« Dans cette nouvelle Encyclique, nous retrouvons le Pape profond théologien, et en même temps Pasteur attentif aux besoins de son troupeau, a déclaré le Cardinal Cottier. À côté de réflexions très approfondies sur les rapports de l’espérance chrétienne et de la foi chrétienne, ainsi que sur l’évolution de la mentalité moderne vis-à-vis de l’espérance chrétienne, nous trouvons des pages émouvantes sur les grands témoins de l’espérance, à commencer par Saint Augustin, qui vivant à une époque dramatique et, jusqu’aux temps plus récents, celui de sainte Joséphine Bakhita, une africaine du 19° siècle, esclave à 19 ans, et maltraitée par des patrons cruels, mais finalement libérée et qui est née à l’espérance grâce à la rencontre avec le Dieu des Chrétiens, Sauveur plein d’amour ». Le Saint-Père cite aussi longuement une lettre extraordinaire d’un martyr vietnamien du 19° siècle, Paul Le Bao-Thin, qui subit « des supplices cruels de toutes sortes », mais qui restait « plein de joie », parce qu’il n’était pas seul. Le Christ était avec lui ; il écrivait : « Alors que fait fureur la tempête, je jette l’ancre jusqu’au trône de Dieu : espérance vivante qui est dans mon cœur… ». À notre époque, l’Encyclique rapporte le cas de « l’inoubliable Cardinal Nguyen Van Thuan » qui, « de 13 années de prison, dont neuf en isolement… nous a laissé un précieux livret : Prières d’espérance. Pendant 13 ans de prison, dans une situation de désespoir apparemment total, l’écoute de Dieu, pouvoir lui parler, devint pour lui une force croissante d’espérance ». Ces cas exceptionnels manifestent bien le dynamisme intense de l’expérience chrétienne ».
Le Cardinal Vanhoye a souligné « l’ampleur de la méditation sur l’espérance comme dimension essentielle de l’existence chrétienne, avec sa beauté et sa force de libération, qu’offre l’Encyclique ‘Spe Salvi’ ; elle contient aussi une invitation à réfléchir en profondeur sur la situation spirituelle de notre temps, en interrogeant plusieurs grands témoins de la pensée moderne et de la conscience de la crise. Nous devons noter que, s’agissant de l’espérance, l’Encyclique parle de même de la foi. En effet, la Lettre aux Hébreux, de laquelle part la réflexion, présente « une sorte de définition de la foi qui lie étroitement cette vertu avec l’espérance. Sur les sarcophages des premiers siècles chrétiens, le Christ est représenté sous la figure de l’authentique philosophe. C’est Lui qui nous guide sur la voie droite de l’existence, vers la plénitude de la vraie vie, au-delà de la mort. L’évocation de cette image suggestive nous fait comprendre pourquoi l’espérance chrétienne est décisive pour la culture et pour l’humanisme authentique ».