Eschatologie #0.1.6.4 - Les derniers événements : La Rédemption de l'univers

Publié par dominicanus sur 25 Décembre 2023, 22:07pm

Catégories : #Il est vivant !, #Porta fidei, #Eschatologie

Saint Paul parle en termes saisissants de l'attente de la rédemption de l'univers¹ :

En effet, la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu.

Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps. (Rm 8, 19.23)

Comment concevoir cette transformation du monde à la fin des temps, les cieux nouveaux et la terre nouvelle ? Selon saint Paul essentiellement comme une libération :

Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. (Rm 8, 20-21)

En bref, on peut dire ceci : le pouvoir du néant n'est pas la condition fragile de la créature matérielle, corruptible par sa nature même - c'est-à-dire appelée à disparaître -, mais le désordre introduit en elle par la liberté viciée de l'homme, qui la détourne de sa finalité originaire en la faisant servir à son péché. Qui la corrompt aussi en ne respectant pas son ordre interne, son rythme, etc.On peut penser ici aux problèmes actuels de l'écologie. La "liberté des enfants de Dieu", en faisant cesser l'assujettissement de l'homme à la créature matérielle, paradoxalement assure la libération de celle-ci.à qui il est naturel d'être soumise à l'homme, mais à un homme rectifié, qui l'utilise selon ses finalités propres. On peut penser ici au "Cantique du soleil" de saint François d'Assise ou à la prière de saint Jean de la Croix :

À moi sont les cieux et à moi la terre, et à moi sont les peuples... toutes les choses sont à moi et Dieu même est à moi et pour moi, parce que le Christ est à moi et tout entier est pour moi.

À la fin des temps ce monde corruptible aura pris fin. On ne saurait se représenter les cieux nouveaux et la terre nouvelle comme la simple reconduction de ce monde-ci, simplement débarrassé de ses horreurs. À vrai dire on ne peut pas se le représenter. S'il est certain que la vie corporelle de l'homme sera exempte de corruption, et donc des conditions qu'elle connaît ici-bas (se nourrir, dormir, se reproduire, etc.), le monde matériel qui sera son cadre ne sera pas fait de réalités corruptibles. Que peut-on dire de plus ?

1. Cf. aussi : Lumen Gentium 9 :

Ce peuple messianique a pour chef le Christ, « livré pour nos péchés, ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 25), possesseur désormais du Nom qui est au-dessus de tout nom et glorieusement régnant dans les cieux. Le statut de ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l’Esprit Saint. Sa loi, c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jn 13, 34). Sa destinée enfin, c’est le Royaume de Dieu, inauguré sur la terre par Dieu même, qui doit se dilater encore plus loin jusqu’à ce que, à la fin des siècles, il reçoive enfin de Dieu son achèvement, lorsque le Christ notre vie sera apparu (cf. Col 3, 4) et que « la création elle-même sera affranchie de l’esclavage de la corruption pour connaître la glorieuse liberté des enfants de Dieu » (Rm 8, 21). C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne comprenne pas encore effectivement l’universalité des hommes et qu’il garde souvent les apparences d’un petit troupeau, constitue cependant pour tout l’ensemble du genre humain le germe le plus sûr d’unité, d’espérance et de salut. Établi par le Christ pour communier à la vie, à la charité et à la vérité, il est entre ses mains l’instrument de la Rédemption de tous les hommes ; au monde entier il est envoyé comme lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt 5, 13-16).

Gaudium et Spes 2 :

Le monde qu’il a ainsi en vue est celui des hommes, la famille humaine tout entière avec l’univers au sein duquel elle vit. C’est le théâtre où se joue l’histoire du genre humain, le monde marqué par l’effort de l’homme, ses défaites et ses victoires. Pour la foi des chrétiens, ce monde a été fondé et demeure conservé par l’amour du Créateur ; il est tombé certes, sous l’esclavage du péché, mais le Christ, par la Croix et la Résurrection, a brisé le pouvoir du Malin et l’a libéré pour qu’il soit transformé selon le dessein de Dieu et qu’il parvienne ainsi à son accomplissement.

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