille tradition et d’ancienne culture chrétiennes. Ici sont requis un véritable respect pour leur tradition et pour leurs richesses spirituelles, et un sincère esprit de coopération. Les catholiques, « étant bannie toute apparence d'indifférentisme, de confusionnisme et d'odieuse rivalité, collaborent fraternellement avec les frères séparés, selon les dispositions du Décret sur l’œcuménisme, par une commune profession de foi en Dieu et en Jésus Christ devant les nations, dans la mesure du possible, et par une coopération dans les questions sociales et techniques, culturelles et religieuses » [45].

Dans l’engagement œcuménique, on peut distinguer plusieurs dimensions : d’abord l’écoute, condition fondamentale de tout dialogue ; ensuite, la discussion théologique, où l’on cherche à comprendre les confessions, les traditions et les convictions d’autrui, en vue d’une éventuelle concorde, parfois cachée dans la discorde ; enfin, l’autre dimension essentielle, indissociable des aspects précédents, qui ne peut faire défaut dans l’engagement œcuménique, est le témoignage et l’annonce d’éléments qui ne sont pas des traditions particulières ou des nuances théologiques mais qui appartiennent plutôt à la Tradition de la foi elle-même.

Cependant, l’œcuménisme n’a pas seulement une dimension institutionnelle qui vise « à faire progresser la communion partielle existant entre les chrétiens, pour arriver à la pleine communion dans la vérité et la charité » [46] : c’est la tâche de tout fidèle, essentiellement à travers la prière, la pénitence, l’étude et la collaboration. Partout et toujours, tout fidèle catholique a le droit et le devoir de donner un témoignage de sa foi et de l’annoncer pleinement. Avec les chrétiens non catholiques, le fidèle catholique doit entrer en le dialogue respectueux de la charité et de la vérité, qui n’est pas seulement un échange d’idées mais de dons [47], afin de pouvoir leur offrir la plénitude des moyens de salut [48]. Ainsi on parvient à une conversion toujours plus profonde au Christ.

À ce propos, il convient de noter que si un chrétien non catholique, pour des raisons de conscience et dans la conviction de la vérité catholique, demande à entrer dans la pleine communion de l’Église catholique, il faudra respecter sa requête comme œuvre de l’Esprit Saint et comme expression de la liberté de conscience et de religion. Dans ce cas, il ne s’agit pas de prosélytisme, dans le sens négatif attribué à ce terme [49]. Comme l’a explicitement reconnu le Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II, « il est évident que l'œuvre de préparation et de réconciliation des personnes individuelles qui désirent la pleine communion avec l'Église catholique, se distingue, par sa nature, du dessein œcuménique; mais il n'y a, entre elles, aucune opposition puisque l'une et l'autre procèdent d'une disposition admirable de Dieu » [50]. Une telle initiative ne prive donc pas du droit, ni ne dispense de la responsabilité d’annoncer en plénitude la foi catholique aux autres chrétiens qui librement acceptent de l’accueillir.

Cette perspective exige naturellement d’éviter toute pression indue : « Dans la propagation de la foi et l'introduction des pratiques religieuses, on doit toujours s'abstenir de toute forme d'agissements ayant un relent de coercition, de persuasion malhonnête, ou simplement peu loyaux, surtout s'il s'agit des gens sans culture ou sans ressources » [51]. Le témoignage rendu à la vérité n’entend rien imposer par la force, ni par une action coercitive, ni avec des artifices contraires à l’Évangile. L’exercice même de la charité est gratuit [52]. L’amour et le témoignage rendu de la vérité visent à convaincre d’abord par la force de la Parole de Dieu (Cf. 1 Co 2, 3-5 ; 1 Th 2, 3-5) [53]. La mission chrétienne réside dans la puissance de l’Esprit Saint et de la vérité elle-même proclamée.



V. Conclusion

13. L’Église ne peut jamais faillir à sa mission évangélisatrice, car la présence du Seigneur Jésus dans la force de l’Esprit Saint, selon sa promesse, ne lui fera jamais défaut: « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Les relativismes actuels et les irénismes dans le domaine religieux ne sont pas un motif valable pour faillir à cet onéreux mais fascinant engagement, qui appartient à la nature même de l’Église et qui constitue « sa tâche primaire » [54]. « Caritas Christi urget nos – l’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14) : la vie d’un grand nombre de fidèles en témoigne, eux qui, mus par l’amour de Jésus, ont lancé, tout au long de l’histoire de l’Église, des initiatives et des œuvres en tout genre, pour annoncer l’Évangile au monde entier et dans tous les secteurs de la société. Cela tient lieu d’avertissement et d’invitation pérennes pour chaque génération chrétienne afin qu’elle mette en œuvre avec générosité le mandat du Christ. Comme le rappelle de fait le Pape Benoît XVI, « l'annonce et le témoignage de l'Évangile sont même le premier service que les chrétiens doivent rendre à chaque personne et au genre humain tout entier, appelés à transmettre à tous l'amour de Dieu qui se manifeste en plénitude dans l'unique Rédempteur du monde, Jésus Christ » [55]. L’amour qui vient de Dieu nous unit à Lui et « surpasse nos divisions et nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit “tout en tous” (1 Co 15, 28) » [56].


Le Souverain Pontife Benoît XVI, durant l’audience du 6 octobre 2007, a approuvé et ordonné la publication de cette Note doctrinale, qui avait été décidée par la Session Ordinaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 3 décembre 2007, mémoire liturgique de Saint François Xavier, Patron des missions.

William Card. Levada
Préfet

Angelo Amato
Archevêque titulaire de Sila
Sécretaire


[26] Cf. par exemple, Clément d’Alexandrie, Protreptique IX, 87, 3-4 (Sources chrétiennes, 2, p. 154), Saint Augustin, Sermon 14, D [= 352 A] (Nuova Biblioteca Agostiniana XXXV/1, 269-271).

[27] Conc. œcum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. 5.

[28] Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, (7 décembre 1990), n. 18 : AAS 83 (1991), pp. 265-266 ; La Documentation catholique 88 (1991), p. 159: « Si l'on détache le Royaume de Jésus, on ne prend plus en considération le Royaume de Dieu qu'il a révélé, et l'on finit par altérer le sens du Royaume, qui risque de se transformer en un objectif purement humain ou idéologique, et altérer aussi l'identité du Christ, qui n'apparaît plus comme le Seigneur à qui tout doit être soumis (cf. 1 Co 15, 27)».

[29] Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio (7 décembre 1990), n. 18 : AAS 83 (1991), p. 266 ; La Documentation catholique 88 (1991), p. 159. Concernant la relation Église et Règne, cf. aussi Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décl. Dominus Iesus, nn. 18-19 : AAS 92 (2000), pp. 759-761 ; La Documentation Catholique 97 (2000), p. 819.

[30]Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Décl. Dominus Iesus, n. 4 : AAS 92 (2000), p. 744 ; La Documentation catholique 97 (2000), p. 813.

[31] Cf. Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, (8 décembre 1975), n. 80: AAS 69 (1976), p. 73; La Documentation catholique 73 (1976), p. 20 : « Pourquoi annoncer l’Évangile puisque tout le monde est sauvé par la droiture du cœur ? L’on sait bien d’ailleurs que le monde et l’histoire sont remplis de “semences du Verbe” : n’est-ce pas une illusion de prétendre porter l’Évangile là où il est déjà dans ces semences que le Seigneur lui-même y a jetées ? ».

[32] Cf. Benoît XVI, Discours à la Curie romaine (22 décembre 2005) AAS 98 (2006), p. 50 ; La Documentation catholique 103 (2006), p. 61: « Si la liberté de religion est considérée comme une expression de l'incapacité de l'homme à trouver la vérité, et par conséquent, devient une exaltation du relativisme alors, de nécessité sociale et historique, celle-ci est élevée de façon impropre au niveau métaphysique et elle est ainsi privée de son véritable sens, avec pour conséquence de ne pas pouvoir être acceptée par celui qui croit que l'homme est capable de connaître la vérité de Dieu, et, sur la base de la dignité intérieure de la vérité, est lié à cette connaissance. Il est, en revanche, totalement différent de considérer la liberté de religion comme une nécessité découlant de la coexistence humaine, et même comme une conséquence intrinsèque de la vérité qui ne peut être imposée de l'extérieur, mais qui doit être adoptée par l'homme uniquement à travers le processus de la conviction ».

[33] Conc. œcum. Vat. II, Const. past. Gaudium et spes, n. 28 ; cf. Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi (8 décembre 1975), n. 24: AAS 69 (1976), pp. 21-22; La Documentation catholique 73 (1976), p. 5.

[34] Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, nn. 21-30 : : AAS 83 (1991), pp. 268-276 ; La Documentation catholique 88 (1991), p. 160-163.

[35] Benoît XVI, Homélie lors de l’inauguration du Pontificat (24 avril 2005) : AAS 97 (2005), p. 710; La Documentation catholique 102 (2005), p. 547.

[36] Ibidem.

[37] Conc. œcum. Vat. II, Décl. Dignitatis humanae, n. 6.

[38] Là où est reconnu le droit à la liberté religieuse, est aussi reconnu généralement à chaque homme le droit de partager avec d’autres ses convictions, dans le plein respect de la conscience d’autrui, en vue de favoriser l’insertion dans sa communauté d’appartenance religieuse, comme le stipulent de nombreux systèmes juridiques actuels ainsi qu’une jurisprudence désormais bien connue.

[39] Dante Alighieri, La Divine Comédie, Le paradis, XXXIII, 87: trad. J. Risset, Paris, de Selliers (1996), p. 458.

[40] Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, n. 46 : AAS 69 (1976), p. 36; La Documentation catholique 73 (1976), p. 9.

[41] Conc. œcum. Vat. II, Const. Dogm. Lumen gentium, n. 35.

[42] Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, n. 22: AAS 69 (1976), p. 20 ; La Documentation catholique 73 (1976), p. 5.

[43] Conc. œcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 1 ; cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, nn. 1, 50 : AAS 83 (1991), pp. 249, 297 ; La Documentation catholique 88 (1991), pp. 153, 171.

[44] Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio, n. 34 : AAS 83 (1991), pp. 279-280 ; La Documentation catholique 88 (1991), p. 165.

[45] Conc. œcum. Vat. II, Décr. Ad gentes, n. 15.

[46] Jean-Paul II, Encycl. Ut unum sint (25 mai 1995), n. 14 : AAS 87 (1995), p. 929; La Documentation catholique 92 (1995), p. 571.

[47] Cf. Ibidem, n. 28: AAS 87 (1995), p. 939; La Documentation catholique 92 (1995), p. 575.

[48] Conc. œcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, nn. 3, 5.

[49] Originairement, le terme « prosélytisme », né dans le milieu juif où le « prosélyte », indiquait celui qui provenant des « nations », était passé à faire partie du « peuple élu ». Ainsi dans le milieu chrétien, le terme prosélytisme a été souvent employé comme synonyme de l’activité missionnaire. Récemment le terme a pris une connotation négative comme une publicité pour sa propre religion avec des moyens et des motifs contraires à l’esprit de l’Évangile, qui ne respectent pas la liberté et la dignité de la personne. C’est dans ce sens récent que le terme «prosélytisme» est compris au sein du mouvement oecuménique. Cf. The Joint Working Group between he Catholic Church and the World Council of Churches, «The Challenge of Proselytism and the Calling to Common Witness » (1995).

[50] Conc. œcum. Vat. II, Décr. Unitatis redintegratio, n. 4.

[51] Conc. œcum. Vat. II, Décl. Dignitatis humanae, n. 4.

[52] Cf. Benoît XVI, Encycl. Deus caritas est (25 décembre 2005) n. 31 c : AAS 98 (2006), p. 245; La Documentation catholique 103 (2006), p. 183.

[53] Cf. Conc. œcum. Vat. II, Décl. Dignitatis humanae, n. 11.

[54] Benoît XVI, Homélie à la Basilique Saint-Paul hors les Murs (25 avril 2005) : AAS 97 (2005), p. 745 ; La Documentation catholique 102 (2005), p. 553.

[55] Benoît XVI, Discours à l’occasion du quarantième anniversaire du Décret Ad gentes (11 mars 2006) : AAS 98 (2006), p. 334 ; La Documentation catholique 103 (2006), p. 506.

[56] Benoît XVI, Encycl. Deus caritas est (25 décembre 2005), n. 18 : AAS 98 (2006), p. 232 ; La Documentation catholique 103 (2005), p. 175.

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