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Praedicatho homélies à temps et à contretemps

Praedicatho homélies à temps et à contretemps

C'est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Devant Dieu, et devant le Christ Jésus qui va juger les vivants et les morts, je t’en conjure, au nom de sa Manifestation et de son Règne : proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire. Crédit peintures: B. Lopez


FR ALEXIS BUGNOLO - MGR VIGANÒ A-T-IL ÉTÉ EXCOMMUNIÉ ?

Publié par dominicanus sur 20 Janvier 2024, 07:54am

Catégories : #FSSPX, #Il est vivant !, #Pape François, #Porta fidei, #actualités

 

Dans cet article, j’aborderai les questions soulevées par Riccardo Cascioli dans son article au Bussola Quotidiana (Daily Compass), son journal électronique, intitulé « Crisis creates schisms : also Viganò goes his own way », paru le 11 janvier de cette année, ici, en traduction anglaise.
MGR VIGANÒ A-T-IL ÉTÉ EXCOMMUNIÉ ?

https://www.fromrome.info/2024/01/20/has-archbishop-vigano-been-excommunicated/

 

Dans cet article, je discuterai des questions soulevées par Riccardo Cascioli dans son article de la Bussola Quotidiana, son journal électronique, intitulé "Crisis creates schisms : also Viganò goes his own way" (La crise crée des schismes : Viganò aussi suit sa propre voie), paru le 11 janvier de cette année, ICI, en traduction anglaise (NDT : voir ma traduction française au bas de cette page).

 

Tout d'abord, je noterai que Cascioli n'est pas un canoniste, mais un journaliste. Il n'est pas non plus théologien.

 

Deuxièmement, je suis d'accord avec lui à 100 % sur le fait que pour répondre de manière adéquate, correcte et vertueuse à la crise de l'Église, nous devons tous répondre d'une manière canoniquement valide et ne pas provoquer de schismes dans l'Église.

 

Mais qui provoque des schismes dans l'Église ? - Je répondrai à cette question à la fin de cet article.

 

Ici, je veux aborder les accusations canoniques portées par Cascioli contre Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis et ancien membre du Secrétariat pour l'État de la Cité du Vatican, sous le pape Benoît XVI.

 

En fait, aucune preuve digne d'une action canonique n'a été publiée par quiconque démontrant que Mgr Williamson a reconsacré Mgr Viganò, puisque ni l'un ni l'autre n'a admis que cela s'était produit et qu'il n'existe aucune vidéo ni aucun document déclarant ce fait. Sur cette base, l'article entier de Cascioli est potentiellement diffamatoire et calomnieux. Et il est certain que Mgr Viganò ne pourra jamais être sanctionné.

 

Mais si l'acte allégué a été commis, les catholiques doivent-ils maintenant considérer Viganò comme excommunié ?

 

 

La sanction pour la consécration d'un évêque dans le Code de 1983

 

Pour comprendre la réponse à cette question, que j'aborderai dans cet article, nous devons nous référer au canon 1382.

 

Le canon 1382 prévoit une excommunication latae sententiae à l'encontre de l'évêque qui consacre un homme évêque sans mandat papal, ainsi qu'à l'encontre de l'homme ainsi consacré.

 

L'interprétation de ce canon pose des problèmes. Tout d'abord, étant donné que seul le Pontife romain peut l'interpréter et qu'il doit le faire par un acte juridique publiant l'interprétation, et étant donné qu'aucun Pontife romain ne l'a interprété, nous devons avoir recours aux principes du Code de droit canonique de 1983 pour comprendre ce qu'il dit et ce qu'il ne dit pas.

 

Le canon se lit ainsi, en latin :

 

1382 Episcopus qui sine pontificio mandato aliquem consecrat in Episcopum, itemque qui ab eo consecrationem recepit, in excommunicationem latae sententiae Sedi Apostolicae reservatam incurrunt.

 

Ce qui, en français, donnerait :

1382. L'évêque qui, sans mandat pontifical, consacre quelqu'un comme évêque, et de même celui qui reçoit la consécration de sa part, encourent une excommunication latae sententiae réservée au Siège Apostolique.

 

Selon les normes du canon 17, nous devons comprendre tous les termes ou mots de ce canon dans leur sens propre. Ainsi, il ne s'applique qu'à un évêque, et non à quelqu'un qui prétend être ou qui est ordonné évêque de manière invalide. Il ne s'applique pas non plus à l'exécution d'un rituel d'ordination d'un homme comme évêque, puisque dans le nouveau pontifical, ce rituel est appelé "Ordination" et non "Consécration" d'un évêque. Il faut donc comprendre qu'il s'agit du rituel sacramentel validement exécuté.

 

Comme on l'a souvent mentionné depuis l'"excommunication" de Mgr Lefebre en 1988, nous devons également faire la distinction entre le crime sanctionné par le canon en tant qu'espèce de malversation et le crime perpétré par l'individu en tant qu'acte susceptible d'être puni. Une jurisprudence correcte exige que cette distinction soit faite dans l'établissement des peines ecclésiastiques. Cela signifie qu'il faut non seulement vérifier canoniquement que le crime a été commis, mais aussi qu'en le perpétrant, l'individu a commis un délit, c'est-à-dire qu'il était canoniquement capable d'être puni pour ce qu'il a réellement fait.

 

Par exemple, si un évêque, au cours d'une représentation théâtrale, accomplit le rite de l'ordination épiscopale sur un autre homme, sans avoir l'intention de le consacrer évêque, il n'y a ni crime ni délit, parce que la représentation théâtrale n'est pas le rituel liturgique et que l'évêque n'en a pas l'intention.

 

Rappelez-vous aussi que le rituel fait en sorte qu'un homme soit compté parmi les évêques de l'Église, c'est-à-dire qu'il l'ordonne pour qu'il soit de leur nombre. Mais le sacrement est conféré dans la consécration de l'homme par l'évêque, qui nécessite l'imposition des mains et la prière de consécration.

 

C'est pourquoi, en parlant de consécration et non d'ordination, le canon criminalise l'attribution du sacrement et non l'accomplissement du rituel.

 

 

Mgr Viganò a-t-il encouru l'excommunication en étant consacré sub conditione ?

 

Il est clair que non, d'après les normes du droit canonique.

 

Tout d'abord, parce qu'il n'a pas été consacré évêque par Mgr Williamson. En effet, en droit canonique, la consécration de Mgr Viganò a eu lieu le 26 avril 1992, en la fête de Notre-Dame du Bon Conseil, par les mains et les prières du pape Jean-Paul II. Ainsi, aucune réitération d'un rituel de consécration n'a d'effet sur quoi que ce soit qui constitue l'attribution d'un sacrement, que ce soit à n'importe quelle condition ou non.

 

Deuxièmement, parce que Mgr Viganò ne manquait pas d'un mandat papal pour être consacré évêque, puisqu'il l'avait déjà reçu du pape Jean-Paul II. L'archevêque est en fait un archevêque incardiné au Vatican, c'est-à-dire dans le diocèse de Rome.

 

Troisièmement, parce qu'un rituel exécuté sub conditione, c'est-à-dire un rituel qui est exécuté une seconde fois pour lever tout doute sur l'accomplissement du rituel précédent, n'est pas une consécration épiscopale, mais un rituel qui comprend toutes les prières et les cérémonies.

 

Ainsi, si l'on parle de sanction, il faut d'abord décider ce que l'on sanctionne. Ainsi, si l'on veut que l'archevêque soit puni pour avoir reçu le sacrement, il faut admettre que la consécration précédente par le pape Jean-Paul II était invalide, car ce n'est que si elle était invalide que l'archevêque a reçu le sacrement de l'évêque Williamson. - En revanche, si celui qui veut que la sanction soit imposée soutient que la consécration précédente était valide, alors il doit admettre que cette seconde exécution du rituel n'a conféré aucun sacrement et ne tombe donc pas sous le coup de ce canon.

 

Ainsi, Mgr Carlo Maria Viganò n'a pas encouru d'excommunication latae sententiae dans le sens honnête des mots du canon 1382.

 

Et donc, même si quelqu'un de la Curie romaine ou le Pape François lui-même déclarent qu'il l'a fait parce qu'il a violé ce canon, la déclaration est fausse, puisque le délit n'a jamais été commis. Et selon les normes du droit canonique, personne ne peut être puni sauf s'il est coupable d'avoir commis un délit, c'est-à-dire s'il est responsable de la transgression d'un canon sanctionnant une action spécifique et s'il l'a effectivement transgressé.

 

Riccardo Cascioli a donc tort et il a diffamé et calomnié l'archevêque, à partir d'un site web en Italie, et peut donc être poursuivi en Italie pour diffamation et calomnie, qui sont des délits graves. - Je prie pour qu'il se rétracte.

 

 

Mais qui provoque le schisme dans l'Église ?

 

Utiliser l'autorité papale pour empêcher les droits des catholiques à adorer Dieu et à jouir des bienfaits que le Christ leur a accordés pour leur salut est évidemment un crime plus grave que d'agir sans l'approbation du pape. En fait, si un pape signait une profession hérétique, il empêcherait le Siège apostolique et tous les catholiques pourraient alors agir pour sauver leurs âmes sans mandat papal, de la manière qu'ils jugeraient nécessaire. Et si tous les catholiques le peuvent, un archevêque du Vatican le peut aussi. C'est ce que je soutiens dans mon article sur le Siège empêché.

 

 

 

La crise génère des schismes : Monseigneur Viganò suit également son propre chemin
ÉGLISE DANS LA CONFUSION Riccardo Cascioli

 

ÉGLISE DANS LA CONFUSION
Riccardo Cascioli

 


La crise génère des schismes : Monseigneur Viganò suit également son propre chemin
La ré-consécration épiscopale annoncée marque un point de non-retour pour Mgt Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis et grand accusateur du pape François dans le scandale McCarrick. Après avoir ordonné illégalement des prêtres dans toute l'Europe, il a l'intention de faire d'une structure monastique à Viterbe le centre de son mouvement. Mais c'est une réponse erronée et infructueuse à la crise de l'Église.


La rumeur circulait déjà depuis des mois et maintenant la nouvelle a été relancée par plusieurs sites Web traditionalistes : Monseigneur Carlo Maria Viganò a été reconsacré évêque par Mgr Richard Williamson, l'évêque anglais ordonné illégalement par Monseigneur Marcel Lefebvre en 1988, puis expulsé de la Fraternité sacerdotale Pie X (FSSPX) en 2012. Depuis lors, Williamson, qui est excommunié, s'est consacré à la fondation d'un réseau de groupes appelant à la résistance contre toute tentative de normaliser les relations avec l'Église catholique romaine.

 

La reconsécration épiscopale de Monseigneur Viganò, "sub conditione", signifie que l'ancien nonce apostolique aux États-Unis est convaincu de la thèse (d'abord soutenue puis rejetée par Lefebvre) selon laquelle tous les sacrements administrés après le Concile Vatican II sont "douteux", c'est-à-dire que leur validité serait discutable en raison des écarts doctrinaux faits par le Concile lui-même.

 

Malgré certains démentis qui circulent en ligne, plusieurs sources ont confirmé cette mesure « schismatique » de Mgr Viganò. Et lui-même, interrogé par le Daily Compass dans un courriel, ne voulait pas nier la nouvelle, déclarant seulement qu'il est étonné de notre intérêt actuel pour ses affaires personnelles. Par conséquent, si la nouvelle était officiellement confirmée, Mgr Viganò serait excommunié latae sententiae.

 

Cette étape de Monseigneur Viganò, aussi flagrante soit-elle, n'est certainement pas un éclair : étant soudainement devenue célèbre en août 2018 avec sa dénonciation publique contre le pape François, accusé d'avoir couvert le multiple agresseur le cardinal Theodore McCarrick malgré la gravité des faits le concernant, Mgr Viganò a progressivement élargi l'horizon de sa critique : certainement ecclésiale - à l'ensemble du pontificat de François, à ses prédécesseurs, jusqu'au rejet substantiel du Concile Vatican II -, mais aussi politique et économique en essayant même de se mettre à la tête d'un mouvement anti-mondialiste international. Avec des accents de plus en plus critiques et des jugements plus sévères ("Le pape François est un faux pasteur et serviteur de Satan", a-t-il déclaré il y a vingt jours concernant le feu vert aux bénédictions des unions homosexuelles), Viganò a accompagné ses paroles d'action, tissant un réseau de relations qui a culminé en mai dernier avec l'annonce officielle de la naissance d'une association qu'il a parrainée, Exsurge Domine. L'objectif déclaré : fournir une assistance financière et logistique aux prêtres et aux victimes religieuses de harcèlement par leurs évêques ou supérieurs, un phénomène qui s'est résolument répandu dans ce pontificat.

 

En réalité, derrière cette façade qui sent l'"aide blanche" ecclésiastique, il y a aussi des manœuvres économiques et immobilières opaques, qui impliquent également une ancienne Société de la vie apostolique, Familia Christi, première visite apostolique commandée puis dissoute par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en décembre 2019, et les religieuses bénédictines de Pienza (monastère "Temple marial du Saint-Esprit") protagonistes d'un différend avec l'archevêque de Sienne, le cardinal Augusto Paolo Lojudice.

 

Nous reviendrons avec d'autres articles sur cette affaire, qui mérite d'être étudiée en profondeur, mais ici, il est important de comprendre comment Exsurge Domine se présente comme une tentative de consolider et d'institutionnaliser ce réseau de résistance anti-François qui a vu Viganò au cours des deux dernières années ordonner des prêtres de manière clandestine et anonyme et créer des communautés à travers l'Europe. Des faits très graves dont il existe de nombreuses preuves : tels que l'ordination en 2021 de deux moines en France au monastère Saint-Benoit de Brignoles, diocèse de Frejus-Tolon, usurpant illicitement le droit de discerner des vocations de Mgr Dominique Marie Jean Rey, qui a lui-même été frappé par la foudre du Vatican.

 

Il y a eu plusieurs autres ordinations illicites et clandestines de la part de Monseigneur Viganò, avec des prêtres ensuite laissés à eux-mêmes, forcés de célébrer seuls à la maison, sans mandat. Mais un cas notoire mérite au moins d'être mentionné : celui du diocèse de Milan, où un curé d'un petit village périphérique est aidé par l'ancien nonce apostolique à mettre en place une sorte de séminaire paroissial clandestin qui suit le rite extraordinaire. Tout d'abord, l'homme de 20 ans sans formation théologique ou l'âge minimum requis par le droit canonique est ordonné diacre. Mais ensuite, au printemps 2023, les relations se sont rompues entre Viganò et le petit groupe ambrosien : Viganò a refusé d'ordonner le nouveau diacre prêtre, qui est donc resté dans les limbes.

 

Ces derniers mois, il y a également eu des rumeurs persistantes d'une consécration épiscopale déjà accomplie par Monseigneur Viganò, mais nous n'avons pas encore trouvé de confirmation certaine du fait que cela a déjà eu lieu, même si cette intention - à l'instar de ce qui a été fait en 1988 par Monseigneur Marcel Lefebvre - a été clairement exprimée. Monseigneur Viganò aura 83 ans la semaine prochaine et ressent évidemment le besoin d'agir rapidement pour consolider sa réalité.

 

Ainsi, le 2 décembre dernier, il a annoncé que dans la structure monastique de l'Eremo della Palanzana à Viterbo, qui est en cours de rénovation avec l'argent obtenu grâce à une campagne de collecte de fonds visant initialement à donner une place aux religieuses de Pienza, une maison de formation pour les clercs sera établie, qui prendra le nom de Collegium Traditionis. Cet ermitage abrite actuellement les quatre religieux de l'ancienne Familia Christi, qui partagent avec Monseigneur Viganò le projet et l'opération immobilière commerciale susmentionnée, dont nous nous occuperons dans les prochains jours.

 

En bref, Viterbe, selon les plans de Monseigneur Viganò, qui y passe déjà beaucoup de temps, devrait devenir la nouvelle Écône, la ville suisse qui est le siège du séminaire international du FSSPX. Et avec la nouvelle de la re-consécration épiscopale, la nature schismatique de ce nouveau mouvement devient encore plus claire. Grâce au consensus construit ces dernières années autour de la figure de Monseigneur Viganò, le petit fouetteur de ce pontificat, il est facilement prévisible que cette initiative aussi conduira de nombreux croyants hors de l'Église, et de plus en conflit avec d'autres initiatives de ce type.

 

C'est le drame que traverse l'Église : la crise causée par ceux qui veulent obstinément renverser la doctrine révélée est contestée par des personnalités qui, à leur tour, bien qu'à partir d'analyses justifiables, se trompent qu'elles trouveront une solution en construisant une Église à leur propre mesure. Un chemin qui a déjà échoué, comme l'a écrit Benoît XVI dans sa lettre-réflexion consacrée aux abus sexuels et publiée en avril 2019 : "Que devons-nous faire ? Devons-nous créer une autre église pour que les choses soient bien faites ? Cette expérience a déjà été réalisée et elle a déjà échoué. Seuls l'amour et l'obéissance à notre Seigneur Jésus-Christ peuvent nous montrer le bon chemin". Et cet amour et cette obéissance viennent de la persévérance dans la Vérité au sein de l'Église catholique.

 

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