Photo Famille Missionnaire de Notre-Dame
Portés par les "gémissements ineffables" de l'Esprit qui vient au secours de notre faiblesse, et qui crie "Abba, Père" (Rm 8, 15.26) et "Marantha, viens Seigneur Jésus" (Ap 22, 17.20), abordons maintenant notre sujet.
Il y a 40 ans, dans son diagnostic de l'état de santé de la catéchèse établi lors de deux conférences données à Lyon et Paris1, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation de la Foi, relevait deux sujets particulièrement menacés, dont je ne retiens ici que le premier : la marginalisation de la doctrine de la création, qui fait que le phénomène religieux ne trouve plus d'explication que psychologique et sociologique, tandis que le monde matériel est confiné dans le domaine de la physique et de la technique.
Danger mortel pour notre foi, car :
C'est seulement si l’être, y compris la matière, est conçu comme sorti des mains de Dieu et maintenu dans les mains de Dieu, que Dieu est aussi réellement notre Sauveur et notre Vie, la vraie Vie.
Fausse solution :
On tend aujourd'hui à éviter la difficulté partout où le message de la foi nous met en présence de la matière, et à s'en tenir à une perspective symbolique : cela commence avec la création, continue avec la naissance virginale de Jésus et sa Résurrection, finit avec la présence réelle du Christ dans le pain et le vin consacrés, avec notre propre résurrection et avec la parousie du Seigneur.
Conséquence désastreuse :
Il ne s'agit pas d'une discussion théologique de peu d'importance quand on situe la résurrection individuelle à la mort, et qu'ainsi on ne nie pas seulement l'âme, mais encore la réalité du salut pour le corps.
Remède :
C'est pourquoi un renouveau décisif de la foi en la création constitue une condition nécessaire et préalable à la crédibilité́ et à l'approfondissement de la christologie comme de l'eschatologie.
Deux remarques :
- Dans le cadre de ce parcours, il ne saurait évidemment être question de faire un exposé de la foi de l'Église quand nous disons : "Je crois en Dieu, le Père Tout-puissant, créateur du ciel et de la terre", mais d'attirer simplement l'attention sur le fait que la foi catholique est symphonique, que tout se tient, et qu'entre le commencement et la fin, il y a un fil conducteur qui fait sens : "Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, précise le Catéchisme de l’Église catholique (c. 1040). Et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels sa Providence aura conduit toute chose vers sa Fin ultime."
- Que le lecteur non averti ne panique pas ! Dans notre prochaine rencontre, je préciserai ce que l'on entend pas les deux termes que j'ai mis en rouge pour les mettre en évidence : parousie et eschatologie. Et si vous avez des questions, n'hésitez pas à laisser un commentaire. Et soyez persévérants dans la prière à l'Esprit Saint !