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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Père R. Cantalamessa, Deux manières de concevoir le salut

Publié par dominicanus sur 28 Octobre 2007, 19:58pm

Catégories : #la vache qui rumine (Années B - C)

raniero.cantalamessa.jpg    L’Évangile de ce dimanche est la parabole du pharisien et du publicain. La phrase initiale s’acquitte de ce devoir qui consiste, dans un drame, à présenter les personnages : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L'un était pharisien, et l'autre, publicain ». Une phrase tout aussi lapidaire décrit, à la fin, l’issue de l’histoire: « Ce dernier rentra chez lui, devenu juste et non pas l’autre ».


    On pense généralement que le pharisien est un homme bien, « irrépréhensible quant à l’observance qui dérive de la loi » et que sa seule faute est de manquer d’humilité. Mais ceci n’est peut-être pas tout à fait exact. Jésus dit cette parabole « pour certains hommes qui étaient convaincus d'être justes: pas pour ceux qui étaient justes, mais pour ceux qui étaient convaincus de l’être. En réalité, qu’a fait le pharisien? Il s’est confectionné une morale comme un habit sur mesure. Il a déterminé à lui seul quelles étaient les choses autour desquelles on peut décider qui est juste et qui ne l’est pas, qui est bon et qui est méchant. Les choses importantes sont celles qu’il fait lui et que les autres ne font pas : jeûner, payer les impôts... Il s’est fait un autoportrait. De cette manière-là, on finit toujours pas sortir vainqueur de la confrontation. Il ne s’aperçoit par exemple pas qu’il a négligé d’insérer dans ce tableau un point très important de la Loi, à savoir, l’amour de son prochain.


    Mais l’attitude du pharisien est à déplorer pour une raison encore plus grave. Il a complètement inversé les rôles entre Dieu et lui. Il a fait de Dieu un débiteur et de lui-même un créditeur. Il a accompli quelques bonnes actions et se présente ensuite à Dieu pour recevoir ce qui lui est dû. Que fait Dieu, de grand et d’extraordinaire dans ce cas-là ? Rien de plus que ce que fait un vendeur qui remet la marchandise à celui qui lui présente le ticket de caisse.

© P. Raniero Cantalamessa, OFMCap - 2007
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