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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


Abbé Pagès - Célibat et continence dans les épitres pastorales de saint Paul

Publié par dominicanus sur 29 Août 2024, 23:30pm

Catégories : #abbé Pagès, #célibat, #continence, #saint Paul, #bible, #sacerdoce, #mariage, #prêtres

 

Le célibat n’est pas de nature disciplinaire, comme si l’Église privait ses serviteurs du droit naturel au mariage, ou comme si elle voulait les user jusqu’à la corde en leur faisant consacrer tout leur temps au service de leur mission ! Non, celui qui est consacré au service de l’autel, diacre, prêtre ou évêque, est tenu de s’offrir tout entier à Dieu pour vivre en communion avec la divine Victime qui nous donne Sa vie par le sacrifice de l’autel.
Abbé Pagès - Célibat et continence dans les épitres pastorales de saint Paul

 

Parce que la règle des Apôtres était la règle du Seigneur, et que le Seigneur était continent, la continence a été la règle de l’Église primitive, et donc celle que doit suivre l’Église jusqu’au retour du Seigneur. Pie XI enseigne que la continence attachée au service de l’autel est l’origine apostolique :

« … la loi du célibat ecclésiastique (…) ne fait que rendre obligatoire une certaine exigence morale (…) qui ressort de l’Évangile et de la prédication apostolique. (…) celui qui est sans épouse se préoccupe des choses du Seigneur ; il cherche comment plaire à Dieu (1 Co 7.32) (Encyclique Ad sacerdotti catholici, § 30) »

Il est donc indéniable que pour l’Église primitive l’état conjugal des prêtres se conjuguait avec la continence. Vérité aujourd’hui occultée jusque dans nombre de considérations magistérielles, où le statut des prêtres mariés des Églises d’Orient n’y est jamais pensé autrement que selon l’usage naturel du mariage. Aussi comprenons-nous que si le Décret Presbyterorum ordinis enseigne que « la pratique de la continence parfaite et perpétuelle n’est pas exigée par la nature du sacerdoce », c’est à la faveur du malheureux amalgame entre la continence et le célibat, qui, lui, n’est effectivement pas exigé « par la nature du sacerdoce », puisque plusieurs des Apôtres étaient mariés. Mais le fait qu’ils aient été mariés ne les a pas empêchés de vivre, en accord sans doute avec leur épouse, dans la continence. C’est pourquoi des évêques, au concile d’Elvire (≃ 300), par exemple, ont pu être sommés de s’abstenir de leur épouse :

« Un évêque, ainsi que tout autre clerc, n’aura avec lui que sa sœur ou sa fille si celle-ci est consacrée à Dieu. En aucune manière il n’aura avec lui une étrangère. Obligation absolue est faite aux évêques, presbytres et diacres de s’abstenir de leurs épouses et de ne point procréer, quiconque le fera sera chassé du rang des clercs. (Denzinger 118-119) » 


Jésus dit en Mt 19.12 :

« Il y a des eunuques qui sont nés tels du ventre de leur mère ; d’autres ont été rendus tels par d’autres hommes, et d’autres encore se sont eux-mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Que celui qui en est capable, le fasse ! »

C’est ainsi que la pratique de la continence parfaite et perpétuelle annonce le Royaume des Cieux, en lequel nous dit encore Jésus, on ne se marie pas, car on y vit comme les anges (Mt 22.30). Le mot célibataire vient de deux mots latins : « coeli », ciel, et « habitare » habiter, en sorte que le célibataire est par définition celui qui habite le Ciel, le Ciel en lequel il veut introduire tous ceux qu’il rencontre, leur donnant comme preuve et gage de la réalité de celui-ci : son célibat ! Car si le bonheur dont il rayonne ne lui vient pas de l’amour d’une femme, c’est qu’il lui vient d’un autre amour, et de qui d’autre, sinon de Dieu, à qui Il S’est donné. C’est pourquoi il est si précieux pour la mission de l’Église !

Par le célibat – et donc la continence ! – est en effet manifestée la réalité du Royaume des Cieux, et l’origine surnaturelle de l’Église ! En effet, ailleurs, on peut devenir rabbin de père en fils, imam de père en fils, chaman de père en fils, pope de père en fils, pasteur de père en fils, mais on ne devient pas prêtre catholique de père en fils ! Le prêtre, pour reprendre une formule du saint Curé d’Ars, est un autre Christ. Il n’est pas engendré par la chair et le sang, mais par l’Esprit de Dieu qui va le susciter dans le corps de l’Église, comme Il est allé concevoir le Christ dans le sein de la Vierge.

Le célibat n’est donc pas de nature disciplinaire, comme si l’Église privait ses serviteurs du droit naturel au mariage, ou comme si elle voulait les user jusqu’à la corde en leur faisant consacrer tout leur temps au service de leur mission ! Non, celui qui est consacré au service de l’autel, diacre, prêtre ou évêque, est tenu de s’offrir tout entier à Dieu pour vivre en communion avec la divine Victime qui nous donne Sa vie par le sacrifice de l’autel. 

 

 

 

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