Le cardinal Gerhard Müller, l’a qualifié de "sacrilège et blasphématoire", "auto-contradictoire" et "nécessitant une clarification".
Le cardinal Robert Sarah, a déclaré que cette déclaration était "une hérésie qui porte gravement atteinte à l’Église, le corps du Christ, parce qu’elle est contraire à la foi et à la tradition catholiques."
Le Symposium des conférences épiscopales en Afrique et à Madagascar (Sceam) émet le 11 janvier une déclaration selon laquelle il rejette les bénédictions de "couples" de même sexe et de couples irréguliers. Seules la conférence des évêques d’Afrique du Nord (Cerna) et l’Afrique du Sud n’ont pas souhaité se joindre au Symposium pour cette déclaration. Le Pape affirme le 13 janvier que Fiducia supplicans ne s’appliquera pas à l’Afrique, à cause de son contexte.
Pendant ce temps, Fiducia supplicans encaisse d’autres refus à travers le monde. Étonnamment, le dernier refus de faire bénir des couples homosexuels est venu de la Conférence des évêques des Pays-Bas dans une déclaration qui limitait les possibilités à une prière pour des croyants individuels dans une relation irrégulière. Ceci, soit dit en passant, était déjà prévu avant même Fiducia supplicans.
De l’autre côté de l’océan, en revanche, Mgr Gabriel Malzaire, archevêque de Castries et administrateur apostolique du diocèse de Roseau, sur l’île de Sainte-Lucie, a interdit à ses prêtres d' "accorder une bénédiction à toute union peccamineuse".
Mais les évêques de Martinique, Guadeloupe (îles voisines de la Dominique et de Sainte-Lucie) et Guyane française, ainsi que leurs vicaires généraux, veulent "clarifier les incompréhensions et donner des pistes claires d'application" pour leurs "Églises locales" :
Ainsi donc, ce qui est interdit ou laissé au discernement des prêtres ailleurs, est-il déclaré obligatoire dans ces trois diocèses ?
Non ! Il est bien spécifié dans leur Orientation pastorale que les prêtres "ne peuvent conférer de bénédiction à des couples en situation irrégulière ou de même sexe".
Le problème, dont le Communiqué de presse de la Province ecclésiastique des Antilles et de la Guyane fait l'impasse, est que Fiducia Supplicans dit bien :
La valeur de ce document, cependant, est qu'il offre une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, qui permet d'en élargir et enrichir la compréhension classique, étroitement liée à une perspective liturgique. Cette réflexion théologique, basée sur la vision pastorale du Pape François, implique un réel développement par rapport à ce qui a été dit sur les bénédictions dans le Magistère et les textes officiels de l'Église. Pour cette raison, le texte a pris la forme d'une « Déclaration ».
Et c'est précisément dans ce contexte que l'on peut comprendre la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l'enseignement pérenne de l'Église sur le mariage.
Conclusion
Au lieu de "clarifier les incompréhensions et donner des pistes claires d'application", les trois évêques et leurs vicaires généraux ne font qu'ajouter à la confusion en ne parlant pas de la même chose que de ce qui fait précisément l'objet de Fiducia Supplicans. Sans le dire clairement, ils s'opposent, eux aussi, à sa "contribution spécifique et innovante" en interdisant dans leur Orientation pastorale ce que la Déclaration du Vatican autorise. C'est la lecture un tant soit peu attentive qu'ils réclament qui le révèle.