Les paroles du Christ dans l'Évangile sont parfois surprenantes. Il peut même arriver qu'elles nous paraissent contradictoires. Oserions-nous dire aujourd'hui qu'elles nous choquent ? Que venons-nous d'entendre en effet ? 'L'éloge par le maître d'un gérant trompeur' (Lc 16, 8). Et cela, après une affaire 'habilement' et rondement menée de fausses facturations. On a beau dire qu'il s'agit ici d'une parabole, on n'en reste pas moins surpris. D'autant que la leçon que Jésus en retire est pour déclarer : "Eh bien ! moi je vous dis : faites-vous des amis avec l'argent malhonnête" (16, 9).
Mais notre étonnement rebondit, quand tout de suite après ces propos, le Seigneur lance ces trois brèves sentences où ce qui est dit dans la parabole se trouve à nouveau comme pris à contre-pied. Pourquoi donc ces prises de position successives ? ces apparentes contradicitions ? cette accumulation de paradoxes ? Et si c'était parce que le sujet ici abordé, important et délicat entre tous, le sujet de l'argent était lui-même bien contrasté, ambivalent et souvent équivoque ?