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La mémoire de ce jour n'a été célébrée que depuis 2018, mais dès le début du christianisme, les Pères ont reconnu la maternité de Marie sur toute l'Église, voyant clairement la Femme annoncée dans la Genèse, ennemie du serpent infernal (Gn 3, 15) et la Mère des rachetés qui accueillent son Fils divin dans leur vie, observant les commandements. L'origine du titre est profondément enracinée dans l'Histoire de l'Église, selon les réflexions de Saint Augustin et de Saint Léon le Grand et se trouve dans les livres du Nouveau Testament et plus précisément sur la page de l'Évangile de Jean où il est dit que Marie était au pied de la croix. Et le Christ lui a confié son disciple bien-aimé, Jean, en disant: "Femme, voici ton fils!". Et puis: "Voici ta mère!" (Jn 19:25).
La relation entre Marie et l'Église selon Saint Augustin se développe essentiellement selon deux lignes: selon la perspective de la maternité de Marie sur l'Église et selon l'exemplarité personnelle et morale de la mère de Dieu envers l'Église. La clé pour comprendre l'enseignement de Saint Augustin sur la Vierge Marie commence à partir de cette condition préalable fondamentale: c'est une créature qui fait partie de l'Église du Christ. Étant membre de l'Église, cependant, basé sur la relation exclusive de la maternité qu'il a avec son fils, Maria "fait partie de l'Église, membre saint, membre très éminent (superreminens), mais néanmoins membre de tout le corps" (Mariologia del Vaticano II vista in Sant’Agostino, A. ERAMO, Roma 1973, p. 85).
Le titre Marie Mère de l'Église a été défini lors du Concile Vatican II, mais qui est basé sur deux mille ans de christianisme et d'histoire du salut. Il a été solennellement proclamé par Paul VI le 21 novembre 1964, dans une allocation aux pères conciliaires, dans l'acte de la promulgation de Lumen Gentium, la Constitution qui au chapitre VIII approfondit la figure de la Mère fidèle et bien-aimée; et nous établissons qu'avec ce titre, tous les chrétiens à partir de l'honneur encore plus d'honneur pour la mère de Dieu et abordent les fournitures ".
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Le pape François a décidé de l'institution du calendrier romain général comme mémoire obligatoire, la fixant au lundi de Pentecôte de chaque année, comme promulgué par un décret du Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, Robert Sarah, portant la date du 11 février 2018.
Chromace d'Aquilée (335 - 408)
Il n'y a pas d'Église sans Marie
(Discours 30.1)
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Saint Pierre Chrysologue (fin du 4ème siècle au 2 décembre 450)
La Vierge nous a conçus
(Discours 117)
Le bienheureux apôtre Paul rapporte aujourd’hui que deux hommes ont donné au genre humain un commencement : Adam et le Christ. Deux hommes semblables par le corps, mais de mérite différents. Par la disposition des membres du corps, absolument semblables, mais dissemblables par leur origine . Le premier homme, Adam, a été fait une âme vivante; le nouvel Adam a été fait comme un Esprit vivifiant. Le premier Adam a été créé par ce nouvel Adam, de qui il a reçu l’âme, afin de vivre. Le second Adam s’est façonné Lui-même, étant Lui-même son propre Créateur, Lui qui ne pouvait attendre la vie d’un autre, mais qui, à Lui seul, accorderait libéralement la vie à tous. Le premier Adam a été formé du vil limon de la terre; le Nouveau procède du précieux sein de la Vierge. Dans le premier Adam, la terre est changée en chair; dans le Second, la chair est promue à la divinité. Quel besoin y a-t-il d’en dire davantage ? Celui-ci est l’Adam qui a placé Son image en l’homme quand Il l’a façonné. Il est l’Adam qui a assumé le nom et la nature du premier Adam, de peur qu’Il n’éprouve la perte de celui qu’Il avait fait à Son image. Le premier Adam et le Nouvel Adam. Le premier a un commencement; le Nouveau n’a pas de fin. Parce que celui qui est arrivé en dernier est véritablement premier, selon Ses propres paroles : Je suis le premier et le dernier. Je suis le Premier, c’est-à-dire que Je suis sans commencement. Je suis le Dernier parce que Je n’ai pas de fin. Le spirituel n’est pas venu en premier, mais ce qui est animal. Ensuite seulement est venu le spirituel. La terre existe avant les fruits, mais la terre n’est pas plus précieuse que les fruits. La terre exige des gémissements et du labeur, les fruits procurent généreusement la santé et la vie. C’est avec raison que le Prophète se glorifie d’un tel fruit par ces paroles : Notre terre a donné son fruit. Quel fruit ? Celui de qui il dit ailleurs : Du fruit de ton ventre je placerai quelqu’un sur ton trône.
Le premier homme vient de la terre et est terrestre; le second homme vient du ciel et est céleste. Où sont ceux qui veulent équiparer la conception et l’enfantement de la Vierge aux accouchements des femmes, quand l’un vient du ciel, et l’autre de la terre ? L’un vient de la puissance divine, l’autre de la faiblesse humaine. L’un est tout entier dans la tranquillité de l’Esprit divin, dans le repos du corps humain, et l’autre dans les passions du corps humain. Le sang s’est tu, la chair s’est extasiée, les membres se sont assoupis, et le palais de la Vierge s’est immobilisé dans la contemplation céleste, jusqu’à ce que l’Auteur de la chair revête un habit charnel, devienne un Homme céleste, qui ne rendrait pas seulement la terre à l’homme, mais lui donnerait aussi le ciel. La Vierge conçoit, la Vierge enfante, et elle demeure vierge. Elle est donc une chair qui a fait l’expérience du pouvoir infini de Dieu, non des douleurs de l’enfantement. En ignorant les affronts portés à sa pudeur, elle a obtenu, en enfantant, une augmentation de l’intégrité de sa virginité . Elle a plutôt été un témoin ou une spectatrice de l’enfantement, celle qui n’a éprouvé aucune douleur en enfantant. Et celle qui est mère d’une façon nouvelle s’étonne de participer à des sacrements célestes, comprenant très bien que la façon dont s’est déroulée cette naissance n’a rien de commun avec les naissances habituelles. Si un mage reçoit le don de reconnaître que c’est Dieu qui naît ainsi, et s’il Le confesse en L’adorant, imaginez ce que doit penser et croire un chrétien.
Mais écoutons ce qui suit : Tel est le terrestre, tels sont les terrestres; tel le céleste, tels les célestes. Comment ceux qui ne sont pas nés comme Il est né pourront-ils devenir semblables à Lui ? En ne demeurant pas comme ils sont nés, mais en demeurant jusqu’au bout comme ils sont re-nés. Voilà comment le sein de la fontaine virginale féconde les actions secrètes de l’Esprit par l’ajout de sa lumière. Pour que les terrestres que l’origine limoneuse avait plongés dans une condition misérable , elle les enfante à la vie céleste, et les conduise à la ressemblance de leur Auteur. Donc, nous qui sommes re-nés, qui sommes déjà réformés à l’image de notre Créateur, accomplissons ce que prescrit l’apôtre. Comme nous avons porté l’image du terrestre, portons l’image du céleste. Il était fatal que, pétris de terre, nous ne puissions pas aspirer aux choses célestes; que, nés de la concupiscence, nous ne puissions pas éviter la concupiscence; que, conquis par des maîtres vicieux, nous soyons forcés de subir la honte de la luxure; que, accueillis dans l’habitacle de ce siècle, nous ayons été captifs des maux.
Mais déjà re-nés à l’exemple de notre Seigneur, comme nous l’avons dit, nous que la Vierge a conçus, que l’Esprit a vivifiés, que la pudeur a portés, que l’intégrité a enfantés, que l’innocence a nourris, que la sainteté a instruits, que la vertu a exercés, que Dieu a adoptés comme Ses fils, portons Son Image dans son intégralité, par la ressemblance absolue avec notre Auteur. Ressemblance non par la Majesté, qu’Il est seul à posséder, mais par l’innocence, la simplicité, la mansuétude, la patience, l’humilité, la miséricorde, et la concorde, par lesquelles vertus Il a daigné nous devenir semblable. Que cesse la démangeaison pestilentielle des vices; que soient vaincues les séductions mortelles des péchés; que la fureur des crimes soit exécrée; que son origine soit étouffée; que se retire des sens toute la suie de la pompe séculaire; que soit arraché des esprits le mirage de la cupidité mondaine. Que soit désirée la pauvreté du Christ, qui possédera dans les cieux les richesses éternelles. Que toute la sainteté de l’âme et du corps soit conservée, pour que l’image de notre Christ soit portée et rayonne en nous non dans sa grandeur naturelle, mais par nos actes conformes aux siens. L’Apôtre affirme ce que nous venons de dire par ces mots : Je dis cela frères parce que la chair et le sang ne peuvent pas posséder le royaume des cieux. Voilà comment est prêchée la résurrection de la chair, parce que là, la chair sera possédée par l’Esprit. Ce n’est pas la chair qui possédera l’Esprit, comme il apparaît clairement par ce qui suit : La corruption ne possédera pas non plus l’incorruptibilité. Tu vois que ce n’est pas la chair qui dépérit, mais la corruption; non l’homme, mais la faute; non la personne, mais le crime; non Dieu, mais l’homme. Vivant en présence de Dieu, il se réjouit d’avoir obtenu la cessation des péchés.
Il faudra présenter un sermon consacré uniquement au sujet de la résurrection, mes frères, car il ne convient pas de traiter en passant, et en conclusion, de ce qui nous transporte dans les temps éternels et dans la vie perpétuelle.
Guerric d'Igny (1070 - 1125)
Mère du Christ et mère des chrétiens
(Premier Sermon sur l'Assomption)
§ 1- « Viens mon élue, et je placerai en toi mon trône ». « Beaucoup sont appelés, mais peu sont choisis » (Mt 20, 16). « Bienheureux ceux que tu as choisis, Seigneur, ils habiteront dans tes parvis » (Ps 64, 5) ; bien plus, tu habiteras en eux, tu régneras en eux, et tu placeras en eux le trône de ta royauté. Et certes, Marie est bienheureuse entre tous les bienheureux, elle qui, entre tous les élus, a été d’une façon unique choisie et élue avant tous les autres. Dieu en effet l’a choisie ; il l’a choisie pour établir en elle sa demeure, en disant : ‘C’est ici mon repos pour les siècles. C’est ici que j’habiterai, parce que je l’ai choisie’ (Ps 131, 13-14). Il y a habité en elle pendant neuf mois ; il a habité avec elle et sous son autorité pendant de nombreuses années. Habitant en elle, il la remplissait d’une particulière surabondance de dons spirituels ; habitant en elle, il la nourrissait de l’incomparable suavité d’une conduite sainte et de la désirable sagesse de ses divines paroles. Et maintenant, habitant en elle et avec elle, à la fois pour une durée sans fin et selon un mode incompréhensible, il la rassasie de la gloire de la vision face à face qui font les bienheureux : extérieurement (foris), il lui montre la forme corporelle de son humanité glorifiée (cf. 1 Jn 3, 1-2) ; intérieurement (intus), il imprime en elle la forme du Verbe qui glorifie.
Ô Marie, « à l’avenir, dit le Seigneur, tu ne seras plus appelée ‘Délaissée’, et ta terre ne sera plus dite ‘Abandonnée’ – comme si, étant vierge, tu devais demeurer stérile -, mais on t’appellera ‘ma Volonté’ – c'est-à-dire ‘Mon Fils Bien-aimé’ – en elle », parce que le Seigneur a mis en toi ses complaisances, et ta terre sera habitée... (cf. Is 62, 4-5).
§ 2- Pourquoi, hérétique, redresses-tu la tête ? Pourquoi, dans le mystère de la miséricorde trouves- tu un prétexte à ton manque de foi ? Elle n’a, certes, mis au monde qu’un seul fils : comme il est Fils unique du Père dans les cieux, de même il est fils unique de sa mère sur la terre. Elle n’a pas eu ensuite – comme le prétend ton blasphème impie17 – d’autres fils. Mais semblablement demeurent inviolés, et dans la mère le sceau de la virginité perpétuelle, et dans son enfant le mystère de l’unité catholique. Cette unique Vierge Mère, qui se glorifie d’avoir mis au monde le Fils Unique du Père, étreint avec amour ce même Fils unique en tous ses membres ; et elle ne rougit pas d’être appelée Mère de tous ceux dans lesquels elle reconnaît son Christ déjà formé, ou en formation18 (fait suite une comparaison entre Eve et Marie, à la manière D’Irénée de Lyon)... Et parce que cette première Eve ne put réaliser fidèlement ce que signifie son nom (‘Mère des vivants’), c’est celle-ci qui en réalisa le mystère puisqu’elle est – aussi bien que l’Eglise dont elle est la figure - la Mère de tous ceux qui naissent à la vie. Oui, elle est la Mère de la Vie dont tous vivent. En lui donnant naissance, elle a donc, d’une certaine façon, donné la nouvelle naissance à tous ceux qui doivent vivre de cette Vie. Un seul naissait, mais tous nous renaissions puisqu’en effet, à considérer la semence qui propage la nouvelle naissance, nous étions dès lors tous en Lui (cf. He 7, 10 ; 1 Jn 3, 9). De même en effet que nous étions tous en Adam dès le commencement à cause de la semence de la génération charnelle, de même et bien davantage, nous avons été dans le Christ avant le commencement, à cause de la semence de la régénération spirituelle (cf. 1 Co 15, 22).
§ 3- Donc, cette Mère bienheureuse du Christ, se sachant Mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par sa sollicitude et par sa rendre affection. Elle n’est pas sans cœur pour ses fils, comme si ils ne lui appartenaient pas ; ses entrailles n’ont enfanté qu’une fois, mais elles ne sont jamais épuisées ; elles ne cessent jamais de produire des fruits de tendresse miséricordieuse (fructum pietatis) ».