À l'époque baroque, la liturgie incluait le risus paschalis, le rire pascal. L'homélie pascale devait contenir une histoire qui fasse rire, afin que l'église résonne d'un rire joyeux. C'est peut-être une forme quelque peu superficielle de joie chrétienne.
Mais n'y a-t-il pas quelque chose de très beau et de très approprié dans le fait que le rire devienne un symbole liturgique ?
Et n'est-ce pas un remontant que d'entendre encore, dans le jeu des chérubins et des ornements des églises baroques, ce rire qui témoignait de la liberté des rachetés ?
Et n'est-ce pas un signe de foi pascale que Haydn remarque, à propos de ses compositions religieuses, qu'il ressentait une joie particulière en pensant à Dieu : « Alors que j'allais prononcer les paroles de supplication, je ne pus réprimer ma joie, mais je laissai libre cours à mon enthousiasme et écrivis “allegro” sur le Miserere, et ainsi de suite ? »
- Joseph Ratzinger, Images d'espérance : Méditations sur les grandes fêtes, Ignatius Press, 2006, p. 50.